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Cela devrait être l'un des évènements de l'année et pourtant la sortie du nouvel album de Rush va passer complètement inaperçu en France. Pourtant la musique Progressive doit beaucoup aux Canadiens qui ont été les premiers à lui apporter ses premiers attributs de virilité en mélangeant Prog et Hard Rock. Rush, c'est aussi des tubes inoubliables comme « YYZ », « Tom Sawyer » ou encore « The Trees » qui fait de cette formation l'un des plus gros vendeurs de l'histoire du Canada et une de celles qui a le plus influencé la scène Heavy Metal dans son ensemble (Dream Theater, Symphony-X, Queensryche, The Smashing Pumpkins, Metallica, Primus,...). Pourtant ce grand groupe n'a joué qu'une seule fois en France en 1992 et se voit refuser depuis des années l'accès au Rock & Rock Hall Of Fame. C'est à rien n'y comprendre.
Parce qu'en plus, rares sont les groupes qui après quarante-quatre ans de carrière dont trente-huit avec le même line-up (Neil Peart - Geddy Lee – Alex Lifeson pour les ignares), sont toujours aussi dévoués pour leur musique. Clockwork Angels n'a rien d'un album de plus à la volonté simplement commerciale. Regardons juste la durée des titres. Il n'y en a qu'un qui pourrait passer à la radio avec sa durée raisonnable, c'est « Halo Effect » qui est aussi le morceau le plus calme de l'album. Pour le reste, les morceaux ne descendent jamais en dessous des cinq minutes et aucun ne ressort assez de l'album pour en faire un tube en puissance. Si l'album a une ambiance homogène, c'est normal puisque pour la première fois dans leur carrière, Rush a créé un album concept autour de la quête d'un jeune homme pour suivre ses rêve.
Les membres veulent juste se faire plaisir en créant ce qu'ils aiment le plus : Des morceaux attractifs mais complexes où technique et efficacité ne sont pas des antonymes et où les instruments sonneront comme dans aucune autre formation. Rush n'accuse pas le poids des années et pourtant, Geddy Lee ne fait pas semblant de tirer sur ses cordes vocales qui ne sont pas abimées de plus de quarante ans de chant, tout comme il ne fait pas semblant de pouvoir encore nous charmer avec son jeu de basse toujours aussi flamboyant. Alex Lifeson et Neil Peart livrent également des prestations maîtrisées à la perfection mettant à l'amende techniquement nombres de groupes de Prog actuels. Quand on connait les durs moments par lesquels Neil est passé il y a quinze ans (La mort coup sur coup de sa fille, puis de sa femme), son dévouement pour la cause du Rock ne paraît que plus fabuleux.
Bien sur, Clockwork Angels n'aura jamais l'impact qu'ont pu avoir 2112, Hemispheres ou Moving Pictures. Rush garde son talent et sa maitrise intacts mais sa folie n'est plus vraiment la même. Il faut bien comprendre nos Canadiens qui n'ont plus rien à prouver. Ceci-dit, Snakes & Arrows, le précédent effort, en possédait plus. Ici, Rush se contente de morceaux à la structure un peu trop simple pour tenir sur la longue durée de l'album qui aurait mérité d'être amputé d'un ou deux titres comme « Wish Them Well » ou « The Wreckers » dont les refrains finissent par taper sur nos nerfs. Globalement, c'est aussi vrai que la majorité des titres de cet album se ressemble un peu trop et qu'il est difficile d'en sortir un du lot alors que justement, Rush fait tilt quand il change un peu ses influences, devenant plus orientales (« The Anarchist » avec un grand Neil Peart) ou un poil plus grandiloquentes (« The Garden »). Pour autant, hormis les deux accrocs, on ne voit pas le temps passer pour un album qui paraît bien plus court qu'il ne l'est vraiment (1h06).
Clockwork Angels fait donc parti de ces bonnes sucreries de l'année 2012 dont il serait dommage de se passer tant il est bourré de talent et d'amour. Il ne lui manque que la virtuosité qu'on attend d'un album-concept pour le faire passer dans la catégorie des albums marquants de l'année écoulée.
1. Caravan
2. BU2B
3. Clockwork Angels
4. The Anarchist
5. Carnies
6. Halo Effect
7.Seven Cities of Gold
8. The Wreckers
9. Headlong Flight
10. BU2B2
11. Wish Them Well
12. The Garden