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Difficile quand on s’appelle The Gathering de faire oublier Anneke Van Giersbergen et ce, même cinq ans après son départ (un peu comme Nightwish et Tarja Turunen). Ce n’était pas The West Pole, malgré la belle performance de Silje Wergeland, qui allait y changer grand-chose. De toute façon le problème n’est pas tant dans le nom de la chanteuse mais de la composition. Si The Gathering avait la force de retrouver son niveau d’un album comme How To Measure A Planet, on se ficherait éperdument du nom de la chanteuse et Anneke serait vite oubliée.
Mais en 2012, Anneke Van Giersbergen que l’on avait quelque peu laissé de coté depuis sont départ de The Gathering (C’est bien la preuve qu’il s’agissait d’un tout et pas d’une somme d’individualités), est revenu au premier plan grâce à son dernier album Everything Is Changing et nous a rappelé quelle chanteuse formidable elle est. De quoi booster la motivation des Bataves dans leurs volontés d’installer durablement Silje comme une membre à part entière de la formation aux yeux des fans et non plus comme la remplaçante d’Anneke ?
Si tel était le cas, ce n’est pas une grosse réussite pour les frères Rutten et leur bande. The Gathering retombe exactement dans les mêmes travers que sur The West Pole. L’album souffre d’une trop grande hétérogénéité en termes de qualité avec des morceaux qui semblent plus travailler que d’autres paraissant vouloir trop mettre en avant le chant de Silje au détriment du reste des musiciens. Pourtant, Disclosure commence sur les chapeaux de roue avec « Paper Waves » et le single « Meltdown », deux titres qui s’ils ne sont pas les titres les plus imaginatifs du groupe ont le mérite d’être de gros tubes bien entraînants en puissance. Le second avec son duo entre Silje et Frank Boeijen, le claviériste, aurait pu être un très bon titre pour passer en radio, en plus d’y relever le niveau. Du moins, sur sa première partie car « Meltdown » est un titre assez long (7’55) et va, malheureusement, trainer en longueur sur sa fin (en gros, dès que Silje se remet à chanter) et c’est là que les problèmes vont commencer pour The Gathering.
Sur la moitié des titres de l’album (« Paralyzed », « Gemini I », « Missing Seasons » et « Gemini II »), on a ce sentiment étrange où l’on dirait que le groupe cherche à légitimiser Silje à tout prix et pour de bon. Les instruments n’en sont réduits qu’à de l’accompagnement avec aucun instant mémorable à se mettre sous la dent. Il n’y a de lumière que pour Silje qui chante bien mais honnêtement, il ne ressort rien d’autre de sa prestation sur ces titres là. Cela frait la même chose avec n’importe quel chanteur prenant le pas sur un groupe. C’est bien, c’est cool mais bon je vais aller m’écouter le dernier d’Anneke, au moins il y a du rythme (comme sur « Paper Waves » et « Meltdown », par ailleurs). Fort heureusement, cette moitié passable ne va faire que mieux ressortir les excellents morceaux que compte Disclosure. Je vous ai déjà assez vanté les deux titres d’ouverture, parlons désormais des deux plus longs morceaux de l’album, « Heroes For Ghosts » et « I Can See Four Miles » qui sont nettement plus équilibrés entre les parties chantées et les parties instrumentales. Ces dernières sont de hautes volées rappelant les grandes heures de la formation quand elle savait nous soulever dans les airs durant tout un album de différentes manières. C’est ainsi Frank Boeijen qui s’en chargera avec maestria à l’aide de son clavier hypnotisant sur le premier titre tandis que les frères Rutten se rappelleront à notre bon souvenir en sortant des guitares bien Heavy et intenses sur le second. De quoi faire oublier les autres morceaux passables ? Oui ! De toute façon, on en n’avait rien retenu…
Disclosure ou The West Pole, c’est le même combat. Ce sont des albums inégaux bien que le dernier album en date contienne plus de sommets que son ainé. The Gathering devrait penser à arrêter de couver ses chanteuses, de les mettre sur un piédestal et ne pas oublier que le groupe, le vrai, c’est avant tout les musiciens. A vrai dire, à leur place, après le départ d’Anneke, j’aurais pris un chanteur pour prouver que The Gathering n’est pas qu’un à chanteuse mais bien plus que cela : Un grand groupe tout court.
1. Paper Waves
2. Meltdown
3. Paralyzed
4. Heroes For Ghosts
5. Gemini I
6. Missing Seasons
7. I Can See Four Miles
8. Gemini II