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Thomas Giles, c’est le nom du projet solo de Tommy Rogers connu et reconnu comme étant le chanteur et claviériste d’un des plus talentueux groupes de la scène Progressive actuelle, Between The Buried And Me. On connaissait ce groupe pour ses influences éclectiques notamment grace à la compilation The Anatomy Of où le groupe reprenait aussi bien du King Crimson que du Metallica ou du Mötley Crue. C’est pourquoi on n’est pas très étonné de voir Thomas Giles sortir un album solo, sur lequel il a vraiment tout enregistré, qui n’ait pas grand chose de Metal.
Tommy Rogers qui avait déjà sorti en 2004 un album électronique sous le nom de Giles dévoile, avec Pulse, un visage éclectique entre Rock, Pop et Electro. Présenter comme cela et connaissant son talent, je n’ai pas peur de dire que j’attendais de Thomas Giles qu’il soit le nouvel Ulver ou Devin Townsend. Ceci dit, j’en attendais sûrement trop.
Je vois déjà venir les remarques comme quoi il n’y aurait aucun intérêt à ce qu’il copie les grands noms. Ce n’est pas sur ce point que je voulais comparer tout ce beau monde mais au niveau de la profondeur de l’introspection et bien sur de la qualité de la Musique. Le problème c’est que Pulse ne dévoile pas une une ou deux facettes de sa personnalité mais bien cinq ou six et pas toujours de la meilleure des manières.
Si vous voulez un album homogène et cohérent, Pulse, n’est pas fait pour vous. Un comble pour le frontman de Between The Buried And Me... Thomas Giles nous perd arrivé à la moitié de l’album et le titre « Catch And Release » qui part dans de la grosse Techno avec hurlement de Tommy sans parler des breaks qui ne sont vraiment pas inspirés et ne collent pas avec le reste du morceau. Le passage Techno (Certains parleront peut être d’Indus) n’est pas mal en soit mais mélangé au reste, il paraît inopportun. A cela, rajoutez « Scared », une ballade à la guitare aussi naïve qu'inintéressante et « Medic » et ses riffs à la Between The Buried And Me, ses beuglements sur seulement deux minutes qui n'a que réel but comme les deux autres morceaux de casser les ambiances que Thomas Giles essaye, avec du mal, à mettre en place.
Après ces titres très faibles, on trouve des titres entre deux eaux qui sont bizarres mais qui arrivent malgré tout à décoller comme « Hamilton Anxiety Scale » et ses contre temps à Between The Buried And Me qui sont superflues mais qui débouchent sur une deuxième partie avec un Thomas Giles plus cohérent et de ce fait plus touchant. Dans le même genre, « Reject Falicon » avec une introduction à la tension digne d'un Primordial mais qui ne débouche que sur du bancal.
En fait, hormis la cohérence, disons que les parties électroniques ne vont pas assez loin et gênent l'écoute plus qu'elles n'apportent de richesse à l'ensemble, elles paraissent souvent même superficiels. De ce coté, on sent que Thomas Giles se cherche encore pas mal et qu'il n'a pas encore le bagage pour prétendre atteindre la grâce d'un Ulver ou d'un Radiohead par le bidouillage électronique. Et puis, on remarque aussi que Thomas Giles aime se répéter dans les paroles comme il le fait dans Between The Buried And Me. Les compositions ne sont, cependant, pas toujours assez riches pour que l'ennui ne s'installe pas.
Heureusement, la grâce est présente sur cet album aux deux extrémités de l'album. Les trois premiers morceaux sont homogènes et arrivent à créer une ambiance à la fois froide et tendre. La musique sait aller à l'essentiel et là on est vraiment pris par la sincérité des Thomas. Le final du single « Sleep Shake » s'il ne va pas jusqu'à nous faire pleurer est vraiment excellent. En fin d'album, la conclusion de « Suspend The Dead Watch » avec juste le clavier accompagné par une batterie discrète est somptueux et je ne parle pas de « Hypoxia », meilleur titre de l'album avec cet harpe envoutante.
Avec cinq titres excellents et malgré sa production trop lisse manquant d'âme, Pulse est tout de même, un bon premier album mais qui ne restera pas dans les annales. L'originalité pour l'originalité ne m'intéresse pas et il faut vraiment que quelque chose qui m'accroche derrière ce qui est fait avec cet album mais seulement avec parcimonie. J'attends bien plus de Thomas Giles pour le futur qui n'est absolument pas le nouveau messie comme on veut nous le faire croire un peu partout sur le net.
En attendant, je retourne écouter les derniers Radiohead et Amplifier qui s'annoncent, dans un autre genre, beaucoup plus intéressants.
1. Sleep Shake
2. Reverb Island
3. Mr. Bird
4. Catch And Release
5. Hamilton Anxiety Scale
6. Scared
7. Reject Falicon
8. Medic
9. Suspend The Dead Watch
