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Chasse le Dragon #5 : Century, Grave Digger, Christian Mistress, Majestica...

mardi 25 mars 2025
Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Chasser le dragon, c'est parfois affaire de patience. Et en ce début d'année 2025, après une année 2024 franchement riche en sorties de très grande qualité, les filets sont longtemps, très longtemps restés vides. D'autant qu'en début d'année, il aura - encore - fallu ouvrir le carnet noir : côté vocalistes, citons les décès début janvier de Russ North, ancien vocaliste de Cloven Hoof, et Ragne Wahlquist, chanteur d'un Heavy Load qu'on aurait tant aimé voir en live. Deux groupes présents dans les colonnes de cette rubrique en 2025. Et pour conclure un mois pourri sur le plan musical comme extra-musical, c'était ensuite John Sykes qui nous quittait, laissant à la postérité ses performances délirantes sur 1987 de Whitesnake, Spellbound de Tygers of Pan Tang et Thunder & Lightning de Thin Lizzy pour ne citer que ces albums-ci.

Heureusement, fort heureusement, après avoir récolté bien plus d'ivraie que de bon grain pendant des semaines, les bonnes sorties ont commencé à s'accumuler. Alors qu'on finissait par avoir franchement peur dès qu'on cliquait sur un lien à la pochette douteuse proposé par cette fantastique chaîne qu'est NWOTHM Full Albums, on a fini par reprendre un peu de plaisir. Mais pas question non plus de ne vous parler que du bon : ce Chasse le Dragon a aussi pris le temps de mentionner des déceptions. À vous, maintenant, de vous faire votre idée : comme l'année passée, notre troupe n'est là que pour défricher un peu à votre place ! 

***

Groupes évoqués : Throne of IronGrave Digger | Dragon Skull | Majestica | Labyrinth | Galneryus | Century | Christian Mistress | Time Rift | Rosary

 

Throne of Iron – Adventure Two
Heavy D&D – États-Unis (No Remorse Records)

Matthias : Il n'est jamais trop tôt pour écrire sa propre légende. Selon Tucker Thomasson himself, c'est la mort de Mark "The Shark" Shelton de Manilla Road, le 27 juillet 2018, qui fut le déclic derrière la première démo de Throne of Iron. Depuis, le groupe de Bloomington, Indiana, a multiplié les sorties comme autant de sessions de JDR acharnées, et cet Adventure Two est déjà – fort logiquement – son second album. Dans un univers où le heavy metal américain inspiré par Dungeons & Dragons traverse une période plutôt faste, c'est là une assez jolie pépite. « Denied » ouvre la campagne avec un refrain qui reste juste ce qu'il faut en tête pour qu'on soit intrigué par ce qui va suivre, d'autant que Thomasson arbore un joli brin de voix – qui rappelle, de loin, mais quand même, Jake Rogers de Visigoth sur « The Oath ».

Les morceaux qui suivent fonctionnent, chacun dans leur case, mais il n'empêche que je trouvais qu'il manquait à l'album un hymne immédiatement reconnaissable, une piste qui se chante la gorge déployée et l'épée brandie. Sauf que surviennent quasiment coup sur coup « The Holy Fire Of St. Djezzagh », et puis surtout « The Ninth Level » et son refrain sabre au clair ;

« Descending to the Ninth Level
The darkest layer of heeeell
Fighting through the demons and devils
Through the might of blade and of speeeeell... »

Oui, c'est bon, là on y est, Throne of Iron nous fait une réussite critique juste à temps pour décapiter le boss de fin. La bande à Tucker peut sans doute encore grappiller de l'XP avant de titiller du dragon, mais on a là quand même une prometteuse brochette d'aventuriers.

 

Grave Digger – Bone Collector
Heavy/power – Allemagne (Roar/Rock of Angels)

Matthias : Drôle de parcours que celui de Grave Digger. Après un début de carrière sur une piste speedothrashisante toute teutonique, le groupe est parti vers un heavy/power accompagné du chant si particulier de Chris Boltendahl. Et sur cette voie, on ne peut priver Grave Digger de sa part de lauriers, avec des albums médiévalo-fantastiques qui tiennent très bien leur rang ; je me repasse volontiers Excalibur, ou encore Rheingold. Seulement voilà, de l'eau a coulé sous son mausolée, et si la Faucheuse allemande a sorti des albums en rafale, on ne peut pas tous les qualifier de mémorables – sans vouloir flinguer le corbillard.

