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Une année seulement après la parution du très efficace bien que convenu Várar, c’est en novembre dernier que le quintet teuton d’Obscurity refait surface avec Tenkterra, paré à assaillir épées hors du fourreau les hordes de metalheads que nous sommes.
Avant de se lancer dans le tumulte du conflit, il convient de préciser que, sur cet album, le brailleur en chef Agalaz délaisse les guitares pour se concentrer uniquement sur les vocaux, laissant le plaisir du matraquage des cordes au tandem Cortez / Dornaz.
Profondément ancrés dans leurs racines culturelles germaniques, les membres d’Obscurity leur rendent une nouvelle fois hommage dans une rondelle entièrement braillée en Allemand, ce qui, vous m’en excuserez bien platement, m’a conduit à occulter de cette chronique les concepts exprimés dans Tentkerra.
Nul doute néanmoins, eu égard à la dimension musicale épique de ces autoproclamés représentants du « Battle Metal » et à sa pochette (au bon goût fort discutable au passage), que les 10 morceaux s’articulent autour d’une ère oubliée pour beaucoup, aux multiples batailles conquérantes d’un royaume en pleine expansion.
Le décor est planté, la frange pagan/viking s’impose d’elle-même, Obscurity ne déroge pas à la règle et conduit Tenkterra sur des contrées black/death metal, mélodique et, bien entendu, terriblement homérique.
L’excellente Keltiwald ouvre les hostilités, brandissant haut et fort des rythmes ravageurs et des riffs furieusement agressifs, dans une cohésion de tout instant, laissant augurer du meilleur pour la suite d’un album qui malheureusement se révélera en demi-teinte.
Car si Obscurity bataille ferme au cours de Tentkerra, n’hésitant pas de temps à autre à ralentir l’attaque (Blut für Blut), pour mieux lancer ses troupes à l’assaut (Rubzug Der Sugamber), le glaive a déjà été manié par les mains certes aussi nobles mais plus expérimentées et habiles d’un Borknagar dans la veine Black et d’un Amon Amarth pour l’enracinement épique.
L’ombre de ces illustres adversaires se fait trop pesante et Obscurity s’essouffle à mi-parcours, parvenant avec peine à élaborer un renouveau stratégique destiné à captiver l’auditeur, proposant déraisonnablement des riffs interchangeables, et des compositions rythmées certes, mais péniblement linéaires.
Sans être pour autant ridicule, Obscurity se repose trop sur ses acquis pour dominer un terrain déjà trop balisé par de trop nombreuses formations.
Mais ne soyons pas trop intransigeants avec les Allemands. Tenkterra, est, en dépit de ses défauts, un album très recommandable pour tout fan de Black/Death Viking qui se respecte, tant il est bien fichu et interprété avec une conviction communicative, le groupe se bonifiant avec le temps, améliorant la qualité de ses albums à chacune de ses sorties.
Par ailleurs, de nombreuses fois à l’écoute de l’album vous prendra l’envie de vêtir vos plus beaux atours guerriers, armure rutilante et hache aiguisée, puis de partir courageusement moissonner des têtes afin de conquérir le monde. Et, ça, dans ce style, c’est un gage de qualité, excusez du peu.
1. Keltilwald
2. Tenkterer
3. Keldagau
4. Blut für Blut
5. Raubzug der Sugambrer
6. V Legion
7. Germanicus' Rache
8. Brukterer
9. Grenzland
10. Bergischer Hammer
