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Dans le Doom traditionnel, les styles semblent figés. Bien sur, chaque groupe apporte sa pierre à l'édifice de genres prédéfinis mais aucun n'était en mesure de se détacher d'un sous genre pour en créer un nouveau de manière concrète. C'est là qu'arrive While Heaven Wept. Ce groupe américain va faire taire tous les plus gros préjugés qu'on peut avoir sur le Doom Metal.
« Le Doom c'est lent et c'est mou sauf à la rigueur le Doom Death... Et encore. »
Ce à quoi je retournerai d'un revers de manche : écoutez donc While Heaven Wept.
While Heaven Wept ,c'est l'exemple parfait qu'on peut faire du Doom tout en jouant rapidement. Candlemass l'avait déjà prouvé (« If I Ever Die » n'est quand même pas fait pour tenir le rôle de berceuse) mais sauf qu'ici, le concept est poussé bien plus loin pour créer quelque chose d'unique. C'est simple si Candlemass jouait et continue à jouer de l'Epic Doom, While Heaven Wept joue du Speed Epic Doom. Pour grossir le trait, je dirai que While Heaven Wept c'est un peu le Sonata Arctica de la grande période rencontrant Candlemass qui a lui même eu une petite relation avec Opeth. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, ce melting pot est une réussite sans nom.
Je ne sais par où commencer pour vous décrire ce délice musical tant il est peu commun...
While Heaven Wept a tout d'un groupe de Power Metal européen : Vast Oceans Lachrymose démarre sur un mur de guitares et de doubles qui revient par moment ; parfois même accompagné de blasts. Il possède aussi des mélodies rapides typiques du genre, des claviers habituels et un nouveau chanteur, Rain Irving, au chant très haut perché venant remplacer le leader du groupe Tom Phillips (ex-Solstice) qui n'assure « plus » que les chœurs, la guitare et les claviers. Mais ces instants de rapidité sont vite remis en cause par de purs moments de quiétudes sur les arpèges gracieux propre à un Opeth, dont on pourrait aussi comparer le sens de la mélodie incroyable mais aussi par ses mélodies divines d'une mélancolie rare (totalement Doom dans l'esprit) qui viennent parfaitement conclure les morceaux et l'album (le titre éponyme n'est rien d'autre qu'un modèle de grâce et de tristesse). On sent également l'influence de Candlemass sur l'ambiance épique qui ressort de ce Vast Oceans Lachrymose
Pour les fans des précédents albums, vous serez peut être déçus. En effet, le groupe est un peu moins Doom et plus Heavy. Il y a beaucoup moins de passages lourds et lents. En revanche, il me semble qu'il y a beaucoup plus de passages magnifiques et que l'album est bien plus attrayant qu'Of Empires Forlorn. Ce qui joue aussi sur le ressenti d'un album moins Doom, c'est le changement de chanteur, on passe d'un Tom Phillips au chant proche d'un Messiah Marcollin (ex-Candlemass) à un Rain Irving au chant typé Heavy.
Peu importe, au final et à mon sens, la magie opère bien plus avec cette nouvelle recette. Preuve en est avec ce « The Furthest Shores » contenant tous les éléments que je vous ai cités plus haut et qui tient en haleine du début à la fin du morceau qui dure pourtant plus de quinze minutes (ne vous inquiétez pas, le reste des morceaux son d'une durée plus commodes). A la manière d'un Opeth, le groupe sait parfaitement varier les tempi pour ne jamais ennuyer. Il a un avantage en plus, sur Opeth, ses titres sont catchy et les refrains ont un grand rôle à jouer dans la qualité des morceaux.
Mais ce qui est fort avec While Heaven Wept, c'est qu'il va jusqu'au bout de son concept par le lyrisme de son interprétation. Venant d'un autre groupe, tout serait cliché, à commencer par les textes. Cependant, While Heaven Wept met tellement de coeur à l'ouvrage qu'il en devient (très) touchant même si par moment, il a tendance à en abuser comme l'excellent refrain de « Vessel » qui est usé jusqu'à la corde sur la fin du morceau. Chose qui, pour le coup, dessert plus qu'autre chose le morceau.
Aidé par un son excellent et une pochette magnifique, Vast Oceans Lachrymose est un album excellent et attractif qui une fois entré dans votre mange disque n'en sortira plus. Le groupe repousse un peu plus les frontières de l'entendement durant six morceaux et quarante trois courtes minutes. Cela ne fait néanmoins pas de Vast Oceans Lachrymose un album parfait loin de là (on aimerait un morceau en plus) mais une des meilleures sorties de l'année 2009 tout style confondu et pourtant, Dieu que cette année fut belle.
1. The Furthest Shore
2. To Wander the Void
3. Living Sepulchre
4. Vessel
5. Vast Oceans Lachrymose
6. Epilogue