Grave Digger revient régulièrement sur deux thématiques : l'Écosse et la mort. Avec Bone Collector on est logiquement dans la seconde catégorie, mais il faut noter que ce 22e album (!) en 45 ans de carrière (!!) est aussi le premier où officie Tobias Kersting, qui a presque tout pile l'âge du groupe, en remplacement d'Axel Ritt après 14 ans de guitare sous cette bannière. Et c'est vrai que la gratte fait bien son taf, dans une combinaison qui fonctionne avec la voix de Boltendahl sur quelques morceaux sympas, de « The Rich, the Poor, the Dying » au plus groovy « Killing Is My Pleasure », en passant par une ballade heavy metal cliché, mais somme toute fonctionnelle, avec « The Devil's Serenade ». Sauf qu'il reste une seconde moitié à Bone Collector, et qu'elle s'avère bien moins inspirante – et je n'ai pas dit inspirée ; depuis le début, qui connaît Grave Digger est en terrain plus que connu, mais c'est l'attention qui décroît. Allez, le refrain de « Graveyard Kings » réveille un peu l'occiput, mais on reste loin d'une danse macabre.

Bone Collector n'est pas un mauvais album, il plaira aux fans inconditionnels qui le rangeront bien soigneusement dans leur cédéthèque. Mais je serais sincèrement curieux de savoir ce qu'ils en retiendront. Moi, si je veux me baigner dans le sang d'un dragon, je vais plutôt retourner dans la vallée du Rhin.

 

Dragon Skull – Chaos Fire Vengeance
Heavy metal épique et poilu – Grèce (Eat Metal Records)

Malice : Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ce premier album des Grecs (évidemment) de Dragon Skull tourne en boucle chez moi depuis sa sortie. Dès la première écoute de Chaos Fire Vengeance, j'en connaissais presque le moindre refrain, et j'avais été forcé d'aller vérifier l'identité des membres de ce nouveau groupe sorti de nulle part. Non, ce n'est pas Gus G qui vient placer des soli absolument phénoménaux en tant que guest chez ses compatriotes, non, ce vocaliste couillu en diable (dans un style plus rauque et agressif que d'habitude dans le style) n'a pas de CV particulier, non, ce n'est pas Arthur Rizk qui a mixé cet album dont la production claque pourtant comme une sortie de label majeur hyper moderne.

C'est simple : avec Chaos Fire Vengeance, Dragon Skull sort peut-être le meilleur premier album pour un groupe de heavy depuis Armor of Ire de Eternal Champion ou The Revenant King de Visigoth - des références qui pointent le nez de ci de là, mais passées à une moulinette survitaminée. Le massif mid tempo « Skull Crusher  », notamment, sonne comme du Eternal Champion chanté par un gorille en rut. Mais Dragon Skull propose aussi des hymnes bien plus rapides et fédérateurs (les lignes mélodiques de guitare sur « Dragon Riders » avec son pont fait pour faire chanter le public en choeur), l'inévitable référence au Seigneur des Anneaux (le sombre et martial « Nampat », qui utilise d'ailleurs un mot créé pour la série Rings of Power, fait assez rare pour être souligné) et même un titre dont les riffs auraient pu avoir été pondus par Amon Amarth (et c'est, sans surprise, sur le titre... « Shield Maiden »). Si cet album n'est pas dans mon top 10 de fin d'année, 2025 aura été un très grand cru. 

 

Majestica – Power Train
Power mélodique – Suède (Nuclear Blast)

Malice : Il y a des groupes comme ça qui sont presque la définition mot pour mot du power mélodique, de ses outrances, et de la raison pour laquelle ce style m'épuise autant qu'il me remplit de joie depuis l'adolescence. Malheureusement, cette rubrique en cite peu, car il faut le reconnaître : c'est un style à l'agonie, et les bonnes sorties de power mélodique se font rarissimes. Mais avec Power Train, Majestica confirme être l'un des incontournables à l'heure actuelle pour tous les fans de Stratovarius, Freedom Call, Twilight Force ou encore Trick or Treat.

Dès le « yaaaaaah » inaugural de « Power Train », on sait où ce train va nous emmener, et il faudra ne pas être diabétique pour survivre à une telle déferlante de refrains catchy, lignes de clavier putassières et textes second degré. Le truc, c'est que Tommy Johansson (qui a récemment quitté Sabaton, qu'il avait un poil trop Majestica-isé à mon goût) est particulièrement doué, que ce soit vocalement ou en tant que compositeur : « No Pain, No Gain », « Megatrue » (qui n'arrive pas au niveau du ridicule mais génial « Mötley True » de l'album précédent, mais reste imparable), « A Story in the Night » sont autant de tubes qui vous feront soupirer, puis chanter en chœur. Et la caution dragon est là avec le parfaitement idiot « My Epic Dragon » : hélas, c'est totalement réussi.

 

Labyrinth – In the Vanishing Echoes of Goodbye
Power progressif – Italie (Frontiers Records)

Malice : Labyrinth fait partie de ces seconds couteaux de la scène power-prog ayant connu un pic de popularité à la « grande époque » (tout est relatif) du style, quand les Brainstorm, Symphony X et Kamelot faisaient fureur. Les Italiens ont même, il faut le dire, sorti un sacré classique en 1998, Return to Heaven Denied, dont le pt II sorti en 2010 était tout aussi recommandable – et sortait justement à l'aube d'une belle paire d'années pour le power-progressif.

