Raton et la bagarre #30
mercredi 8 janvier 2025Amateur de post-musique, de breakdowns et de gelée de groseilles.
Vous commencez à connaître la chanson, dans le hardcore comme dans plusieurs autres styles, la fin d’année est assez pauvre en matière de sorties. Ça a été particulièrement le cas cette année, avec très peu de LPs sortis en novembre et décembre. Preuve en est, cette Bagarre contient dix sorties, dont seulement deux sont des longs formats.
Ce n’est pas plus mal, ça peut aussi vous permettre de préparer 2025 ou de faire vos rattrapages de 2024. D’ailleurs, pour ce faire, je vous invite à utiliser la playlist officielle de la Bagarre ci-dessous ou à consulter ce petit top 20 bricolé à la hâte et qui mélange EPs et LPs, avec le meilleur du hardcore 2024 à mes yeux. Bonne lecture et à très vite !
Without Skin | Counterparts | Whispers | No Cure | Senza | Frontierer | Obeyer | Worth It | concealer. | See You Next Tuesday x meth. | Mentions bonus
Without Skin – Collecting / Inner Debts
Hardcore chaotique – France (Yoyodyne / Out of Thunes / etc.)
A Horns Up, on se rêve souvent dénicheurs de talents, alors que la plupart du temps on est surtout bons à dire plus fort ce que d’autres écrivent discrètement. Mais il y a quand même des fiertés, comme celle de soutenir les pépites nationales, des chroniques des débuts de Regarde les hommes tomber jusqu'à nos coups de cœur locaux sur les affiches des anniversaires Horns Up. Il y a eu Tromblon et Mutterlein en 2022 et en 2024 on a jeté notre dévolu sur Black Bile et Without Skin.
Ça tombe bien, ces derniers viennent de sortir leur deuxième album, Collecting / Inner Debts. Apôtre d’un hardcore chaotique réminiscent de Cult Leader ou des inévitables Converge, le groupe du Havre n’a besoin que de trois musiciens pour convoquer toute l’urgence, la versatilité et la rogne du style. Sur « Collecting », Without Skin trouve le créneau juste entre une texture de guitare menaçante qui me rappelle même Cult of Luna et une approche beaucoup plus directe et criarde.
Et alors que la première moitié se fait pied au plancher, « Inner Debts » et « Expected Time » apportent de la nuance et de la sobriété avant le retour à la pétarade. Ce dernier titre est d’ailleurs d’une exigence impressionnante, avec plusieurs segments qui se répondent, tantôt sourds et tantôt presque épiques avec un riff qui n’aurait pas détonné chez un groupe de black metal. Même si le disque reste ancré dans le hardcore, j’y vois beaucoup d’influences neocrust avec ces touches atmosphériques, voire émotives (« Discreet Endings »). Dans un style qui peut vite sonner brouillon, cet album de Without Skin est lisible, franc et passionné. Il est à l’image de ses auteurs : généreux mais précis, fougueux mais mature, spontané mais intelligent.
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Counterparts – Heaven Let Them Die
Metalcore – Canada (Pure Noise)
Mes deux sorties préférées de Counterparts sont des EPs. Derrière cette affirmation un peu provocative, il y a une réalité pas si bête, je vous promets. Je trouve que sur long format, les Canadiens ont tendance à être trop bavards ou à se perdre entre des propositions diverses, historiquement les fesses entre agressivité et mélodie. Sur leurs deux EPs, Private Room en 2018 et maintenant ce Heaven Let Them Die, sorti en novembre, Counterparts prend les restes des disques précédents pour en n'étaler que le principal et le plus percutant.
Avec les deux derniers albums, le groupe assumait davantage ses influences métalliques tout en gardant son apport mélodique, mais avec cet EP, seule l’agressivité prime. N’y attendez pas des petits leads mélancoliques, car Heaven Let Them Die multiplie les riffs syncopés et les plans dissonants et méchants, sans le moindre chant clair de Brendan Murphy. Ce dernier déclare d’ailleurs que « cet EP est la représentation la plus authentique de Counterparts à ce jour : honnête, rêche et sans retenue ».
À tel point qu’en réalité, le disque de six titres est presque plus proche de END que du précédent album. Si je devais être un peu critique, parfois cette brutalité débridée s’exprime de manière un peu désordonnée, comme sur le brouillon morceau éponyme. Ça reste un problème extrêmement mineur dans la mesure où le titre introductif, « A Martyr Left Alive » est une prouesse de violence inouïe instantanément projetée dans le top trois de la carrière des Canadiens.
