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Quand on replonge dans les premiers As I Lay Dying ou Caliban (ce que j'aime écouter encore Shadow Hearts), on ne peut qu'être soufflé par la puissance dégagée et être aigri par la tournure prise par ses groupes. Au milieu de ce champs de bataille pour le moins clairsemé, un des rares vaillants combattants encore debout se nomme Heaven Shall Burn. A la manière de Gerard Butler dans 300, les Allemands n'ont jamais rien lâché et ont continué malgré les appels du pied à rester fidèle à leurs convictions. de livreur de parpaings.
Heaven Shall Burn ne s'est jamais renouvelé dans sa manière de fonctionner, ce qui a été vu par beaucoup comme un signe d'essoufflement. De plus, sur ces précédents albums à l'exception de Deaf To Our Prayers, le groupe avait une tendance à trop remplir ses albums et à faire durer artificiellement ses morceaux. Près d'une heure, pour un album massif comme Iconoclast, c'est clairement de trop. Bien souvent l'indigestion prenait le pas sur les saveurs que laissaient entrevoir les prémices de l'album.
A croire que Heaven Shall Burn a appris de ses erreurs car avec son nouvel album, Invictus (Iconoclast III) qui n'a rien à voir avec Clint Eastwood ou Nelson Mandela, va rétablir de l'ordre dans la maison teutonne. Au niveau du temps déjà, il y a une différence de treize minutes entre Iconoclast et celui-ci – qui aurait même pu être encore plus court, nous y reviendrons. Forcément ça joue en faveur du second qui est plus facilement assimilable puisque le groupe sait désormais s'arrêter au bon moment. Invictus possède moins de gros hits (« The Weapon They Fear », « Counterweight », « Armia », « Endzeit » ou encore la reprise d'Edge Of Sanity, « Black Tears ») que ses prédécesseurs. Cependant, il offre plus de constance car même les moins bons morceaux arrivent d'une manière ou d'une autre à retenir notre attention avec l'exemple de « Of Forsaken Poets » qui serait banal s'il n'y avait pas ce speech en Allemand en plein milieu pour apporter à l'atmosphère. Il y a moins d'écarts de classe mais ce n'est pas un nivellement par le bas car, fidèle à lui même, Heaven Shall Burn a mis un point d'honneur à commencer l'album par le titre le plus attractif et sa mélodie qui ne vous lache plus. Après une intro au piano à la Heaven Shall Burn j'ai envie de dire, « The Omen » vient mettre tout le monde d'accord. The time has come for you. Juste derrière dans mon top 3 des chansons de cet album, viennent se placer « I Was I Am I Shall Be » et « Sevastopoll » classiques mais ravageuses.
Parlons des choses plus soumises aux débats. Tout d'abord comme avec « Murderers Of The Murderers » sur l'opus précédent, Heaven Shall Burn a encore envie de tâter l'Electro au gros accent de Techno sur « Combat » qui est une machine à parpaings et « The Lie You Bleed For ». Tout le monde n'aime pas mais de mon coté je préfère cent fois ce mélange qui peut (je dis bien "peut") rappeler The Berzerker que la sempiternelle sortie de violons bien pompeuse. Des violons et du pathos, justement. Voila qu'il en tombe sur le dernier morceau de l'album « Given In Death », surnommé la grosse tache. J'ai du mal à en parler car de mon point de vue, il ne fait pas parti de l'album. Je le zappe à chaque écoute. De toute façon si j'essaye de l'écouter, je choppe de l'urticaire instantanément. Pour vous faire un dessin, imaginez qu'Heaven Shall Burn ait eut envie de faire quelque chose de différent avec ses amis de... Deadlock. Non pas que ces braves Teutons n'aient pas de talent mais, franchement ils n'ont aucun talent, non ? Continuons d'imaginer un Heaven Shall Burn avec une chanteuse qui est le cliché de la chanteuse Metal, encore qu'elle s'en sort moins mal que sur le dernier album de Deadlock du fait de la production qui la met un peu plus en valeur. Mais bon, c'est pas ça même si on sent que le groupe a du métier dans le travail sur les mélodies... De quoi se faire du souci pour la suite ? Penchons pour l'erreur conjuguée de parcours et de casting. Je suis vache mais pourtant je ne ne pense pas être fermé d'esprit. La preuve j'adore le titre bonus de l'édition limitée, « Nowhere », reprise du groupe irlandais, Therapy?, limite bien plus fun que l'original. Ce morceau n'est pas du tout dans le ton de l'album car bien plus mélodique (certains diront gays, je ne les suivrai pas) mais il fout une patate d'enfer. S'il avait fallu faire un choix entre les deux, le mien aurait était fait sans réflexion aucune.
Invictus est donc l'album d'Heaven Shall Burn dont je me lasse le moins avec Deaf To Our Prayers. Une fois n'est pas coutume, quand les Allemands savent se contenir, ils sont toujours plus percutants. Toutefois, on note quand même que ce n'est pas avec cet album que la réputation des Allemands d'être des réfractaires au changement va disparaître. Est-ce qu'on leur demande vraiment de changer ? Tant que la flamme est là, le groupe peut se le permettre et franchement, je préfère ça à un possible échec cuisant en suivant la route tracée par « Given In Death » assez risible.
1. Intro
2. The Omen
3. Combat
4. I Was I Am I Shall Be
5. Buried In Forgotten Grounds
6. Sevastopoll
7. The Lie Tou Bleed For
8. Return To Sanity
9. Against Brigde Burners
10. Of Forsaken Poets
11. Nowhere (Reprise de Therapy? et morceau bonus)
12. Given In Death
13. Outro