En 2025, cependant, le revival du style n'est pas pour tout de suite, et si Welcome to the Absurd Circus (2021) était un assez bon album, sa suite, ce In the Vanishing Echoes of Goodbye donc, est un cran en-dessous. La faute surtout à une prestation vocale franchement compliquée de Roberto Tiranti, qui sonne comme s'il compressait en permanence sa voix, et gâche le plaisir d'écoute, le gaillard étant assez bavard pour un chanteur de prog'. Rien non plus de catastrophique que ce 10e (!) album de Labyrinth, toujours bourré de mélodies très réussies (« The Healing », où Tiranti retrouve par moments sa superbe) et de jolis duels guitares-claviers (« At the Rainbow's End »). Pour les fans du genre.

 

Galneryus – THE STARS WILL LIGHT THE WAY
Power néoclassique/symphonique – Japon (Warner Music Japan)

Malice : À intervalles réguliers, dans Chasse le Dragon, on triche, et personne ne va rien nous dire. Oui, cet album de Galneryus est sorti en septembre 2024, soit il y a bien trop longtemps en théorie pour être couvert dans notre premier dossier de 2025. Mais je ne peux tout simplement pas faire sans parler d'un album qui aurait figuré dans mon top 10 de 2024, et pas 10e, si je l'avais découvert plus tôt.

Bien sûr, pas de surprise avec le pilier du power mélodique japonais : Galneryus propose toujours cette musique épique, hyper-technique (Syu, guitar hero fondateur du groupe, se lance souvent dans des soli néoclassiques entre Dragonforce et Yngwie Malmsteen) et par moments terriblement kitsch qui peut autant évoquer Rhapsody of Fire (l'ouverture « The Reason We Fight » et son refrain plein d'emphase, les orchestrations de « In Water's Gaze ») et Stratovarius (old school sur le tube « Heartless », ou plus moderne à la Nemesis sur « Finally, it Comes ! »). « Crying for You » a même un gros côté AOR à la Journey assez improbable, mais qui fonctionne particulièrement bien.

Le mélange de textes en anglais et en japonais, typique du Pays du Soleil Levant, a un côté fascinant qui peut aussi rebuter, mais Masatoshi « Sho » Ono s'avère très à l'aise dans ses passages les plus lyriques, sans être un phénomène (le plus véloce « Lost in the Darkness » est nettement moins convaincant avec ses effets crispants sur la voix). Bien sûr, si vous êtes hermétiques à tout ce qui vient du Japon, ce n'est même pas la peine d'essayer THE STARS WILL LIGHT THE WAY, mais dans le cas contraire, voilà une porte d'entrée idéale dans la longue carrière de Galneryus.

 

Century – Sign of the Storm
Heavy FFO Heavy Load –  (Electric Assault Records)

Dolorès : Il est rare que, dès le mois de janvier, j'écoute un album pour la toute première fois et l'ajoute immédiatement à mon top albums de l'année qui démarre seulement. C'est pourtant le ressenti que j'ai eu avec Sign of the Storm de Century. Véritable usine à riffs, l'album surpasse ce que le groupe avait proposé avec The Conquest of Time, il y a deux ans. Ici, chaque titre des dix listés est une tube sur lequel on a envie de revenir. Entre les harmonies vocales toujours très satisfaisantes à entendre, le groove omniprésent des mélodies de guitare et le sens de la progression efficace sur des titres courts, je n'ai vraiment rien à redire sur cet album qui s'écoute comme une petite douceur. Reste plus qu'à voir si le projet tient la route sur scène à l'Anthems of Steel en mai !

 

Christian Mistress – Children of the Earth
Heavy metal – Etats-Unis (Cruz del Sur Music)

Dolorès : Dix ans après le troisième album, To Your Death, qui marquait l'arrêt du groupe comme son nom l'indique, c'est aujourd'hui Children of the Earth qui ravive la flamme du quatuor américain de heavy.

Je savais bien sûr qu'il ne fallait pas espérer un retour du son de Possession, le deuxième album sorti en 2012 et qui a tourné des centaines de fois chez moi. Mais que nous fait donc ici Christian Mistress ? Bien que je retrouve le grain de voix si particulier de Christine Davis, ce qui me fait très plaisir, le reste est clairement en dessous de mes espérances. Qu'on laisse de côté la facette kitsch un peu doomy et sombre de Possession, ok, ils l'ont fait dès l'album suivant, mais ils avaient quand même gardé une certaine personnalité et une fougue de jeunesse qui peinent à ressortir ici. Une production trop lisse, des lignes de chant qui ne parviennent pas à rester en tête (si ce n'est « Mythmaker », « Voiceless » et la ligne principale de « Shadow »). Peut-être le groupe retrouve-t-il son énergie passée en live, mais pour l'instant, la tentative studio ne me convainc pas.

