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Je me rappelle de ce commentaire sur la chronique de Seraphiel (au passage l'un de mes gros coups de coeur de 2011) de la part de at2099 (drôle de pseudo) qui me disait : « tu ne connais pas Tracedawn ! ça alors ... tu rates quelque chose !! ». Et bien j'ai écouté ce lecteur et je me suis penché un peu par hasard, il est vrai, sur Lizard Dusk, le troisième album de cette formation finlandaise qui a vu le jour en 2007 sur les cendres de Moravia. Elle s'est formée autour d'un noyau très jeune de trois membres fondateurs qui ont chacun vingt-deux ans qui s'est entouré au fur et à mesure des années de membres plus expérimentés. Le dernier en date n'est autre que l'ancien chanteur d'Amoral, Niko Kalliojärvi. Un renfort de poids pour cette formation qui a pas mal de chose pour elle.
J'ai lu beaucoup de scepticisme sur le net à propos de ce groupe que je ne comprends pas trop. Ce n'est pas parce qu'il y a des chants clairs sur tous les morceaux - exception faite de « You're Fired! » - que ceux-ci sont forcément mauvais. Un groupe comme Tracedawn aurait d'ailleurs beaucoup à enseigner à un Caliban ou un Mnemic. Prends ça Guillaume Bideau. Ce qui m'a bien plus fait peur, c'est cette ambiance « Devin Townsendienne » sur le début d'« Arabian Nights » qui disparaît aussi vite qu'elle est apparue, fort heureusement. Je n'aurais pas pu supporter une imitation d'un monsieur que je ne peux lui même plus supporter (rendez-nous Ocean Machine – Biomech et City!). Bien que légèrement influencé par le travail du divin chauve (comme beaucoup), Tracedawn fait parti de cette scène dite de Death Mélodique Moderne comme peut l'être MyGrain faite de riffs incisifs mais mélodiques, des blasts d'un duo entre growl et voix claire et d'un clavier qui domine presque le reste avec ses nappes électroniques et ses soli.
Du classique donc mais Tracedawn offre malgré tout un album hétérogène marqué des influences très - voire trop - diverses. On sent par moment que le groupe veut trop en mettre quitte à rater certaines transitions entre les parties sur quasiment tous les morceaux. Bizarrement, cela ne dérange pas plus que cela car on s'y fait très vite. A défaut d'être un horloger suisse, Tracedawn a de la personnalité et malgré des influences palpables à commencer par un Children Of Bodom sur les riffs ou un Amorphis sur les deux types de chant. La scène Power Metal n'est également jamais très loin la faute à des claviers qui peuvent être par moment très épiques (Vili n'est pas le claviériste de Seraphiel par hasard, la preuve sur « You're Fired! », « Taught My Eyes To Lie » ou « Machine ») et à la voix claire de Tuomas (également guitariste) qui est très Heavy et pas mièvre pour un sou. On retrouve aussi un peu de Jazz (musique d'ascenseur) sur des titres comme « You're Fired » ou « Nothing And Nowhere ».
Tracedawn dans son mariage de saveur est d'un efficacité redoutable et délivre certains des plus beaux tubes de ce début d'année à l'image de « The Crawl », « You're Fired », et le trio final « Nothing And Nowhere »,« Thanks For Asking, I'm Just Obsessed » et « Taught My Eyes To Lie ». Tous ces titres déjà très accrocheurs à la base sont, mine de rien, suffisamment riches pour avoir un avenir sur la durée dans nos casques et enceintes. J'ai quand même quelques doutes sur la possibilité d'une transcription correcte de l'album à la scène même si ce n'est pas vraiment ce qu'on demande ici.
Avec une production excellente, Lizard Dusk est un des disques de 2012 à écouter quand on rentre du journée au boulot et qu'on n'a pas envie de se prendre la tête. Un disque qui passe tout seul, qu'on fredonne avec le sourire et qui est suffisamment intéressant du point de vue des compositions pour revenir un bon moment dans vos oreillettes.
1. Arabian Night
2. Breed Insane
3. Sick Fire
4. The Crawl
5. You're Fired!
6. Machine
7. Nothing And Nowhere
8. Thanks For Asking, I'm Just Obsessed
9. Taught My Eyes To Lie