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lundi 7 octobre 2024

Revue d'actu #90 : Cult of Luna, Mötley Crüe, Urge, Stinky, Body Void / Sunrot, Vertex

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

La vie est un flot ininterrompu de nouveautés dans lequel la noyade n'est pas rare. La musique en est un flagrant exemple et cette rentrée ne déroge pas à la règle, avec un rythme abrutissant de nouvelles sorties. Si cette intro un brin pompeuse ne vous convainc pas, laissez-nous être modestes et vous proposer une sélection de morceaux et d'annonces qui ont pu marquer nos scènes dans les derniers jours. Il y en a pour tous les goûts : des fiertés nationales, des promesses étrangères, du metal, du hardcore et des musiques connexes.

Couverture : Refused par Tim Tronckoe

Cult of LunaSunrot / Body Void | Vertex | Mötley CrüeStinkyUrge

 

 

Cult of Luna

Raton : L’extraordinaire album The Shape of Punk to Come de Refused est sorti il y a 26 ans. 26 ans depuis la déflagration suédoise qui a secoué le hardcore et lui a insufflé une énergie nouvelle. Le groupe d’Umeå est revenu il y a quelques semaines annoncer sa séparation prochaine (il s’était déjà séparé en 98 et reformé en 2012), avec une tournée d’adieu en Amérique du Nord et surtout une réédition ambitieuse de leur album culte. Cette réédition sera accompagnée d’un disque hommage réunissant 12 groupes pour des reprises des morceaux les plus iconiques du disque. Parmi ces artistes, du très très beau nom avec Touché Amoré, Igorrr, Ho99o9, Brutus, GEL et des groupes plus anciens comme Quicksand, Snapcase ou… Cult of Luna !

Ces derniers, originaires de la même ville, ont été les premiers à révéler leur morceau, une version allongée de « Tannhäuser / Derive ». Dans un style évidemment plus post-metal que le post-hardcore originel de Refused, Cult of Luna livre une réécriture personnelle et exigeante, mais avec une révérence pour un groupe qui l’a beaucoup influencé à ses débuts. À son sujet, Johannes Persson, le frontman de Cult of Luna a déclaré détester habituellement les reprises et qu’il a fait une exception pour Refused car il voyait la possibilité de s’approprier ce morceau en lui donnant une nouvelle dimension épique.

Cet album hommage sortira le 8 novembre prochain.

 

 

Sunrot / Body Void

Pingouin : C'est une nouvelle qui devrait plaire aux amateurs et amatrices de post-musique à gros larsens et de luttes gauchistes. Les excellents Body Void et Sunrot sortiront le 20 novembre prochain un split, à l'occasion de la journée du souvenir trans (Trans Remembrance Day). Une journée qui colle parfaitement aux thèmes des deux groupes américains : les deux formations font vibrer la scène depuis des années avec leur doom sudge écorché et authentique (on vous recommande les deux premiers albums de Body Void et l'entière discographie de Sunrot).

Rendez-vous donc le 20 novembre pour découvrir ce split sur Riff Merchant Records.

                                                   

 

 

Vertex

Raton : Le mathcore n’est pas exactement une spécialité française (même si on aime d’amour Plebeian Grandstand), alors un nouveau projet hexagonal qui en adopte les codes est toujours à célébrer. Quelque part entre les sonorités de Gojira, les rythmiques de Meshuggah et la frénésie de Frontierer, le groupe Vertex, originaire de Lyon, prépare son premier album. Pour en entamer la promotion, il publie « All My Hatred », un premier single au niveau d’exigence stupéfiant. Progressif, hargneux et inspiré, le morceau est accompagné d’un clip classieux réalisé par Mlle Dou. Pas vraiment mathcore, pas vraiment djent ni tout à fait metal prog, c’est un titre qui navigue entre plusieurs influences nobles et sait créer son tempo et ses propres couleurs.

 

 

Motley Crüe

Di Sab : Parmi la myriade de reformations aléatoires qui se sont abattues sur nous, auditeurs fatigués, celle de Mötley Crüe est quand même particulièrement à part. Après une mise en scène d'une débilité absolue où le quatuor de Los Angeles fait exploser le contrat qui stipulait qu'il ne se reformerait plus jamais, il a décidé de parcourir le monde en proposant des prestations des plus aléatoires pour des sommes astronomiques. Comme un malheur n'arrive jamais seul, Vince Neil et sa bande se sont dit qu'il serait pertinent de sortir un titre. Comme deux malheurs n'arrivent jamais seuls, ils ont décidé de prendre des risques et de dénoncer la cancel culture alors que Mötley est probablement le groupe le plus problématique à qui il n'arrive absolument rien. Comme trois malheurs n'arrivent jamais seuls, le titre, avec ses allures d'hymne de stade ricain est parfaitement horrible et le propos est à peu près aussi lourd que le chanteur qui le tient. Dispensable et même pas drôle.

 

 

Stinky

Raton : Stinky a une histoire singulière dans le paysage hardcore français. Né en 2007 sous le nom de Stinky Bollocks, le groupe a connu presque autant de remaniements que le gouvernement, et s’est réinventé à chacun d’entre eux. Cette nouvelle itération de Stinky a de quoi enthousiasmer et j’ai hâte de voir le résultat sur le prochain album, Solace, déjà annoncé pour le 21 février prochain.

Parmi les singles, « Alignment », qui revient sur le parcours de transition de genre de Clair, le chanteur. C’est un titre communicatif, fédérateur et généreux, qui porte toujours l’influence de groupes comme Comeback Kid, tout en revendiquant un message fort d’acceptation de soi plaisant à entendre d’un groupe aussi présent sur les scènes de tous les festivals. D’ailleurs, l’artwork du single désigné par Fortifem a été adapté en t-shirt dont les revenus des ventes seront reversés au NOSIG, le centre LGBTQIA+ de Nantes.

 

 

Urge

Raton : Avec cette revue d’actualité, j’essaie de faire oublier que je ne parle pas assez de groupes français dans mes Bagarres. En même temps, difficile de passer sous silence cette très bonne nouvelle d’un nouveau supergroupe français. Des membres de Plebeian Grandstand, BRUIT ≤ et M83 se réunissent pour créer un projet de coldwave / post-punk nommé Urge.

Leur deuxième single, « Surrenders », vient de paraître et rend un magnifique hommage à la tradition française de la coldwave tout en y insufflant un nouveau souffle, non loin de ce que les compatriotes de Vox Low, Jessica 93 ou même Oi Boys réalisent. C’est élégant, martial, d’une froideur poétique et avec un chant juste, ce qui n’est pas toujours acquis dans le style. On espère que les singles mèneront rapidement à un premier disque, mais on ne se fait pas trop de soucis, Urge n’a rien d’un side-project expédié à la hâte.