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J'étais encore un des rares à défendre Eths dans cette rédaction, 2012 aura eu raison de nous. Eths et moi, c'est une histoire longue de huit années, Samantha juste sorti, et une hype dans mon lycée autour de cette gonzesse qui gueule, alors qu'on prononçait tous ça « heutéhachesse ». Je trouvais ça mortel. Avec du recul, Samantha n'était pas si génial, mais franchement à l'époque ma culture métal n'était pas ultra étendue, et dès que j'avais un peu de hurlement et de grosses guitares, j'étais content. Autopsie, lui, a gardé une bonne place dans mon estime. Cru, plus adolescent, moins maîtrisé, plus rageur, je l'écoute encore de temps à autre. J'avais été semi-déçu par Sôma, que je n'écoute encore qu'à moitié, et Tératologie me semble encore à l'heure actuelle un excellent album, et mon avis de 2007 n'a pas changé d'un iota (cf chronique).
Longue pause pour Eths, problèmes médicaux, bébé, « cela ne nous regarde pas ». Du changement de line-up, le retour de Guillaume, qui brillait déjà par son manque de groove (le jeu de batterie n'était vraiment pas la force des premiers opus), il aura fallu attendre 5 ans pour voir le troisième album de Eths arriver. 5 ans, 9 titres. Vous pouvez appeler ça comme vous voulez, moi j'appelle surtout ça un manque flagrant d'inspiration. Les premiers extraits filtrent sur le net, je ne suis vraiment pas rassuré. On voit pourtant un peu partout des « j'ai écouté l'album, il est mortel », ou encore « le niveau de composition est impressionnant ». Ben voyons. Je dois avouer que je m'étais trompé sur le compte de cet album, je m'attendais à un truc moyen, voire mauvais. Au final, je me retrouve face à quelque chose de très mauvais. Comme quoi on peut toujours avoir tort. Ça me fait mal au cœur de démolir un groupe humainement très sympa, et surtout qui m'a accompagné pendant une bonne partie de mon adolescence, mais il faut savoir passé outre la nostalgie, et pouvoir avouer que le plat servi aujourd'hui est tout bonnement immangeable.
Déjà, sortir deux versions, une française et une anglaise (oui, même si ce n'est que sur quatre titres), ça sent la même tentative opportuniste pourrie qu'un certain Pleymo pour tenter de conquérir l'Europe. On sait déjà que c'est voué à l'échec, changer son art pour en faire une forme de commerce est la meilleure manière de montrer à son public qu'on se fout de sa gueule.
Allons, parlons un peu de musique, puisqu'au final, c'est ce qui nous intéresse le plus. Y'a du gros son, rien d'étonnant, en 2012 difficile de sortir un album avec un son pourri, sauf si on le fait exprès. L'ensemble manque tout de même cruellement de relief, et serait presque clinique (c'est peut-être l'effet voulu, mais faut pas le faire, vraiment pas, c'est chiant). L'abus des subs sur Voragine ça casse l'effet de base, ça donne l'impression que le premier titre a un gros son et que tout le reste de l'album est mou (comprendre : encore plus mou). Car oui, III est mou, tellement mou et plat. Il se passe autant de choses que chez Lulu... Adieu les expérimentations de Tératologie, III est bourré de titres formatés en couplet/refrains, et le chant clair est présent plus que jamais. Un chant clair vraiment insupportable, sans doute à cause du doublage et de la reverb vraiment mal dosée. Ca prend vraiment la tête.
Candice galère toujours autant à articuler, sans livret à notre disposition (merci les mp3) difficile de pouvoir vous parler du concept de ce troisième album. D'après les interviews, ça parle de fin du monde, c'est dans l'air du temps après tout. Donc, je ne sais pas si les paroles sont bien écrites ou non, et je ne le saurais sans doute jamais car je n'irais pas gaspiller mes ronds dans un énième dessous de verre. Je n'ai pu décortiquer que les titres des morceaux, et apparemment Eths parle beaucoup de religion sur cet album (Adonaï est un nom de Dieu dans le judaïsme, Proserpina est l'un des autres noms de Perséphone, déesse grecque).
III a été guidé par de mauvais choix, le clavier qui apparaît à 3'24 sur Proserpina est tout droit sorti des meilleurs tubes d'Attack Attack, la fin de ce même morceau manque clairement d'envolée, et tombe à plat (platitude était peut-être le mot d'ordre de l'album...). Seule la partie entre 3'01 et 3'36 sur Sidus aura retenu mon attention et me faire dire « hey, c'est cool ça ». La fin de Hercolubus (à partir de 4'04) fait partie des deux seuls bons moments de l'album, dommage de ne pas avoir laissé cette partie symphonique sur la toute fin bien lourdasse, ça aurait pu gagner en intensité, mais comme je le disais, de mauvais choix ! Note culturelle : La planète Hercolubus, aussi appelée Nibiru ou Planète X, est une planète qui s'approche de la Terre, ce serait, apparemment, le motif qui provoque le changement climatique qu'on subit actuellement. Autant dire qu'une recherche Google est autrement plus intéressante que l'écoute de ce morceau entier.
Pour finir, je me sentais en joie de voir un morceau de 8 minutes en toute fin de parcours, espérant un morceau tout en progression dans la veine de Anima Exhalare ou Heùs Matricis, mais que nenni, c'est une fourberie ! On se retrouve devant un morceau de 3'35, suivi d'une partie ambiant. Pourquoi pas, la coupure serait en accord avec le titre du morceau (Anatamnein = couper ou démembrer en Grec), mais encore une fois, c'est raté, et cette fin est plus ennuyeuse qu'enivrante, j'me demande même ce que vient faire cette dernière intervention des violoncelles en toute fin à part rajouter quelques secondes...
Je pense avoir été clair, III est une vraie catastrophe (pour un concept de fin du monde, ça colle...), et je ne peux qu'encourager le groupe à redoubler d'efforts pour le quatrième album afin de nous prouver que Tératologie n'étais pas qu'un coup de chance. Ce n'est pas avec un album comme celui-ci que vous marquerez les esprits au-delà de nos frontières, vous les ferez rire tout au mieux, mais la vague crabcore vous volera la vedette. Faites nous oublier ça, vite !
01. Voragine
02. Harmaguedon
03. Adonaï
04. Gravis Venter
05. Inanis Venter
06. Sidus
07. Proserpina
08. Hercolubus
09. Praedator
10. Anatemnein