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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Insomnium

One For Sorrow

LabelCentury Media
styleDeath metal mélodique
formatAlbum
paysFinlande
sortieoctobre 2011
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Aujourd'hui, s'il ne devait rester qu'une formation Death Mélodique, ce serait, pour moi, Insomnium. Sur les conseils de mon bon vieux Franck de feu Hellion Records - qui vient de fermer ses portes, snif – j'avais découvert ce groupe avec Above The Weeping World qui a su me séduire sur la longueur. Désormais, je connais la carrière des Finlandais sur le bout des doigts et à chaque sortie, je l'attends au tournant... Pour ne jamais être déçu.

Au fil du temps, je suis devenu ce qu'on appelle un fanboy de la formation finlandaise et j'attendais peut être plus One For Sorrow que les sorties d'Heritage d'Opeth et de Road Salt Two de Pain Of Salvation. Comme ces deux groupes, les Finlandais ont su toujours se remettre en question tout en gardant les racines de ses débuts et son Death Mélodique bien Old School et je pense que c'est en grosse partie du à la longévité de ce line-up de grands et talentueux amis.

Across The Dark avait laissé présager des choses un peu troublantes, pour ne pas dire effrayantes quant à l'avenir de la formation. En effet, je me rappelle que dans ma chronique, j'avais fustigé le choix d'utiliser des recettes trop faciles comme les refrains en voix claire sur « Where The Last Wave Broke » et « The Harrowing Years » mal amenés et et pas du tout pertinents par rapport au reste des morceaux. La chose rassurante étant qu'Insomnium n'avait choisi aucun des deux titres pour son clip mais « Down With The Sun », soit du Insomnium pur jus. Les Finlandais ne veulent pas tout bouleverser mais souhaitent quand même marquer les esprits et se faire une place dans le gratin du Metal avec un grand M. Pour cela, le groupe de Joensuu va chercher à fédérer les gens avec des morceaux un poil plus faciles d'accès mais totalement dans l'esprit du groupe.

Plus le temps passe et plus le groupe se rend compte de ses capacités. Cette fois-ci, c'est le guitariste Ville Friman qui s'est rendu compte qu'il avait de réelles capacités de chant clair. En live, j'ai peur que ça sonne faux mais sur album, sa voix donne deux nouvelles dimensions à la musique d'Insomnium. A la manière du chant de Jules Näveri sur « The Lay Of Autunm », sixième titre de l'album précédent, Ville apporte encore un peu plus de profondeurs avec ses interventions. Celle sur « Unsung » est à chialer. Même les refrains les plus fédérateurs de « Through The Shadows » et « Regain The Fire » ont cette dimension émotionnelle que Jules Näveri n'arrivait pas à transmettre sur certains morceaux d'Across The Dark (« Where The Last Wave Broke » et « The Harrowing Years ») et sont, par conséquent, très pertinents. Heureusement d'ailleurs, car la voix de Ville, présente sur cinq des neuf vrais morceaux, commence à prendre de la place dans l'univers d'Insomnium au détriment d'un clavier – toujours joué par le stakhanoviste finlandais, Aleksi Munter - se faisant bien plus discret que sur Across The Dark.

Les voix claires vous font peur ? N'ayez craintes. One For Sorrow contient des titres assez énormes, pouvant figurer dans le classement des meilleurs titres d'Insomnium. « Through The Shadows » est surement le plus gros tube que le groupe n'a jamais composé. « Unsung » est un des titres qui me touchent le plus dans leur carrière (Ce refrain! Ces mélodies! Ce chant clair!). « Song Of The Blackest Bird » (Non ce n'est pas un titre de My Dying Bride) fait parti des titres les plus intenses jamais composé par les Finlandais. Enfin, « Weather The Storm » avec en invité de luxe, Mikael Stanne (Dark Tranquillity) vient détrôner « Mortal Share » au palais des titres rapides. Tout ça pour n'en citer quatre car le reste est du même calibre. Enfin à l'exception de « Every Hour Wounds » avec son début rappelant l'époque In The Halls Of Awaiting mais dont le souffle est coupé par un refrain mielleux. Bizarrement, ce refrain n'est pas en voix claire mais bien assuré par le beugleur habituel Niilo. Comme quoi...

Avec One For Sorrow, Insomnium a encore frappé un grand coup. Sauf que cette fois, Insomnium va enfin gouter au grand succès. Cet album a tout pour fédérer différents types de public et avec la déception engendré par la sortie d'Heritage d'Opeth, Insomnium a une belle opportunité de prendre la place en tant qu'ambassadeur d'une nature mélancolique dans la scène Metal actuelle. Mais attention à ce que ce succès ne fasse pas du mal au groupe au point de le faire tomber dans une certaine déviance. En Suède, les exemples sont déjà assez criants comme ça...

1. Inertia
2. Through The Shadows
3. Song Of The Backest Bird
4. Only One Who Waits
5. Unsung
6. Every Hour Wounds
7. Decoherence
8. Lay The Ghost To Rest
9. Regain The Fire
10. One For Sorrow
11. Weather The Storm (bonus)

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