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Putain ! Dix-sept ans que nous attendions un éventuel successeur à Die Healing, chef d'œuvre du Doom Metal et le voilà enfin entre nos mains. Après une longue séparation, Saint Vitus s'est reformé en 2008 autour de Mark Adams, Dave Chandler, Armando Costa (trois des membres originels) et l'une des deux grandes voix de Saint Vitus, Scott « Wino » Weinrich, de retour vingt-deux ans après V, son dernier enregistrement avec le groupe. Au bout de seulement un an, Armando, atteint d'une tumeur au cerveau décida d'arrêter l'aventure avec le groupe californien avant de s'envoler vers des cieux plus paisible lors de l'année 2010. C'est Henry Vasquez (Ancien de chez Sourvein) qui a, entre temps, repris le flambeau.
Nous voilà donc devant le premier album de Saint Vitus depuis 1995. Lillie : F-65 tel est son nom. Je vous vois déjà faire le rapprochement entre cette Lillie et une certaine Lulu, vous savez l'album de l'année dernière née d'une liaison incongrue et malsaine entre Lou Reed et Metallica. N'ayez crainte, s'il y a bien un groupe qui ne changera jamais sa ligne de conduite, c'est bien Saint Vitus. Dix-sept ans et aucune envie d'évolution, juste jouer leur Doom Metal de la même façon que sur un Born Too Late. Et je ne sais pas vous mais quand je veux écouter Saint Vitus, je souhaite toujours retrouver ce même visage, cette musique lourde, étouffante, psychédélique et enivrante. Retrouver la guitare de Dave Chandler droguée d'effets et ces soli sans aucune accroche et qui, pourtant nous emmènent super loin. Retrouver cette section rythmique qui groove. Retrouver la voix chaude et cassée de Wino (ou de Scott Reagers selon les albums) toujours à se plaindre de ce monde dans lequel il ne se retrouve pas.
C'est un vrai régal que d'avoir à se mettre dans les oreilles des nouvelles compositions d'un groupe dont nous n'espérions plus rien. Les « The Bleeding Ground » et « Dependance » sont des putains de chefs d'œuvre en puissance avec tous les ingrédients du succès du groupe. A leurs cotés « Let Them Fall », « Blessed Night » et « The Waste Of Time » sont plus que de simples faire-valoir, ils ont la flamme de Saint Vitus, celle là même qui ne s'éteindra jamais. Même « Vertigo » et « Withdrawal », deux instrumentales, ne sont pas que des modestes interlude/conclusion, elles apportent à l'ensemble autant dans la noirceur que dans le psychédélique (« Withdrawal » n'étant qu'une suite de larsens). Du grand Saint Vitus même s'il n'atteint pas le niveau qu'il avait sur Die Healing.
Là où il y a un hic, c'est que je vous ai cités dans le paragraphe précédent tous les morceaux de l'album. Seulement sept morceaux pour même pas trente-cinq minutes de Musique. Merde, après dix-sept ans, nous nous attendions quand même à un peu plus. Pas grand chose, juste deux ou trois morceaux pour ne pas nous laisser sur notre faim. J'ai l'impression d'être une sorte de Sully Muntari qui, à l'époque de son aventure avec l'Inter de Milan, s'était fait expulser deux minutes après son entrée en jeu (deux cartons jaunes en plus) : A peine le temps de rentrer dedans qu'il faille déjà en sortir. Légèrement rageant bien que ce ne soit pas la première fois que nous voyons le groupe recourir à ce format.
Lillie : F-65 est un album d'une qualité remarquable mais qui souffre de cette faible longueur qui jouera surement sur sa durée de vie. Ce n'est pas comme si Saint Vitus n'en était pas capable, en plus. Mais dans le même temps, s'il avait été rempli de dix titres avec deux/trois titres bien en dessous du reste, nous serions tombés sur le groupe bien plus durement. Le choix est peut être plus fin qu'il n'y paraît au premier abord et cela n'empêchera pas à cet album de truster les premières places des tops de cette année 2012 dont le mien...
1. Let Them Fall
2. The Bleeding Ground
3. Vertigo
4. Blessed Night
5. The Waste Of Time
6. Dependance
7. Withdrawal