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Hier, j’étais tranquillement en train de jouer à Guitar Hero : Warriors Of Rock, (j’ai une vie très intéressante) m’obstinant, entre autre, à tenir le rythme infernale de la basse de « Children Of The Grave » par Black Sabbath (en expert... Hé wai, les marmots) quand on m’a donné la chance de jouer le sublime morceau de Rush nommé « 2112 » et ses vingt minutes de tension pour tenir la cadence d’un Geddy Lee déchainé. Il m’a fallu ce jeu à la con sur lequel je suis trop fort pour que ce titre se rappelle à mes bons souvenirs, tirant sur ma manche et marmonnant « OUIN mais chronique moi, OUIN! ». Comment ai-je pu oublier cette oeuvre que j’ai pourtant acheté il y a bien longtemps et qui est une petite pépite de Hard Rock Progressif épique ?
Let’s go back to the roots.
L’histoire de Rush ne commence pas avec 2112. Le groupe avait sorti trois albums avant celui là même s’il n’avait pas marqué encore les esprits. Les deux premiers disques (Rush et Fly By Night ) étaient dans un registre plus Hard Rock tandis que Caress of Steel voyait le groupe prendre un virage plus Progressif avec deux morceaux dépassant les dix minutes dont un « The Fountain Of Lanmeth » flirtant déjà avec les vingt minutes. Le line up est déjà celui qu’on connaît aujourd’hui (seul le premier album n’a pas été enregistré avec le batteur Neil Peart) et commence à prendre beaucoup d’assurance au point de sortir son meilleur album à l’époque de sa sortie.
A vrai dire, je n’ai jamais entendu un autre groupe sonné comme le Rush de cette époque surtout sur le titre d’ouverture. Du Hard Rock Progressif, je connais pas vraiment de formations qui ont un style qui colleraient avec ce qualificatif. La musique sur 2112 est un savant mélange entre Hard Rock, Rock Progressif, Blues et Folk. Cela donne une musique riche à laquelle il ne faut surtout pas tourner le dos. « 2112 », c’est une pièce en sept actes racontant l’histoire d’un état totalitaire où la musique est prohibée basée sur une nouvelle de Ayn Rand. Une critique de l’industrie musicale de l’époque qui veut contrôler la durée et l’orientation des albums. Les racines Hard Rock se font très vite ressentir malgré la longueur du morceau. Une musique très énergique et dansante. Le chant de Geddy Lee est rageur comme rarement il ne l’a été, montant dans les aiguës comme personne sans jamais essayer de copier son idole Robert Plant de Led Zeppelin. On passe de parties accélérés à des moment de quiétude en quelques instants sans que l’on ne trouve à y redire. Pourtant on ne peut pas parler d’un morceau à part entière mais bien d’une suite. Musicalement, les parties, entre elles, n’ont pas grand chose à voir, hormis les reprises de certaines notes et ne s’imbriquent pas aux autres, on parle bien de sept actes qui n’ont que la trame en commun. Ceci dit, on ne perd jamais le fil et on se laisse emporter par les vagues rythmiques de Rush vers cette planète imaginaire (vraiment imaginaire ?). On remarque les claviers qui font une légère apparition dans la musique et qui deviendront par la suite une des marques de fabrique du groupe. Cette suite est clairement la principale raison pour acheter cet album durant à elle seule plus que les cinq autres titres réunis. Comme un bon film, « 2112 » finit en beauté avec un dernier acte, « Grand Finale » et ses soli à n’en plus finir puis ce robot répétant frénétiquement « We have assumed control ».
Globalement, les cinq morceaux qui suivent sont plus calmes, cherchant plus le coté naturel de la musique de Rush que la rébellion chère à Neil Peart, le batteur. Les influences Folk et Blues sont, bien sur, de sortie. Cependant, on a, un peu, la fâcheuse tendance en écoutant cet album de n’y voir qu’un morceau et de ne considérer le reste que comme du bonus. Il est vrai qu’il est difficile de tenir le rythme en terme de qualité du morceau éponyme. Le rythme n’est, de plus, pas toujours le même, beaucoup plus calme. Pour autant, la seconde partie n’est pas dépourvue de qualité. Des morceaux comme « Twilight Zone » ou « Tears » sont de très jolies balades et « A Passage To Bangkok » est sûrement un de mes titres préférés du trio canadien avec son ambiance road trip et ses incursions vers des sonorités asiatiques. Je ne parle pas de ce solo envoûtant.
2112 est une des plus grosses sorties de Rush et ce, même si on peut disserter des heures et des heures durant sur la manière dont sont disposés les morceaux. Ne valait-il mieux pas finir par « 2112 » pour que les autres morceaux ne soient considérés autrement ? Il aurait fallu des titres de la trempe de « The Trees » ou de « Yyz » pour garder le même niveau de qualité. Cela empêchera certains d’apprécier l’album comme il se doit mais ça n'empêchera pas les plus curieux d’en adorer toutes les facettes.
En tout cas, je ne peux que vous conseiller cette oeuvre qui a su renouveler le Rock Progressif avec une énergie et une envie comme on en avait pas vu depuis des lustres même si la note n'atteint pas des sommets.
« ATTENTION ALL PLANETS OF THE SOLAR FEDERATION!
ATTENTION ALL PLANETS OF THE SOLAR FEDERATION!
ATTENTION ALL PLANETS OF THE SOLAR FEDERATION!
WE HAVE ASSUMED CONTROL!
WE HAVE ASSUMED CONTROL!
WE HAVE ASSUMED CONTROL! »
La clé ?
1. 2112
I: "Overture"
II: "The Temples of Syrinx"
III: "Discovery"
IV: "Presentation"
V: "Oracle: The Dream"
VI: "Soliloquy"
VII: "Grand Finale"
2. A Passage to Bangkok
3. The Twilight Zone
4. Lessons
5. Tears
6. Something for Nothing