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Whispers – Yom-Ma-Lok
Metalcore / « Evilcore » – Thaïlande (Flatspot)
Si vous avez laissé traîner vos oreilles dans les milieux hardcore bien informés ou mieux, si vous lisez Horns Up assidûment, Whispers ne vous est pas inconnu. D’une part car c’est LE groupe thaï qui parvient à fédérer une bonne partie de l’Asie du Sud-Est, mais aussi parce que Whispers assure le backing band d’un musicien que l’Hexagone connaît bien : Stephen Bessac de Kickback. Vous pouvez d’ailleurs regarder la captation du concert de reformation - en-deçà des attentes - de Kickback en Thaïlande il y a 6 mois, avec donc les musiciens de Whispers mais aussi Anthonie Gonzalez de God’s Hate.
En plus d’accompagner Bessac et de reprendre « Forever War » avec les gars de Headbussa quand ils sont de passage sur Paris, le groupe se revendique très clairement de son influence en s’auto-qualifiant de « Bangkok Evilcore ». Avec toutes ces infos, vous imaginez bien qu’on est dans l’ultra référentiel, mais comme on n'avait rien eu d’aussi haineux depuis No Surrender, on prend. D’autant plus que Whispers a absolument tout compris à la rage et l’hostilité du metalcore européen fin 90s / H8000 (« This Is Not the End ») et ne fait pas la moindre faute de goût, ni ne sombre dans la redite sur toute la durée de l’EP.
Autre signe de finesse, tous les featurings sont excellents. « A Choice to Survive » voit débarquer avec grande efficacité Jem Siow, chanteur de Speed, une association peu surprenante car même label et même tournée. Puis « Wisenheimer » invite Shaun Alexander, taulier de la scène britannique (Despize, Demonstration of Power, feu xServitudex) avec tout autant de réussite. Et enfin, devinez qui vient clore le disque ? Stephen Bessac himself, pour un morceau absolument incandescent de noirceur. C’est donc définitif, avec cet EP les Thaïlandais ont volé le coeur des Européens nostalgiques (et pas que).
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No Cure – I Hope I Die Here
Metalcore / Deathcore – USA (ALABAMA) (Sharptone)
No Cure est un groupe qui a quatre particularités majeures : se revendiquer fortement straight edge, jouer un metalcore dopé au death metal, beaucoup aimer les featurings et venir du formidable état qu’est l’Alabama. Il y a un an seulement, leur précédent EP The Commitment to Permanence avait reçu un grand succès d’estime, que j’avoue ne pas tout à fait comprendre. C’est certes bien emballé, mais je trouve la tambouille metalcore au death metal prévisible et les gimmicks straight edge surjoués. Car il y a bien le tube « No Cure Straight Edge Die Slow Fuck You », mais il y aussi « Blunt Force Love Song » où le chanteur raconte l’envie de buter son pote qui a sniffé de la coke. Tout l’EP a une saveur edgy un peu pénible et qui se fait au détriment des compositions.
Et honnêtement, I Hope I Die Here ne me réconcilie pas pleinement avec le groupe. Ce nouvel EP est écrit comme une lettre d’amour à l’esprit inféodé de l’Alabama, « une reconnaissance de la souffrance et une proclamation de force ». Le concept est fort et poussé jusqu’au bout car chaque morceau présente un feat avec « quelqu’un qui a laissé une marque indélébile sur le hardcore de l’Alabama ». On y retrouve notamment Daniel McWhorter de Gideon, Kayhan Vaziri de Yautja ou Matthew Hasting of Mychildren MyBride, vieux groupe de metalcore mélo local.
Malgré des qualités narratives certaines et des morceaux indéniablement efficaces, comme « Hang Me From the Bible Belt » qui sort du lot ou « Kill a Frat Guy » dont le message est neuneu mais amusant ; I Hope I Die Here a des relents de ce qu’il semble dénoncer, en étant dans la démesure, les punchlines edgy et un message exclusif bourrin. Dommage car une chanson comme « Your Children Will Drown in the Burning River » dénonce la pollution des sols et des rivières par l’activité industrielle mais le fait au forceps : « You have fucked the earth for the very last time / Keep digging fucking deeper but there's nothing left to find ».
