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Putain le nouveau Origin !
Alors que la Terre entière vomit à l'écoute du très récent et néanmoins ignoble Morbid Angel, le "petit" groupe de Topeka, dans le Kansas, revient sur le devant de la scène pour son cinquième album. On aurait pu à priori penser qu’il n’est pas judicieux de sortir son skeud de Brutal Death Metal quand les « Kings of Death Metal » ont décidé de prendre d’assaut les distros mais que nenni : le nouveau album d’Origin intitulé « Entity » vient nous ravaler la façade décrépite des dernières giclées de David Vincent, et je compte bien vous expliquer comment !
Origin, ce n’est plus un groupe au doux nom inconnu pour tous les amateurs de BDM ni même pour les amateurs de Death Technique. Vu les CV des zicos du groupe (Gorgasm, Exhumed, Skinless, Angel Corpse...), gageons qu’ils n’auraient pas peur de foutre une branlée à Necrophagist ou Beneath The Massacre ainsi que leurs clones à la Brain Drill, Obscura, The Faceless, The Last Felony et tout ce que tu veux dans le genre. Mais là où Origin s’est toujours démarqué des copains, c’est dans leur brutalité. Une brutalité alléchante qui a toujours représenté une sorte de barrière auditive à l’oreille non initiée tant la musique part à priori dans tous les coins d’une prison musicale ronde. Néanmoins Origin est bien là, bien seul, à proposer encore et toujours un Brutal Death ultra technique et pourtant pas chiant pour un sous.
« Entity » continue le chemin emprunté par « Antithesis », le précédent et néanmoins monstrueux album du groupe. L’auditeur trouvera déjà très vite ses marques au niveau de la prod qui est assez proche de la précédente, ce qui n’est pas pour me déplaire, Antithesis ayant marqué sur ce coup un grand bond en avant pour le groupe ; à mon humble avis. Certaines pistes de ce nouvel album adoptent également un peu le même genre de structure que l’on pouvait retrouver sur Antithesis (comparez par exemple « The Aftermath » sur Antithesis avec « Expulsion of Fury » de Entity). C’est donc sans grande surprise que vous arborerez ce nouvel album, croyez-moi.
Néanmoins, le groupe va plus loin dans ce nouvel opus, et se permet encore plus de choses qu’avant. Les idées fusent un peu dans tous les sens comme un gros passage whammy (« Commited ») de plusieurs fois plusieurs secondes reprenant une mélodie que vous ne manquerez pas de reconnaître (et comme moi, que vous ne manquerez pas de vous demander d’où est-ce que ça vient, à part dans l’utilisation tonale de cette fameuse interjection qui est « nananananèreuh »), des cassures encore plus nettes qu’auparavant, de brusques changements de tempo plus nombreux et un putain de groove porté principalement par la basse de Mike Flores. En effet, s’il y a bien une chose profonde à noter, c’est le côté groovy de la galette qui a été revu carrément à la hausse. De quoi entraîner dans le pit les plus réticents du DeathFloor.
Ces bonnes idées, dont je vous laisse la joie d’en découvrir les plus profonds détails, sont malheureusement desservies par un choix de longueur de pistes que je trouve dommageable. Pour avoir discuté avec le guitariste Paul Ryan, je sais que le groupe n’aime pas la linéarité que pourrait présenter une setlist qui bastonne non stop (sans doute pour ça qu’on se tape une interlude semi acoustique sur la sixième piste « The Descent ») . On retrouve d’ailleurs très facilement ce goût sur les compo d’Origin qui sont, soit, très rapides, mais également très diversifiées au niveau de leurs structures. Ainsi le groupe a fait le choix de créer beaucoup de compositions courtes. Avec la moitié des pistes qui ne dépassent pas les 2 minutes, l’album passe vite, sans doute trop vite. Le rythme d’écoute en souffre et on a parfois l’impression d’être en face d’un album bâclé ou du moins pas vraiment terminé. De plus, de manière générale, l’album n’égale pas le bourrinage proposé par Antithesis et fait un peu plus dans la finesse. Mais vite fait hein, c’est quand même Origin !!
Je pense honnêtement que ce sont les seuls défauts marquant que je pourrais relever dans ce nouveau monstre proposé par Origin. A côté de ça, il faut dire ce qu’il est : cet album tabasse !! Ca défonce de A à Z et le premier morceau donne direct le ton de l’avoinage que vous allez vous prendre non stop dans la gueule. C’est ultra technique, sans être chiant, ultra carré, y’a pas un pet qui dépasse. Des morceaux comme « Conceiving Death » instituent que le groupe sait encore te pondre des riffs bien ivol et percutants. Les moulinets, les montées et descentes de gamme, les soli ; l’album jouit de tout ce qu’il faut pour en mettre plein la gueule au guitariste en herbe ainsi qu’à tout amateur de cordes bien tranchantes. Les riffs sont inspirés et ont même parfois un caractère épique (putain « Saliga »!).
La basse est ultra mise en avant, mais quand tu vois le monstre qui est derrière, ce n’est pas étonnant. A côté de ça, elle groove comme jamais elle ne l’a été et rajoute une nouvelle dimension à Origin. M’en témoigne des morceaux comme « Committed » ou encore « Evolution of Extinction », morceau qui ferme d’ailleurs la marche admirablement bien.
Que dire sur le jeu de batterie de John Longstreth, outre que comme toujours son jeu est monstrueux ? C’est violent, les blast volent et virvoltent, les parts sont réfléchies, variées et terriblement efficaces. Quand on connaît un peu le jeu du gaillard, on ne s’étonne plus trop. On sait qu’à l’écoute du nouvel Origin, on va prendre sa branlée. C’est de nouveau chose faite perso !
Enfin je veux noter l’arrivée du nouveau chanteur Jason Keyser, qui officiait jadis dans Skinless et qui offre un panel de voix... juste hallucinant. Ce nouveau chanteur va encore plus loin que le précédent dans les guttu, les yells et les autres sortes de gruik chais pas quoi. Si je devais compter tous les effets de voix différents, je serais bien à six différentes approches sur ce nouvel Origin. Amputons en deux aux backing vocals tenues par le grateux et le bassiste, et ça nous fait quand même un panel de quatre bonnes voix dégueulasses à déguster (Edit : on me signale que toutes les voix ont été enregistrées par le grateux et le bassiste, chuis sur le cul).
Vous l’aurez donc compris, vous pouvez vous jeter sur ce nouvel album les yeux fermés et faire cracher votre porte-feuille à l’en faire pleurer. Ma palme d’or revient à « Saliga », LE putain de tube de l’album. Sérieux, ce morceau il a juste tout ! Il est profond, sombre, violent : SATAN. Un album qui me laissera comme seul point négatif ; de ne pas avoir réussi à faire mieux qu’Antithesis. Mais de toutes façons, plus rien n’égalera « The Aftermath » et « Antithesis », ces morceaux sont des monstres... Mais tous les morceaux d’Entity se défendent bien ! Putain le nouveau Origin !
1. Expulsion of Fury
2. Purgatory
3. Conceiving Death
4. Swarm
5. Saligia
6. The Descent
7. Fornever
8. Committed
9. Banishing Illusion
10. Consequence of Solution
11. Evolution of Extinction