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Parlons Ufologie. Non, je ne parlerai ni de Pain, ni d'Hypocrisy, ni d'un autre projet du plus grand fan des ovnis qui soient; Peter Tagtgren, mais bien d'un groupe français de Nancy (préfecture de Meurthe et Moselle, 54) Symakya, qui sort en 2011 son premier album, Majestic 12 : Open Files.
Je ne peux m'empêcher de vous refaire le coup du chroniqueur passionné par ce qu'il écoute et qui se régale d'être contacté pour découvrir des albums promotionnels de cette qualité surtout pour un premier album. Symakya est un trio formé autour de Kevin Kazek au chant, Thomas Das Neves à la batterie - l'ancien pensionnaire d'une des références Heavy dans l'hexagone, Heavenly - et de Matthieu Morand à la basse et à la guitare. Une formation fascinée par la vie extra-terrestres et leurs possibles apparitions sur la Terre.
D'ailleurs, pour votre culture, le titre de l'album n'est pas aussi mystérieux qu'il en a l'air. Majestic 12 serait, en effet, le nom donné par le gouvernement américain au groupe de recherche sur la question extra-terrestre. L'existence de ce groupe n'a jamais été confirmée par les autorités même si quelques personnes plus ou moins crédibles témoignent de son existence. Le mystère reste entier mais passionne toujours autant.
Tout l'album tourne donc autour du concept des apparitions Extra-terrestres sur Terre de l'Antiquité à nos jours parsemé de toutes sortes d'interventions venant de la Bible ou de John Truman (particulièrement émouvante et dérangeante), l'ancien président des Etats-Unis, tristement célèbre pour avoir ordonné l'utilisation de la Bombe Atomique sur le Japon les 6 et 8 aout 1945.
Et qu'est ce qu'a choisi Symakya comme style pour mettre en Musique ? Aussi impensable que ça puisse paraître, le groupe joue un Power Symphonique et en plus, il est de très haute volée. L'album ne fait pas de fioritures malgré sa longueur (plus d'une heure) et démarre tambours battants avec « Genesis ». Dès son premier riff, on comprend que Symakya n'est pas un jeune premier mais est bien un groupe d'expérience qui ne va pas faire les choses à moitié et le reste de l'album très incisif ne nous fera pas mentir.
J'avais peur, au départ, en écoutant Majestic 12 : Open Files de ne pas apprécier le chant de Kevin qui n'entre pas, tout à fait, dans les stéréotypes du genre. Disons qu'il a de la personnalité et que forcément, ça ne laisse pas indifférent. Si cela m'a gêné les premières écoutes, je m'y suis fait très vite. Son chant, sans non plus partir dans des envolées très hautes est très juste, mais est capable de faire passer des émotions plus douces comme une certaine mélancolie (« Supervision : Code 1945 »). Matthieu qui a le double rôle de guitariste et bassiste s'en sort à merveille. Il ne va pas sans dire que du Power Metal fait la part belle aux guitares et cet album fait la part belle au talent de Matthieu (Akroma, Elvaron) qui est d'une très grande maîtrise. Juste en écoutant « Genesis », présente sur le myspace du groupe, vous jugerez de ses compétences entre les riffs à la limite du Thrash, les riffs mélodiques avec plus de feeling toujours en adéquation avec les orchestrations et les envolées des solis.
Derrière les instruments, les orchestrations ont été savamment choisies et la grandiloquence qu'elles dégagent nous fait sentir une certaine urgence. En fait, Majestic 12 : Open Files me fait plus penser à un film qu'à une simple œuvre de musique ne serait-ce que par sa grandiloquence ou encore par l'utilisation des orchestrations. Nous sommes portés par la musique à travers les époques. Au point de se demander sur l'outro « Disconnected : End Of Process » s'il n'y aura pas une suite.
Majestic 12 : Open Files est un album d'une belle homogénéité. Toute fois, il y a toujours des morceaux qui sortent plus du lot que d'autres et, pour moi, les plus grands morceaux de bravoure sont « Genesis », « Supervision : Code 1945 » et surtout « Other Keys », dans un esprit à la Rhapsody Of Fire, qui est un des meilleurs titres de Heavy Symphonique que j'ai entendu de ma vie. Concernant les reproches, j'ai beaucoup de mal avec le refrain de « Messengers Of The Verb » trop brusque (Nicolas) et je pense que l'album aurait gagné quant à sa digestion à être un peu plus court car il est difficile de rester concentré sur un album aussi riche plus d'une heure à moins de s'adresser à un public très averti.
Cependant, difficile de se dire que Majestic 12 : Open Files n'est qu'un premier album. Beaucoup de groupes ne peuvent se vanter avec une carrière beaucoup plus longues d'avoir un album de cette trempe dans sa discographie alors que Symakya y arrive dès son premier essai. Remarquable. Le meilleur album étiqueté Power que j'ai entendu depuis forts longtemps. Simplement, une performance... Extra-terrestre.
1. Genesis
2. The First Disturbing Contact
3. Other Keys
4. Inner Control (An Evolutionnary Experience)
5. Under The Banner Of Faith
6. Messengers Of The Verb
7. Of New Idols
8. Supervision : Code 1945
9. Human God ?
10. Disconnected : End Of Process