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Il y a presque 2 ans nous évoquions la sortie d’une sorte de teaser pour l’album Misanthropy de Pandemonium, tout droit venu des contrées Polonaises, et qui officie confidentiellement dans ses frontière et rarement ailleurs depuis 1991.
Ce Promo 2010 (c'était son ptit nom) laisser présager d’un album intéressant, poisseux et pesant, restait à savoir si le groupe parviendrait à maintenir le rythme sur un opus complet. C’est donc tout logiquement que nous retrouvons en ouverture de ce Misanthropy les deux morceaux contenus dans l’album promo, Black Forest et God Desillusion. Quelques modifications apportées ça et là, les deux titres positionnent bien le propos du groupe, majoritairement axé sur le mid-tempo, privilégiant l’atmosphère à la brutalité pure, ce qui ne se démentira pas sur la durée.
La qualité elle, est plus sujette à discussion. Pandemonium a en effet cet inconvénient d’osciller entre inspiration réelle et facilité flagrante. Certains morceaux font preuve d’une vraie originalité, d’une intensité réelle, à l’image de l’excellent Stones are Eternal, où l’ambiance désespérée est accompagnée de chant féminin plaintif saisissant (exécuté au cordeau par Androniki Skoula, s’étant déjà illustrée sur certains titres de Septic Flesh notamment), qui lorgnerait presque sur du DSBM, à l’image des vocaux de Paul, qui, s’ils sont majoritairement gutturaux et ma foi d’excellente facture, se muent parfois en des hurlements de damnés, non sans rappeler le boulot que pouvait livrer Bethlehem époque Dictus Te Necare. Le morceau titre fait mouche également, et même s’il ne crée là rien de fondamentalement nouveau, les psalmodies du chant, et l’accentuation des aigus de guitares confèrent à ce morceau un aspect presque orientalisant, une atmosphère mystique du meilleur effet.
Pandemonium se veut même assez efficace lorsqu’il accélère un peu le rythme, Everlasting Opposition et ses solis apocalyptiques sur fond de gros riffs et de fûts qui martèlent avec force ne manque clairement pas de mordant, bref on sent que Pandemonium a assez de bouteille pour pondre des titres assez relevés et inquiétants.
Il est ainsi bien dommage que les Polonais cèdent à la facilité d’un Avant-Garde Underground, qui n'a d'avant-gardiste que le nom, banal comme jamais, ennuyant aussi, qui vient couper l’herbe sous le pied à l’auditeur qui plongeait peu à peu dans l’ambiance – pas si misanthrope que ça soit dit en passant - de Pandemonium.
Necro Judas, se voudrait lourd, atmosphérique et maladif, la volonté est là ; l’exécution beaucoup moins, le riffing est convenu, et quand bien même les zicos seraient au taquet, mention spéciale au bourrin derrière les fûts qui ne manque pas de créativité dans la construction de ses plans, le titre est assez barbant du fait de son architecture ultra éculée. Répéter du riffs pachydermique, ça se pratique, mais ça se pratique mieux ailleurs.
Alors certes, vous me direz, voilà, il n’y a en définitive que 2 titres qui pêchent par leur manque de pertinence, et je dirai que vous auriez raison, tout en apportant un minimum de nuance. Effectivement, deux morceaux sur seulement 6 nouveaux (nous en connaissions deux déjà depuis 2 ans) qui totalisent à eux seuls 10 minutes sur un skeud qui en fait 40, sont franchement faiblards, ça laisse un peu moins de place à l’indulgence.
Derrière ça, il sera inutile de saquer aveuglément Pandemonium car ce Misanthropy, cuvée 2012 renfeme de très bon éléments. Pandemonium a choisi plutôt le black/death bien poisseux que de tout miser sur l’extrémisme musical, et aurait pu frapper beaucoup plus fort s’il avait opté pour une politique promotionnelle différente, en évitant de réchauffer deux morceaux vieux de deux piges par exemple.
Ne boudez pourtant pas votre plaisir, Pandemonium n’est pas le groupe du siècle mais pourrait vous séduire si vous êtes friands de dark metal bien gras, et que vous n’êtes pas trop regardant sur les taches.
1. The Black Forest
2. God Delusion
3. Necro Judas
4. Stones Are Eternal
5. Avant-Garde Underground
6. Everlasting Opposition
7. Only The Dead Will See The End Of War
8. Misanthropy
