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Formé en 2008 sur les cendres de Black Age, Deficiency sort en 2011 son premier album, State Of Disillusion. Vous n'en avez pas entendus parlé ? Ce n'est pas franchement étonnant puisque la sortie est passée clairement inaperçue. C'est ça quand on débute, qu'on n'a pas encore la grande réputation et que certains chroniqueurs prennent tout leur temps pour écrire sur la bête (auto-pique!). Pour ma défense, le Thrash n'est pas forcément ma tasse de thé même si je ne dis pas non à quelques bons albums du Big Four (et Testament évidemment!) mais bon, je suis un peu bête et plutot que de donner l'engin à un autre membre de l'équipe (si tant est que des fans de Thrash, ça existe encore), je voulais faire tout tout seul comme un grand.
Et bien, mes aïeux, je ne le regrette pas tant Deficiency mérite qu'on s’intéresse à lui. Les Forbachois ne répondent pas à la définition du pur Thrasheux qui ne vit que pour des morceaux, en général, courts et efficaces puisqu'ils proposent à la place des morceaux très soignés, plutôt longs et très bien réalisés. Pour se rendre compte du résultat, il faudra déjà arriver à surmonter l'obstacle du son. Pour moi, il y a un problème au niveau du mixage. J'ai l'impression qu'il y a souvent un manque d'unité entre la batterie et le reste des instruments. Attention, je ne dis pas qu'Anthony joue mal ou qu'il est à coté par rapport aux autres, je dis juste que le mix la laisse un peu l'écart. A peine passé, un autre mur va vite se dresser devant moi : le chant. On dirait que Laurent manque de coffre et ne dégage pas le charisme qu'un chanteur d'un tel genre se doit dégager. Il ne fait pas ressortir les parties Thrash et ne possède que très peu de lignes de chant digne de ce nom (« Sight Of Despair », « Brain Autopsy »). Cela fait un peu tache à coté du talent de tout ce beau monde instruments à la main. Parce que bon, jusque là, je n'ai pas trop aiguisé votre curiosité mais j'y viens, j'y viens.
Les morceaux étant relativement longs, Deficiency a tout le loisir de placer de larges plages instrumentales et ne s'en prive pas du tout. Malgré le jeune age de la formation, on sent une maîtrise de tous les instants tant techniquement que dans la fluidité des compositions. Sur ces parties, le groupe s'inspire plus de la scène Heavy, voire Progressive avec des musiciens usant de leurs techniques à tour de rôle sans, non plus, oublier la musicalité de l'ensemble. Ainsi, Deficiency arrive à sublimer des morceaux banals en les allongeant. Le pire, c'est que ça fait mouche à chaque fois entre les soli, les duels mélodiques de guitares et les soli de basse (mon Dieux qu'ils sont énormes sur « The Guide », « Neverending Fall » ou « Reconquered » !). L'orgasme est prévu pour « Path To Nowhere », titre instrumental (le destin...) de près de huit minutes où tous les points forts du groupe sont concentrés. A coté de cela, n'oublions pas des parties Thrash modernes qui sont souvent jumpantes à défaut d'être des monstres de violence. Il n'y a franchement que « Too Weak To Fight » qui me laisse de marbres malgré un bon break. Des riffs Thrashy qui s’enchaînent avec un refrain à la System Of A Down, je ne sais pas vous mais moi, j'ai vraiment du mal.
State Of Disillusion est un opus sérieux mais souffrant de faiblesses qu'on retrouve souvent dans un premier album (notamment la production). M'est avis qu'on entendra très vite parler de tout ce beau monde que ce soit avec Deficiency ou avec une autre formation parce que des petits Français aussi talentueux, ça devrait attirer des formations en mal de line-up.
1. Brain Autopsy
2. The Guide
3. The One Who Possesses Me
4. Neverending Fall
5. Volition
6. Weakness of Mind
7. Blurred Inception
8. Path to Nowhere
9. Sight of Despair
10. Reconquered
11. Too Weak to Fight