Et musicalement, est-ce que c’est vraiment bien ? Il y a assurément des idées, mais tout finit par sonner comme les dizaines de metalcore tough guy aux stéroïdes death metal qui sortent chaque année et faute de riffs, les morceaux ne se différencient que par leurs featurings.
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Senza – Celestial Body
Emoviolence – USA (Zegema Beach)
J’étais très impatient du retour de Senza. D’une part, parce que c’est un des groupes qui m’a fait tomber la tête la première dans le revival screamo et d’autre part parce que les groupes du genre ont cette aura de mystère que seul le black metal connaît également. Ça tombe bien car Senza emprunte aussi au black une partie de sa dissonance funeste et de ses tonalités perfides.
Cinq ans se sont écoulés depuis l’album Even a Worm Will Turn, qui était un bijou d’emoviolence et qui avait déjà en lui cette amertume black metal. Après cinq ans, je m’attendais à davantage qu’un cinq-titres de 12 minutes, mais on devra faire avec. D’autant plus qu’il est dense et intense cet EP. Senza y poursuit une emoviolence aux cris d’oiseaux (qu’on appelle souvent birdshriek), revêche et anxieuse (« Drain the Blood ») avec de longs tremolo pickings (« Scrap the Waste ») et une dissonance rampante, parfois contrastée par des montées en puissance très post-metal (« Isolation »).
Celestial Body est un EP bizarrement construit et qui laisse sur sa faim, non pas parce qu'il ne donne pas assez, mais car il donne de façon curieuse, chaotique et indisciplinée. Mais ce caractère déroutant est aussi la nature de l’emoviolence et une des raisons pour laquelle je suis aussi amoureux de ce style. En revanche, Senza, par pitié, n’attendez pas encore cinq ans pour la suite.
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Frontierer – The Skull Burned Wearing Hell Like a Life Vest as the Night Wept
Mathcore – Ecosse (indépendant)
Rappelez-vous, en 2015-2016, comment le succès fulgurant du premier Frontierer et du Meta de Car Bomb nous avait fait espérer un retour en grâce du mathcore ultra chaotique et bruitiste ? Ce n’est jamais vraiment arrivé (même si on embrasse Soulkeeper et Lockslip) et Car Bomb n’a rien sorti depuis 2019. Mais au moins Frontierer continue à nous gâter.
Trois ans après le succès de Oxidized, que je disais trouver trop long, les Ecossais sortent un EP quatre titres qui dépasse à peine les 12 minutes. Et j’en viendrais presque à affirmer l’inverse en demandant davantage de contenu. Frontierer joue dans sa catégorie habituelle, à savoir un mathcore hyperactif, ultraviolent, nourri aux glitchs et aux BZIOOOON PEEEW stridents, et dont les rythmiques ont révisé leur djent (« Like a Life Vest »). Mais comme à l’accoutumée, ça ne tombe pas dans la surenchère ridicule et le bruitisme de principe. Frontierer est méthodique quant à sa brutalité déstructurée et tout est pensé avec soin pour maximiser l’efficacité, la surprise et la nervosité. Encore une fois, c’est très réussi et on ne peut que sagement demander et attendre la suite.
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Obeyer – Chemical Well
Djentcore – Angleterre (3DOT)
Vous pourriez légitimement vous plaindre que je ne chronique pas assez de metalcore moderne dans cette rubrique. C’est une scène qui me parle peu et qui repose trop sur des gimmicks pour assurer son succès commercial. Mais comme partout, le constat est nuancé et il y a fort heureusement encore des bons albums qui en proviennent.
C’est le cas de la toute première parution des Anglais d’Obeyer, avec un djentcore bien exécuté, certes assez générique sur plusieurs segments, mais qui est traversé par des éclairs de génie réguliers comme sur « A Momentary Death ». Le djentcore est un style du metalcore moderne, qui, comme son nom l’indique très clairement, conjugue le metalcore ou le deathcore aux rythmiques syncopées du djent. Evidemment influencé par Architects et Veil of Maya, il s’est développé avec des groupes comme Currents, Invent Animate ou Polaris et représente, avec le nu-metalcore, une tendance dominante du metalcore moderne.
