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Tout commença en 2003 lors de mes visites sur HdpVidz (HijoDePuta, si vous préférez) en recherche de nouveaux groupes à me mettre sous la dent. « Lamb Of God ? Kézaco ? Téléchargeons le clip ! ». Il s’agissait du clip d’ « 11th Hour » qui de part sa violence mais aussi la voix atypique du frontman, Randy Blythe, m’avait pour le moins laissé sur le cul. Bordel mais c’était quoi ça ? N’ayant pas un rond et ne sachant pas où trouver l’album, c’est avec tristesse que j’ai dû tirer une croix sur la bombe qu’est As The Places Burns. Mais par chance, en 2004 sortait l’excellent Ashes Of The Weak, HdpVidz allait une nouvelle fois me sauver la mise avec un nouveau clip disponible, « Now You’ve Got Something To Die For », qui aura eu le même effet que celui d’ « 11th Hour ».
En 2005, Roadrunner Records offrait 200 places pour assister à la première des Américains en France, et ce premier concert au Bataclan aura fini de me convaincre, il fallait que je me penche sur ce groupe, qui avait tout pour réussir en Europe. Et Roadrunner aura fleuré le bon filon en signant le groupe en 2006 pour la sortie de leur nouvel opus « Sacrament ». Lamb Of God commençait à se faire un nom sur le vieux continent et participa d’ailleurs à l’Unholy Alliance Tour II en ouvrant pour Slayer.
D’album en album, les Américains ont su imposer une réelle pate, reconnaissable au bout de quelques secondes d’écoute. D’une part avec la voix particulière d’un Randy Blythe qui dans ses tons les plus graves se rapprocherait presque d’une voix gutturale, mais aussi par ses musiciens brillants notamment les deux guitaristes Mark Morton/Willie Adler dont le jeu technique et moderne (mais fleurant bon la bay-area) est un régal. Et ça, c’est sans aucun doute la plus grosse force des américains qui ont su se dégager de la masse de groupes présents sur cette scène.
Souvent affilié à l’étiquette de « nouveaux Pantera » depuis Sacrament et son single « Redneck » qui faut reconnaitre sonnait vraiment comme du Pantera, Lamb Of God avait pris le parti de simplifier sa musique. Sans pour autant la rendre accessible et molle, Wrath montrait un Lamb Of God violent et qui allait droit au but. Si la doublette Morton/Adler se montrait moins démonstrative, le travail de composition n’en était pas pour autant léser.
Aujourd’hui, les natifs de Richmond, signent leur retour sous les projecteurs avec un septième album intitulé Resolution. Après l’excellent Wrath qui datait tout de même de 2009, l’attente commençait à se faire longue.
Après un « Straight For The Sun » étouffant et surprenant pour une intro, Chris martelle sa batterie pour introduire un « Desolation » foutrement efficace qui aura le mérite de remettre les pendules à l’heure, on semble aller dans la droite lignée de Wrath. « Ghost Walking » ne fera d’ailleurs que confirmer la chose, allant jusqu’à rappeler « Redneck ».
Si ces premiers titres répondent aux attentes, passées les 5 premières pistes des longueurs commencent déjà à se faire sentir et on se dit qu’il nous reste tout de même 9 morceaux à encaisser. Une des forces de Wrath résidait dans sa durée qui était parfaite du haut de ses onze titres. Mais ma crainte allait se révéler par un gros passage à vide où l’on sent un Lamb Of God poussif qui a enclenché le pilotage automatique et nous livre des compositions pas folichonnes.
Il faudra attendre le surprenant « Insurrection » où Randy utilise un chant clair intéressant donnant un côté poisseux aux couplets. Les virginiens se réveillent et proposent enfin des choses intéressantes. « Terminally Unique » va dans ce sens, allant jusqu’à rappeler Ashes Of The Weak.
Une fin d’album qui apporte satisfaction à l’image du très bon « Visitation » dont la mélodie ensoleillée du refrain reste en tête.
L’album se conclue sur l’ovni « King Me » qui est à la fois le titre le plus long qu’a écrit Lamb Of God, mais sûrement aussi le plus déroutant et épique. Pensiez-vous un jour entendre des violons et des chœurs féminins sur un de leurs albums ? C’est désormais chose faite pour un rendu magnifique et prenant.
Ce septième chapitre ne m’aura pas totalement convaincu. Album en demi-teinte où l’on sent un Lamb Of God qui au lieu de pousser la chose au bout, se repose sur ses lauriers en nous proposant quelques compositions peu inspirée, convenues et faciles. Un syndrome récurant pour les grosses cylindrées américaines à l’image d’un DevilDriver qui nous ressort encore et toujours le même album. Cependant le bilan n’est pas aussi noir que cela, car même si le ventre mou de l’album est dur à avaler, « Resolution » renferme de bonnes choses avec un lot de titres tout de même très bons. On regrettera le fait qu’il faille attendre le quatorzième titre pour être surpris, mais quelle surprise ! « King Me » est assurément le meilleur titre de l’album et on espère que pour son prochain album, Lamb Of God travaillera un peu plus dans ce sens. En attendant, je n’ai qu’une hâte, c’est de les retrouver sur scène, terrain où les américains sont toujours performants.
1. Straight for the Sun
2. Desolation
3. Ghost Walking
4. Guilty
5. The Undertow
6. The Number Six
7. Barbarossa
8. Invictus
9. Cheated
10. Insurrection
11. Terminally Unique
12. To The End
13. Visitation
14. King Me