U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
- « Hey John ! »
- « Oui Doc ? »
- « Monte dans la DeLorean, je t’explique en cours de route ! »
- « Où est-ce qu’on va ? »
- « On remonte le temps en 2008, lors de la sortie du sixième opus d’Aborted, Strychnine.213 ! »
- « Pourquoi ? Depuis le groupe à ressorti un excellent EP… ? »
- « ON Y EST ! »
- « Mais, on est chez moi là ? »
- « Exact John ! Regarde la scène… »
- « Mais, je chroniquais Strychnine.213 ?! »
- « C’est encore une fois exact ! Tu ne crois pas que t’as un peu merdé là non ? »
- « Comment ça merdé ? »
- « John… 8.5/10… »
- « Bah quoi ?! Je l’aimais bien ce disque… »
- *TOUSSE*
- « Ouais bon, ok je reconnais que je me suis emballé et qu’en le réécoutant, il ne vaut pas du tout le 8.5/10 et les louanges que je lui avais collé à l’époque… »
- « Maintenant que tu en as pris conscience, retour en 2012, Aborted a fait un bout de chemin depuis, j’espère que tu merderas pas cette fois, car ils reviennent avec un septième opus, « Global Flatline » ! »
- « Tu peux compter sur moi Doc, j’ai décortiqué la bête sous tous ses recoins. »
Chers lecteurs, après cette introduction totalement merdique, mais nécessaire pour meubler ma chronique et avouer ma gêne envers mon écrit sur « Strychnine.213 » (mais je ne suis pas à plaindre après tout Caacrinolas a collé 6/10 à « Antichrist » de Gorgoroth et ça relève de la faute professionnelle).
Comme le disait plus haut, Doc. Emmet Brown, sur mon introduction à chier, Aborted a fait un bout de chemin depuis la sortie de son dernier opus en 2008.
On se souvient alors que le line-up avait totalement éclaté après l’été 2009 suite à des divergences musicales (et peut être du coup personnelles).
Sven n’avait plus donné de signes de vie de son bébé jusqu’à l’annonce d’un nouveau line-up en 2010 (avec le maître Dirk Verbeuren à la batterie) et bien sûr la sortie de ce fameux EP « Coronary Reconstruction » qui remit tout le monde dans le droit chemin. Musicalement, Aborted, était de retour à ce brutal death sans concessions qui fit sa renommée et notamment avec la pierre angulaire de leur discographie : « Goremageddon : The Saw And The Carnage Done ».
4 nouveaux titres dont les excellents « Coronary Reconstruction » et « From A Tepid Whiff » qui laissaient présager un futur album d’excellente facture.
Après avoir été repoussé de quelques mois, « Global Flatline » est désormais disponible en bacs depuis fin janvier, l’attente fût longue, mais elle en valait clairement le coup. Exit Ken Sorceron, Cole Martinez et ainsi que Dirk (plus pour des raisons d’emplois du temps pour ce dernier) qui jouaient sur l’EP, le line-up a encore une fois évolué durant le processus d’écriture de ce nouvel opus. C’est désormais Mike Wilson (System Divide) à la guitare, Jb Van de Wal (Dr. Doom) à la basse et Ken Bedene (ex- Abigail Williams) à la batterie qui les remplacent.
« Coronary Reconstruction » avait rehaussé la barre en montrant un Aborted qui donnait de nouveau dans la brutalité mais la chose qui m’avait le plus frappée était tout simplement la qualité technique de celui-ci. Sven semblait avoir trouvé en la personne d’Eran Segal, le meilleur guitariste qu’Aborted ait eu, techniquement parlant. L’aisance avec laquelle il manie son instrument mais aussi ses talents de compositeurs allaient clairement en faire une arme pour le septième opus des belges (enfin des belgo-américano-israéliens).
Si cet EP vous avait laissé une bonne impression, vous pouvez d’ores et déjà arrêter de lire cette chronique et acheter l’opus les yeux fermés. A la première écoute, « Global Flatline » m’a quelque peu laissé sur l’arrière train. Ce septième album est clairement l’un des meilleurs de leur discographie.
« Goremageddon » était bluffant tant la brutalité y est combinée avec perfections aux mélodies (parfois Carcassiennes) et ces solos radieux qui dénotent totalement des solos banaux du brutal death. On peut dire que ce disque s’en rapproche, du moins les maitres mots y sont les mêmes, brutalité, mélodie et technique.
Après des samples d’intro sur « Omega Mortis », il ne faudra pas attendre bien longtemps pour se prendre une déferlante de blast-beats sur un « Global Flatline » introduit par un riff pachydermique. Si ce titre, plutôt « classique », mais dévastateur, est plus ou moins représentatif de ce que vous retrouverez sur l’album, vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
« Origin Of Disease » sera là pour vous le rappeler, un titre sans concessions, qui grâce à sa brutalité et son riffing riche, ne vous laissera pas indifférent.