Obeyer emploie donc la rythmique saccadée du djent (« With Nothing ») dans un contexte metalcore, avec également des influences de Humanity’s Last Breath et du deathcore downtempo comme sur « Second Sun » avec ses ambiances inquiétantes et sa basse très sous-accordée. Sur un style aussi sclérosé par son cadre référentiel et engoncé dans ses gimmicks que le djentcore, des titres comme « All Sullen » font des merveilles en s’amusant des codes pour en faire quelque chose de beaucoup plus ludique et, de fait, efficace.
Le disque n’évite pas pour autant certains écueils, comme une durée trop longue qui le fait se perdre dans sa seconde moitié, notamment avec le dispensable « Brand New Damage » ou le bavard « Dripfed ». Pourtant, Obeyer parvient à recapter l’attention avec l’intense conclusion proposée par « A Slow Shift to a Cold Shiver », morceau assez habile dans ses atmosphères. Si vous aimez les groupes cités plus haut, allez-y sans crainte.
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Worth It – The Outcome Remains
Hardcore – Pays basque (indépendant)
On vous le dit et on vous le répète, mais le hardcore européen est formidablement talentueux, il manque juste d’exposition et des moyens et circuits américains. Un des exemples les plus flagrants de ce constat se trouve dans le Pays basque (côté espagnol) et se nomme Worth It. Je vous évoquais déjà les performances scéniques du groupe dans mon live-report du Break Down the Walls 2022 et ça faisait trois ans que le superbe album Conviction était sans successeur.
Le problème vient d’être résolu avec un EP, annoncé une semaine à l’avance et constitué de quatre morceaux ultra inventifs où chaque seconde est utilisée à bon escient. Worth It rappelle autant le youth crew originel que le positive hardcore qui lui a succédé au milieu des années 2000 et le hardcore plus moderne avec des breaks bas du front (« Next Step »). Sur « Demand », on retrouve des riffs à la Turning Point (mais si vous savez, les parents de One Step Closer) et « The Meaning » vient clore le disque avec un break en gang vocals, complètement dans l’esprit des vieux groupes américains straight edge. Au final, Worth It me fait vraiment penser à un Wreckage européen ou à un Magnitude en moins métallique et je n’en demande absolument pas plus pour me régaler.
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concealer. – [tarnished | ableedingsky]
Metalcore émotif – USA (Zegema Beach / Armageddon)
Dans le rayon metalcore de gen Z, je vous présente concealer. Le projet floridien (ce qui est souvent une promesse de grandeur), vient de sortir un single deux titres après un premier EP en juillet. Comme la sélection de ces deux derniers mois est plus légère, je me permets donc d’y consacrer une entrée entière.
Dans un espèce de mélange entre SeeYouSpaceCowboy, un Static Dress des meilleurs jours et Foreign Hands, concealer. fait dans le metalcore émotif qui parfois rappelle même Hopesfall. Avec un chant hurlé dément et des breaks ultra nerveux, j’ai été complètement retourné par le morceau « ableedingsky », catapulté quasi instantanément dans mon top morceaux de l’année. C’est absolument fou et même la voix claire, pourtant pas franchement utile, n’est pas venu modérer mon enthousiasme. L’autre morceau, « tarnished », est aussi extrêmement solide avec son pont mélancolique et éthéré pour fans de Deftones. Pas encore d’annonce pour un LP, mais Zegema Beach a sorti une compilation avec l’EP et le single réunis.
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See You Next Tuesday x meth. – Asymmetrics
Grind / Sludge / Mathcore ? – USA (Good Fight)
Ok, pour celui-ci, j’espère que vous n’avez pas oublié votre ritaline car je vais avoir besoin de toute votre attention. Après avoir sorti un album de remix en février, deux membres de See You Next Tuesday « ont eu l’idée de faire un album collab, qui est finalement devenu une fusion de chaises musicales et d’une expérience sociale ».
Avant que ça se complique, reposons les bases : See You Next Tuesday est un groupe avec un petit statut culte dans la scène mathgrind qui est revenu avec un solide album en 2023. Pour ce split, SYNT a décidé de collaborer avec meth., un fascinant groupe récent qui réunit toutes les chapelles des musiques bruitistes saturées (mathcore, sludge, noise, grind).
