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Une œuvre d'Art doit elle être originale ? Un artiste doit-il toujours se renouveler ? Voilà des questions qui ont fait, font et feront éternellement débat. De mon coté, l'originalité pour l'originalité ne m'a jamais intéressé (N'est-ce pas Ebony Lake ?) et j'ai toujours préféré un groupe qui n'évoluait pas vraiment à condition qu'il garde la flamme. Le problème à force de se répéter et de ne jamais se renouveler est de tomber dans de la routine, que la magie s'envole des deux cotés du disque aussi bien pour le musicien que pour l'auditeur. Pourtant parmi les groupes de Heavy et assimilés les plus cultes, on retrouve quelques formations qui n'ont connu des évolutions que très limitées ou sporadiques comme AC/DC, Slayer ou Cannibal Corpse.
Vous parlez de ces questions aujourd'hui n'est pas anodin. Unleashed est l'exemple parfait du groupe qui n'a jamais vraiment évolué. Toujours fidèle à ses valeurs, Johnny Hedlund mène sereinement le paquebot dans lequel il n'y a pas eu de revues d'effectif depuis 1995. Ainsi, le tout nouvel album ira exactement dans le même sens que As Yggdrasil Trembles : Du Death Metal Suédois Old School Viking lorgnant de temps à autre vers le Death/Black (Quand on a des membres d'Unanimated, ce n'est pas vraiment étonnant) traitant de thèmes chers aux traditions nordiques. L'action d'Odalheim reprend, d'ailleurs, exactement là où celle d'As Yggdrasil Trembles s'était arrêtée, c'est à dire en plein Ragnarok, plus précisément lors du Fimbulwinter qui est justement le premier titre de l'album.
Unleashed n'a pas changé d'un iota sa ligne de conduite et pourtant, on ne sent pas le poids des années écraser le combo suédois ni la routine s'installer. Unleashed a toujours cette envie de partir à la guerre et mieux encore d'en être au front en ne faisant que répéter des gammes qui lui ont toujours bien réussi par le passé. Le groupe a quand même la particularité d'avoir des compositions – même si elles ont tendance à toutes se ressembler d'album en album – bien à eux plus guerrières (Vikings même) dans l'esprit qu'un Dismember ou un Entombed cherchant davantage le Gore ou le Rock'n Roll. Pour rapprocher le groupe d'un autre, il faudrait se pencher vers un Amon Amarth dans ses morceaux les plus violents et les plus old school. Les refrains d'Unleashed ne recherchent que l'efficacité. Johnny qui n'aime pas les fioritures, ne fait que répéter les titres des morceaux plusieurs fois en guise de refrain. Néanmoins à chaque fois, ça fait mouche. C'est ça la force d'Unleashed, ne pas évoluer mais proposer des compositions toujours empreintes de passions. J'en veux pour preuve ses soli de fin du monde qui pleuvent tout au long de l'album et qui soulignent que le groupe continue de travailler et peaufiner ses chansons comme au premier jour tout en montrant que les Suédois ne sont pas qu'une bande de gros méchants avides de bagarres et de bières mais ont bien un peu plus de profondeur que les premières écoutes pouvaient laisser transparaître (Un peu de mélancolie pour ceux qui sont tombés à leurs cotés).
Il ne sert à rien de trop en dire sur cet album tant si vous aimez Unleashed, vous ne trouverez rien qui vous empêchera d'apprécier Odalheim. Il en ira de même si vous êtes un fan d'Amon Amarth. Le groupe possède toujours cette essence qui le fait avancer à chaque fois et qui garde l'auditeur suffisamment éloigné du ravin dit de l'ennui. Cette nouvelle cuvée est donc une nouvelle fois très bonne et saura nous rassasier en ces temps où il ne reste plus que Grave de la vieille école suédoise pour nous sortir de nouveaux albums (oui, je n'attends plus grand chose d'Entombed qui n'a plus l'air de vouloir composer).
01. Fimbulwinter
02. Odalheim
03. White Christ
04. The Hour of Defeat
05. Gathering the Battalions
06. Vinland
07. Rise of the Maya Warriors
08. By Celtic and British Shores
09. The Soil of Our Fathers
10. Germania
11. The Great Battle of Odalheim