Alors qu’après deux morceaux brutaux à souhait, on s’attend à ce que le soufflet retombe un peu, ce n’est clairement pas le cas puisqu’Aborted a réenregistré « Coronary Reconstruction » (l’un des trois titres de l’EP avec « From A Tepid Whiff » et « Grime »). Nous nous retrouvons face à des versions retravaillées par rapport au précédent enregistrement, « Coronary » en est le meilleur exemple avec les harmonies des guitares qui ont été changées à plusieurs reprises ou encore quelques lignes de chants plus ou moins modifiées mais très bien senties.
On pourrait se dire qu’Aborted a pris une solution de facilité en réenregistrant les trois quarts de l’EP, mais ils ne représentent à peine un quart de l’album, les nouvelles compositions sont toutes aussi (voir plus) excellentes à l’image de la triplette « Fecal Forgery / Of Scabs And Boils / Vermicular, Obscene, Obese ». S’ils n’ont qu’en commun leurs courtes durées (un peu moins de trois minutes), Eran et Mike qui forment la nouvelle paire de guitaristes montrent, avec ces trois titres, l’étendue de leur talent et la capacité à ce diversifier dans la composition. « Fecal Forgery » démarre encore une fois sur les chapeaux de roues mais ne se cantonne pas à un simple matraquage, la finesse des leads est un réel plaisir sans parler de cet excellent solo mélodique dont Aborted a le secret et qui dénote totalement avec le reste du morceau (comme à la belle époque de « Goremageddon »). « Of Scabs And Boils » est quant à lui le titre le plus accessible de l’album. Une sorte de « The Inertia » (« The Archaic Abattoir ») mais en beaucoup mieux. Puis vient « Vermicular, Obscene, Obese » qui retrouve la fougue death/grind que le groupe pouvait avoir sur un « Engineering The Dead » mais avec un riffing se rapprochant du brutal death technique et très surprenant pour Aborted.
Lorsque je vous parle de diversité au niveau de la composition, comment ne pas émettre « Expurgation Euphoria » qui est une réelle surprise de la part d’Aborted. Un titre lent, lourd et pesant avec quelques relents d’un « Where The Slim Lives » (Morbid Angel) sur ses premières minutes. Introduit par une sombre mélodie au piano, ce titre est habilement placé au milieu de l’album pour faire souffler l’auditeur.
L’une des forces de « Global Flatline » est que l’album ne s’essouffle pas en deuxième partie bien au contraire puisque nous retrouvons une nouvelle fois les excellents « From A Tepid Whiff » et « Grime » mais aussi « The Kallinger Theory » dont la fin sombre est un vrai régal ou encore l’excellent « Our Father, Who Art Of Feces » qui pourrait tout simplement figurer sur « Goremageddon » tant ce titre s’en rapproche.
L’album se conclut sur un « Endstill » particulier et encore une fois surprenant à l’image d’ « Expurgation Euphoria ».
Sven et les siens ont abattu un travail de titans autour de ce septième album. Un album riche et très dense où nous retrouvons un Aborted plus en forme que jamais. Bien que le parallèle entre « Goremageddon » et « Global Flatline » soit inévitable, ne vous y trompez pas, ces deux albums sont différents, mais tout aussi excellents l’un que l’autre. A la différence où nous retrouvons un Aborted qui a trouvé son style, un son propre bien à lui, les mélodies ne sonnent plus Carcass, et je le répète encore une fois, le niveau technique y est bien plus élevé.
On peut dire que Sven a su s’entourer des bonnes personnes pour remettre Aborted en route, on ne peut que saluer les performances d’Eran, Mike ou encore Ken, bordel quel batteur !
Mon seul regret concernera cependant la production de Jacob Hansen (qui a déjà collaboré plusieurs fois avec le groupe) un poil trop propre, une production dans un esprit un peu plus « grind » comme sur l’EP aurait sûrement rendu le tout encore plus fougueux, mais ça reste un avis personnel.
Vous l’aurez compris, « Global Flatline » fera assurément partie des sorties majeures de 2012, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
01. Omega Mortis
02. Global Flatline
03. The Origin Of Disease
04. Coronary Reconstruction
05. Fecal Forgery
06. Of Scabs And Boils
07. Vermicular, Obscene, Obese
08. Expurgation Euphoria
09. From A Tepid Whiff
10. The Kallinger Theory
11. Our Father, Who Art Of Feces
12. Grime
13. Endstille
14. Eructation Of Carnal Artistry (Bonus - Réenregistrement)
15. Nailed Through Her Cunt (Bonus - Réenregistrement)