Une fois la décision prise de collaborer, les deux groupes ont composé trois morceaux chacun de leur côté. Ils ont ensuite isolé les parties de batterie, et n’ont envoyé que ces parties à l’autre groupe. Enfin, chaque groupe a recomposé trois morceaux à partir des pistes de batterie de l’autre, portant à 12 le nombre de morceaux (mais qu’à partir de six parties de batterie si vous avez suivi). Pour ne rien simplifier, les groupes ont décidé d’inviter des copains pour rendre hommage au deathcore MySpace. Sur les trois morceaux de SYNT figure nul autre que Guy Kozowyk, chanteur historique de The Red Chord, qui fait ici un comeback surprise. Et trois des morceaux collaboratifs invitent Billy Bottom de Nights Like These, vieux groupe oublié des années 2000.
Si vous avez encore un cerveau après ces circonvolutions, ne vous inquiétez pas, la musique vous achèvera. Le résultat est curieusement homogène et forme un magma sonore bruitiste et abrasif. La réinterprétation par meth. de la batterie de SYNT est assez fascinante de noirceur couplée à la frénésie des blasts (ralentis). Les titres de SYNT avec Kozowyk sont aussi extrêmement pugnaces et tonitruants. L’écoute du split est curieuse mais a quelque chose de captivant, comme un collage habilement réalisé qui donne à voir en transparence plusieurs générations adeptes des mêmes agressions sonores.
« Blablabla novembre et décembre il y a rien qui sort ». Bon, il y a sous le sapin encore davantage de cadeaux, même si ceux-là sont plus petits que les précédents :
Rayon emoviolence toujours, difficile de ne pas évoquer le tour de force qu’est le premier album de Drive Your Plow Over the Bones of the Dead. Sur 13 titres et 18 minutes, les Canadiens proposent la quintessence de l’emoviolence, dans tout son tumulte névrosé et son intensité de possédée. Ça vous rappellera probablement Lord Snow ou Love Lost but Not Forgotten, mais par pitié écoutez le sur Bandcamp car la version Spotify est catastrophique en matière de compression.
Les Japonais de Kruelty confirment la tendance annoncée par Untopia : la pesanteur doom est abandonnée au profit d’une plus grande part de hardcore dans leur recette. Le socle est toujours bien death, mais la batterie affirme sa filiation punk, les two-steps se multiplient et les breakdowns lourdauds ne manquent pas à l’appel. Mais manque de pot, je trouve ça toujours sans âme.
Le nouvel album de Poppy a beau être moins metalcore que le très bon EP Eat de 2021, subsistent de solides morceaux qui s’en rapprochent davantage, comme « The Center’s Falling Out » ou « They’re All Around Us ». Le reste oscille entre le metal alternatif calibré et les sensibilités pop edgy de la chanteuse américaine.
Your Arms Are My Cocoon, le groupe de bedroom screamo à succès (premier album ici et deuxième juste là), vient de sortir une compilation de faces B enregistrées entre 2018 et 2023. Tout n’est pas égal mais il y a de très bonnes choses comme le nostalgique et mélancolique « Swingset Cemetery ».
Je vous parlais du premier EP de Pure Bliss dans la Bagarre #21. En provenance de Syracuse, le groupe joue un metalcore beatdown à la Never Ending Game. Il vient de sortir un deuxième EP et c’est encore plus bête qu’avant, avec des réflexes Kublai Khan-esque, mais ça RIFFE (« Berserker »), donc en avant mes intellos.
Nouveau groupe sorti d’un peu nulle part (Jacksonville en Floride en l’occurrence), fingerswoventogether fait dans le screamo hurlé et qui pourra rappeler ce qu’ont fait OLTH ou Onewaymirror récemment ou In Loving Memory et Love Lost But Not Forgotten dans le passé. C’est brut, anxiogène, nerveux, avec l’ajonction de riffs sourds et métalliques du meilleur effet.
Vraiment je fais de mon mieux pour vous saouler le moins possible avec Bayway mais les enfants terribles du beatdown rappé du New Jersey viennent de sortir un nouvel EP extrêmement amusant. Rien de nouveau, mais ça ne manque jamais de me faire battre des bras comme un moulin désaxé.
Des Australiens, passés notamment chez Speed ou Trophy Eyes, ont créé un nouveau groupe de rock alternatif nommé Secret World, et viennent de sortir un premier EP chez Sunday Drive. Ça rappelle surtout Drug Church ou Militarie Gun, c’est lumineux et mélodique, sympathique mais toutefois peu mémorable.
Si l’âge d’or du midwest emo vous manque, et notamment celui vocal et plaintif de Texas Is the Reason, The Arrival Note vient de sortir son premier album et c’est le guitariste de Contention derrière.