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Tout amateur de death metal sait pertinemment que la scène hollandaise regorge de formations aussi talentueuses qu’influentes. En effet, qui n’a jamais entendu parler d’Asphyx ou Pestilence, régulièrement cités comme faisant partie des pierres angulaires du death metal européen du début des 90’s. Pourtant, je suis contraint de regretter l’absence d’un autre colosse national du genre, qui, en dépit d’excellents albums, est toujours resté catalogué comme un second couteau du style, j’ai nommé Sinister. Je ne passerais que brièvement sur les débuts du groupe, mais sachez simplement que la bande d’Aad Kloosterwaard a pondu respectivement en 1992 (Cross the Styx) et 1993 (Diabolical Summoning) deux chefs d’œuvres de death metal, puissants, occultes et brutaux.
C’est ainsi qu’en 1995, après le départ du guitariste André Tolhuizen, que le désormais trio batave entre aux studios TNT afin d’enregistrer leur troisième opus, dénommé Htae. Nuclear Blast, toujours fidèle au combo, se charge de la commercialisation de la bête, au passage illustré par une magnifique illustration décrivant à merveille l’ambiance de ce Hate.
Une fois passée la traditionnelle intro en ouverture d’album, il est évident que Sinister poursuit le chemin pris sur l’immense Cross the Styx et brillamment poursuivi sur Diabolical Summoning. Ainsi nous avons droit à un death metal rapide, brutal et assez technique pour l’époque. En effet, Bart Van Wallenburg, déjà présent sur le précédent effort, prouve ici qu’il est un excellent guitariste et compositeur (l’unique compositeur de la bande à ce moment là). Le riffing est en effet totalement meurtrier et dévastateur. Prenez par exemple un morceau comme Art of the Damned qui vous décrochera la nuque tout en imprimant solidement la rythmique de la six corde dans votre cerveau tandis qu’un titre comme Embodiment of Chaos vous achèvera avec son excellent break. Et que dire des futurs classiques que sont Awaiting the Absu ou To Mega Therion ?
Les blasts et autres martèlements de fûts d’Aad et le growl si caractéristique de Mike, profond et puissant, complètent le tableau pour aboutir à un opus figurant indéniablement parmi les plus brutaux de Sinister, et même du petit monde du death metal en cette année 1995. Brutal oui, mais tout sauf dénué d’ambiances. En effet, que ce soit par l’intermédiaire de la pochette, de l’intro ou encore des textes, une réelle ambiance sombre et occulte se dégage de la galette pour un rendu encore plus saisissant. Le tout est servi par une excellente production, claire, puissant et agressive, signée Wolfgang Stach.
Certains pourront reprocher à l’album la longueur de certains morceaux ou encore l’aspect résolument monolithique de l’ensemble. C’est pourtant ce qui fait la force de ce Hate et mon humble avis trouve qu’au contraire, cela ne le rend que plus percutant !
Sinister frappe donc encore une fois d’un grand coup le paysage death metal de l’époque, mais malheureusement, cet opus passera légèrement inaperçu, la faute principalement à une concurrence toujours plus dense et à un léger délaissement du style au profit de l’émergence du black metal. Qu’importe, Hate marque véritablement la fin de la première triplette culte du combo hollandais ainsi que de la carrière de Mike au chant. Après cela la formation s’engagera sur une pente plutôt difficile, à l’image d’un Agressive Measures pas trop mal mais bien en dessous du passé du groupe. Il faudra ensuite attendre 2006 et un bon Afterburner pour retrouver un Sinister en forme, état qui ne fera que se confirmer au fil du temps.
1. Intro
2. Awaiting the Absu
3. Embodiment of Chaos
4. Art of the Damned
5. Unseen Darkness
6. 18th Century Hellfire
7. To Mega Therion
8. The Cursed Mayhem
9. The Bloodfeast