 

Time Rift – In Flight
Hard rock – Etats-Unis (Dying Victims Productions)

Circé : Dans un registre moins brutal que ce que Dying Victims Productions a l'habitude de sortir, mais partageant l'amour de l'ensemble du roaster du label pour l'old school, Time Rift s'autoproclame comme une faille temporelle vers les 70's. Oui, je sais, c'est à la mode, on a tous les mois une dizaine de nouveaux prophètes prétendant résucciter la gloire du hard rock.

Sauf qu'au delà de sa superbe pochette qui, avouns le, est ce qui m'a fait cliquer sur play, Time Rift arrive à se détacher de la masse. In Flight est leur second album, un hommage au hard rock certes plein de nostalgie, mais qui ne sent pas pour autant la poussière. Le groupe arrive à proposer une musique reconnaissable et accessible, dont chaque morceau est un tube au refrain entêtant, plein de personnalité. Sur ces refrains, c'est bien sûr la voix forte de la chanteuse qu'on retient. Mais son chant sait aussi se faire doux et mélodieux comme sur « Thunder Calling » - elle évolue dans tous les registres que lui amène la musique en démontrant une vraie versatilité. Car si tous les morceaux ont une couleur commune, chaude et entraînante, chacun a son propre style, balayant du rock groovy très simple de « Coyotee Queen » aux guitares beaucoup plus heavy de « Dacing in the Sun », clairement le morceau le plus metal de l'album par sa prod, son riffing et ses vocaux. Regorgeant d'un pannel d'influences allant de Led Zep à Motörhead, Time Rift semble avoir assimilé l'histoire musicale du hard rock seventies pour en ressortir une version équilibrée et personnelle.

In Flight s'écoute un peu de la même manière dont on aime s'enrouler dans son plaid préféré sur son canapé : c'est un petit cocon douillet chaleureux comfortable et familier. Mais surtout, on y revient car les refrains et les riffs nous restent en tête – Time Rift ne se repose ni entièrement sur ses vocaux, ni sur ses guitares. Alors que j'ai parfois l'impression de voir une tendance à tout miser sur l'un ou sur l'autre, la musique comme le chant sont ici tous deux travaillés à égale mesure, complémentaires, le tout lié par une atmosphère chaude et groovy. Bref, on a la prochaine bande son de nos road trips estivaux !

 

Rosary – The Broken Sacrament
Doom metal – Pologne (Nine Records)

Malice : Attention, place à l'entrée doom de cette Chasse, ce qui sort un peu du thème habituel pour le coup, mais tant que la rubrique « Le gras c'est la vie » consacrée aux musiques lentes n'aura pas vu le jour, il faudra bien mettre ce genre d'albums en valeur quelque part. Et ce premier album des Polonais de Rosary mérite vraiment d'être évoqué. 

Non pas qu'il soit particulièrement inventif : dès « Mother of Fools », on comprend qu'on entre ici en terrain (très) connu, à savoir quelque part entre Black Sabbath, Saint Vitus et Reverend Bizarre. Il y a pire comme références, mais Rosary sort rarement des clous, plaçant les accélérations nécessaires ci et là pour maintenir l'auditeur intéressé et provoquer l'inévitable headbang approbateur. En vérité tout ici est très bien fait (cet énorme « Bastard Child », le très Pentagram-esque et rock'n'roll « Madman », l'usine à riffs « Give all to God »), une fois qu'on s'est habitué à un chant un poil trop en avant et qu'on aurait aimé plus éthéré par moments. Affaire à suivre, car le tout doit prendre une belle ampleur en live. 

Quelques compléments de dracologie...

  • Avantasia a sorti un album, et il est nul à chier : Malice l'a chroniqué pour son plus grand déplaisir par ici

  • On vous a parlé dans cet article de « Heavy D&D » : en voilà un peu de rab avec le second album de Owlbear, Feather & Claw. Très recommandable malgré une production un peu étouffée : c'est par ici !

  • C'est un peu en « bordure » du style abordé, tant c'est proche du speed/thrash, mais le premier album des Allemands de Axetasy sorti sur Dying Victims Productions est un véritable banger. Du riff dans tous les sens qu'on aurait fort envie de voir en live, parce que franchement, ce Withering Tides est à vous coller au mur

  • Les vétérans de Tokyo Blade ont sorti un album, et ça se doit d'être mentionné. Mais honnêtement, ne comptez pas sur nous pour le chroniquer, en parler longuement ou même vous le recommander : c'est vraiment pas fameux du tout (mais si vous êtes curieux, l'un des singles est par ici).