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10 ans… Cela fait quasiment 10 ans qu’Aborted a monté un à un les échelons pour passer d’espoir du Gore grind au stade de fer de lance de la scène Death Européenne. En effet que de chemin parcouru depuis « The Purity Of Perversion »...
Et c’est donc en cette année 2007 qu’arrive son cinquième album inaugurant son nouveau deal avec Century Media et surtout son line-up totalement changé. C’est bien simple, à part Sven il n’y a aucun rescapé de l’équipe qui a enregistré « The Archaic Abattoir ».
En effet out Bart, Tace et « Free » et bienvenue à Sebastien Tuvi (Genital Grinder, Balrog) ainsi qu’à Peter et Matty tous deux d’Emeth. Le départ de Gilles (batterie) étant comblé en session par un certain Dave Haley (Psycroptic, The Amenta) qui au final assurera bien plus qu’un simple intérim.
On était donc en droit de poser la question quant à l’efficacité en studio de ce si récent line-up. Et bien premier constat, le son d’Aborted est bel et bien reconnaissable et ce dès l’ouverture de « The Chondrin Enigma » qui fait office ici de « single » un peu à la manière d’un « Meticulous Invagination » ou d’un « Dead Wreckoning ». Si cette composition s’inscrit dans la lignée direct de l’album précédent, il en est tout autre des compos qui suivront à l’image d’ « Avenious » qui montre un Aborted qui n’hésite pas à prendre des risques en nous proposant une chanson avec un refrain certes mélodique, mais carrément prenant et ce en grande partie grâce à la voix de Jacob Bredhal qui joue les guest une fois de plus après sa participation sur TAA.
Alors j’en vois déjà qui se mettent à trembler, craignant une éventuelle bascule d’Aborted dans la facilité voir le commercial. Et bien clairement pas, ça n’est pas demain la veille qu’on risque de voir Aborted nous sortir une ballade mielleuse comme certains en ont pris la mauvaise habitude ces dernières années. Des chansons comme « The Spraying Seance » ou encore « Ingenuity In Genocide » sont bien là pour nous le rappeler.
La deuxième chose qui frappe ensuite sur cet album, c’est bien sur la production de Tue Madsen à mi-chemin entre le crasseux de « Goremageddon » et le son quelque peu lissé du dernier. Rarement la basse n’aura aussi bien sonné sur un album des belges, encore une fois « Avenious » en est le parfait exemple. S'il y a une autre chose à souligner sur cet album, c’est bel et bien l’intégration plus que réussie de Seb qui nous sort de tels riffs qu’on pourrait penser qu’il fait partie du groupe depuis son début, le solo monstrueux de « Odious Emanation » ne peut qu’affirmer un nouvelle fois cette idée comme quoi le sieur Tuvi reste un très bon compositeur.
D’ailleurs revenons au passage sur cette dernière chanson puisque outre le faite de se positionner comme l’une des meilleurs de l’album, elle accueille un invité de marque en la personne de Jeff Walker (Carcass pour les ermites) qui en profitera même pour poser sa voix sur « A Methodical Ouverture ». Si cet opus est aussi puissant, le groupe le doit également en partie à Dave Haley qui nous a pondu là un travail remarquable, alors que rappelons le, il a enregistré ses parties a plus de 10 000 km du groupe.
Adieu également les samples (mis à part un petit bien caché sur la très rock n’roll « Prolific Murder Contrivance ») et bienvenue les nappes de claviers. Si quatre ans auparavant cette idée aurait pu me paraître totalement absurde, il faut bel et bien admettre qu’aujourd’hui cet élément s’intègre parfaitement dans la musique du groupe.
En définitive, Aborted prouve avec ce « Slaughter & Apparatus : A Methodical Ouverture » qu’il entre définitivement dans la cour des grands. De plus, il nous montre qu'il est encore possible aujourd’hui d’évoluer intelligemment tout en conservant son identité et nous sert là un album mature à souhait.
1. The Chondrin Enigma
2. A Methodical Overture
3. Avenious
4. The Spaying Séance
5. And Carnage Basked In Its Ebullience
6. The Foul Nucleus Of Resurrection
7. Archetype
8. Ingenuity In Genocide
9. Odious Emanation
10. Prolific Murder Contrivance
11. Underneath Rorulent Soil
