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Les polonais de Hate nous reviennent pour un huitième album intitulé "Solarflesh" trois ans après le fade "Erebos" dont la chronique est disponible également dans nos pages. Voyons si le groupe a gagné en inspiration sur ce nouvel opus.
Depuis l'album "Morphosis", ce qui choque à l'écoute de Hate, ou même lorsqu'on les voit en concert, c'est cette volonté même pas dissimulée de vouloir vivre sur les traces de Behemoth. Même son, même visuel, même musique, Hate n'a aucune honte à recopier à 100% leurs confrères polonais. Mais à chaque fois, ils sont incapables de rattraper le maître, et ne sont qu'une ombre filant sur la toile du net, nous abreuvant d'albums toujours aussi "vides". Comme disait Akira Kurosawa (le réalisateur du chef-d’œuvre qu'est "Les Sept Samouraïs", pour les blaireaux), "Se soucier du style sans avoir rien à dire abîmerait le style lui-même. Que meurent les gens qui ne s'intéressent qu'au style". Et Hate, depuis huit ans, c'est un peu ça. Ils n'ont aucune âme propre, aucune touche qui sonne "Hate", limite j'ai envie de dire aucun amour propre tellement c'est obvious qu'ils ne font que repomper les autres, à un point où ça en devient gerbant. Après si c'est bien fait...
En effet, sur "Solarflesh", c'est enfin bien fait. Néanmoins, l'impression que la musique n'émane pas des zicos fait que l'auditeur ne peut pas accrocher. C'est alors un combat interne entre objectivité musicale et subjectivité de style et là, mon cœur s'abîme.
L'album commence comme "Evangelion", le dernier Behemoth en date et sonne horriblement pareil jusqu'à vomir une structure identique. Sur « Sadness Will Last Forever », on percute encore une fois cette désagréable impression, pourtant le morceau est objectivement bon, mais l'auditeur pas assez détaché que je suis cri intérieurement au plagiat. Ce n'est pas le morceau « Solarflesh », éponyme de l'album, qui suit et son commencement à la guitare sèche qui me fera penser le contraire. En effet, cette fois-ci, Hate a poussé le plagiat encore plus loin, allant jusqu'à reprendre les ambiances orientales de Behemoth avec une TRES large pointe de Melechesh. Les groupes précités doivent toucher des royalties c'est pas possible sinon... On est loin de l'époque d'« Anaclasis », bordel.
Celui qui arrivera à outrepasser ce soucis MAJEUR verra néanmoins une bonne galette de violence dans ce nouvel album de Hate, clairement moins linéaire que les deux précédentes et qui envoie quand même pas mal la purée pour un Behemoth du Liddle. Les bonnes idées sont quand même bien reprises avec quelques marches militaires bien pensées, une rythmique reggaeton que je n'aurais jamais crue entendre ailleurs que chez Melechesh avec une prod' surproduite comme celle-ci. Hate ose également plus s'aventurer sur les ambiances (comme Behe... ouai bon je sais).
Si on reste primaire et sans sens critique, on gardera à l'esprit que ça blast quand même à tout va et que le surcompressage du son nous repeint quand même bien la gueule d'un bukkake de violence auditive. Faut juste accepter son statut de clone sans âme, sans fond et sans état-d'âme et l'album passe carrément.
Putain ce que c'est dur de dire du bien de quelque-chose fait à 666% pour suivre une tendance. Le groupe qui gagnerait à l’émission « Suceur d'incroyable talent » sur TFBlast ; votre album il est pas dégueu, mais allez bien vous faire foutre !
1. Watchful Eye of Doom
2. Eternal Might
3. Alchemy of Blood
4. Timeless Kingdom
5. Festival of Slaves
6. Sadness Will Last Forever
7. Solarflesh
8. Endless Purity
9. Mesmerized