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Quand on parle en 2012 d’un groupe fondé en 2002, on se dit deux choses. La première c’est ‘Ah bah tiens, ils fêtent leurs dix piges cette année’, la seconde : ‘Doit au moins y avoir 4 ou 5 skeuds que j’ai loupé vu la relative longévité du groupe’.
Eh bien raté, Sphere, groupe polonais de son état n’a à son actif que deux albums et une démo, dont celui qui nous intéresse aujourd’hui,, à savoir Homo Hereticus. Sans attendre davantage, Sphere, dès son ouverture avoine direct dans la tronche avec un Death Metal ultra massif, dans l’air du temps, pas spécialement technique, mais agressif à souhait. Doté d’une production très ronde permettant de bien jauger de la partition des instruments, c’est donc dans le Death Metal moderne qu’officie Sphere.
L’entrée en matière est plutôt réussie, et on assiste rapidement à des surprises, fugaces, mais surprises tout de même. Je pense notamment à l’intro peu commune de Godless Profanity, mélodique puis subitement acoustique, avant le défouraillage en règle qui oscille entre riff un peu bateau Death Metal et accents plus thrash, qui ne manquent pas de faire leur petit effet. Assez dévastatrice en début de parcours, la musique de Sphere, sans pour autant bouleverser l’auditoire, parvient à maintenir son intérêt. Third Scient Carcass et sa brutalité bien assise fait mouche et prouve le savoir faire de Sphere dès qu’il opte pour le brut de décoffrage. Bien qu’assez conventionnel, le riffing et la composition générale sont bien sentis, on ne s’ennuie pas, les vocaux sont en place et puissants, les enchaînements aussi, bref, les trois premiers morceaux séduisent largement, et ne manqueront pas de plaire aux amateurs d’un Death Metal bien produit.
Sphere s’offre même le luxe d’être un peu plus fantasque sur Sadistfucktion, avec ses samples de coup de fouet et son refrain growlé qui scande ‘I can’t get no Sadistfucktion’, allusion fantaisiste que je ne m’attendais pas à trouver dans un album de Death Metal, peut-être moins sérieux qu’il n’en a l’air.
Le problème de cet Homo Hereticus en fait, ce n’est pas tant qu’il soit mauvais, au contraire, c’est qu’il introduit des idées pas toujours très heureuses. Là où le groupe justifie d’une maîtrise plus que correcte dans le maniement du hachoir à viande, il se casse plus facilement les dents sur pléthore d’éléments qui, en plus d’être peu a propos, sont mal amenés, peu maîtrisés. Je pense notamment aux nombreux samples qui introduisent les morceaux, totalement dispensables, n’apportant strictement rien aux morceaux. On sent la tentative de créer l’atmosphère, mais rien dans le son ni dans l’ambiance générale ne justifie un tel parti pris, et finissent par agacer. Par ailleurs, le manque relatif de prise de risque de Sphere contribue au relatif essoufflement de l’album dans sa dernière partie.
Néanmoins, Homo Hereticus est loin d’être un raté, et Sphere livre là un album qui, a défaut d’être révolutionnaire, se veut très incisif lorsqu’il se fâche réellement, et assez agréable lorsqu’il ralenti la cadence. Pas indique que l’album fasse date, mais il reste une pioche suffisamment bonne, très typée Death Metal Polonais, pour que les amateurs s’y intéressent de plus près.
01. Forever Sworn To Blasphemy
02. Godless Profanity
03. Third Scent Carcass
04. Sadistfucktion
05. Homo Hereticus
06. Holistic Paralisys
07. Psalm To The Dark One
08. Grave's Cold Darkness
09. Vengeance's Core
10. Devils Reunion
11. Beyond Madness Of Gods
12. War