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J'ai souvent entendu dire qu'In Flames ou bien Dark Tranquillity étaient les maîtres du Death Mélodique. Et moi, comme un gros bêta influençable, je suis tombé dans le panneau ne cherchant pas plus loin que leurs discographies ainsi que celle d'At The Gates. Je vais vous avouer que mes tentatives d'avancée vers les sorties du genre post 2000 ont été vite réduite à néant par la médiocrité de beaucoup de celles ci; les samples à outrance et le mélange avec les ambiances Electro m'ayant vite fatigué. Et pourtant voici qu'en me rendant chez mon disquaire préféré, Hellion Records à Rouen, je découvre que le Death Mélodique n'est pas mort au début des années 2000 mais a bien continué de regorger de réels talents et de groupes qui peuvent enfin sonner de manière naturelle.
En effet, si Dark Tranquillity a bien continué son chemin de façon un peu plus digne que le reste de la concurrence, sans abuser sur les voix claires, les Suédois ont quand même sacrément modernisé leur son ainsi qu'un peu simplifié leurs propos. Heureusement, j'ai découvert le très réussi Above The Weeping World. Certes, il n'est, à mon sens pas aussi parfait que ce que Gothenburg a pu dire dans sa chronique (je ne lui aurais mis « que » 9) mais il est cohérent, naturel, sincère et mélancolique comme le groupe l'a toujours été sur ses albums depuis le début de carrière de la formation en 2002 avec le premier pas de géant qu'était In The Halls Of Awaiting, une oeuvre à la limite de la perfection et qui se dresse devant moi comme un classique du Death Mélodique à mettre entre Whoracle, The Gallery ou Slaughter Of The Soul.
Mais aujourd'hui le propos n'est pas In The Halls Of Awaiting – cela viendra assez vite – mais Across The Dark qui est le nouveau cadeau qu'Insomnium fait à ses fans. Vous avez donc déjà compris que ce nouvel album semble être une nouvelle fois une réussite, ce qui est en parti le cas. Les guitares proposent encore des mélodies reconnaissables entre mille dont l'intensité est de plus en plus poussée comme sur les géniales « Against The Stream », « Down With The Sun » ou « Weighted Down With Sorrow ». Par intensité, je n'entends pas forcément la vitesse d'exécution même si c'est le cas pour la départ d'« Against The Stream » mais bien par l'intensité émotionnelle dégagée par les mélodies. On est souvent pas très loin des larmes , ce qui n'était pas toujours le cas sur Above The Weeping World, surtout sur la première moitié de l'album. Ici, l'ombre de la mélancolie se fait sentir à quasiment chaque instant, ce qui n'était pas toujours le cas par le passé où la musique était un brin plus festive et plus tournée vers la recherche du riff et du tube tueurs notamment sur In The Halls Of Awaiting malgré quelques morceaux très profonds.
Mais Insomnium n'est pas le genre de groupes qui tournent en rond et proposent de nouvelles choses qu'on attendait pas vraiment de ce groupe. Les Finlandais ont décidé d'inviter un chanteur, Jules Näveri, (Enemy Of The Sun, Profane Omen) pour rajouter des chants clairs à trois de leurs morceaux : « Where The Last Wave Break », « The Harrowing Years » et « The Lay Of Autumn ». Je vous vois venir en me disant que du chant clair dans Insomnium, c'est inimaginable et je vous répondrai que vous avez en parti raison. Les deux premiers cités font sans doute partis des plus mauvais morceaux composés avec pour chacun un refrain horrible en chant clair. Ce n'est pas en lui même le chant de Jules qui est en cause mais son incorporation avec la musique qui est fastidieuse. Cela ne colle pas et ce même quand Niilo vient l'accompagner en duo. En effet, la voix de Niilo est peut être monocorde, malgré ses chuchotements qui font toujours leurs effets, mais elle se suffit d'elle même et est parfaite pour la musique pratiquée par le groupe. La bonne chose, c'est qu'on ne devrait pas avoir ces morceaux en live car je pense Niilo incapable de reproduire ce chant clair.
Enfin... Ce n'est pas toujours vrai puisque sur « The Lay Of Autumn », l'apparition de Jules sur le break en son clair est une merveille du genre et apporte vraiment les touches variée et mélancolique dont le groupe manquait un peu. Cette mélancolie est, pour le coup, proche d'un Amorphis ou d'un Opeth période Still Life. La mauvaise chose, c'est qu'on c'est qu'on ne devrait pas avoir ces morceaux en live pour les même raisons évoquées au dessus.
La présence des claviers assurés par Aleksi Munter de Swallow The Sun se fait également plus sentir et ne sont jamais de trop, rajoutant encore une couche d'intensité quand il n'est pas clairement mis en avant sur des breaks comme sur « Against The Stream » ou « The Lay Of Autumn » mais toujours à bon escient et joue bien son rôle de complément aux guitares qui tiennent les rênes de l'album.
Insomnium nous a, en parti, gâté avec Across The Dark. Le groupe nous a délivré un album très inspiré et dont les mélodies et l'intensité vont plus loin que dans le passé. Malheureusement, un quart de l'album n'est pas du même niveau et cette inégalité des morceaux empêche cet album de rivaliser avec ses illustres prédécesseurs, bien plus homogènes. Pourtant, sur les six morceaux restants, il y avait de quoi faire de Across The Dark le meilleur album de la discographie des Finlandais avec en prime une pochette sublime. Quoi qu'il en soit, Insomnium reste sur le trône des formations actuelles de Death Mélodique. Sans aucun doute, pour moi, le meilleur groupe du genre depuis le déclin d'In Flames.
1. Equivalence
2. Down With The Sun
3. Where The Last Wave Brake
4. The Harrowing Years
5. Against The Stream
6. The Lay Of Autumn
7. Into The Years
8. Weighted Down With Sorrow