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En direct du Japon : de l’euphorie du Kawaï Metal à la création de l'Idolcore

mardi 27 août 2024
Prout

Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.

Disclaimer : mettre des groupes dans des cases musicales est toujours un exercice périlleux. Ma volonté propre dans cet article sera de vous présenter un large panel des groupes japonais qui mixent le concept des idols avec de la musique metal / punk / hardcore.

Qui connait bien Horns Up sait que le kawaï metal nous suit depuis le tout début du webzine (bientôt 10 ans !) et si on creuse un peu, même depuis notre époque originelle de feu U-Zine.org. Votre serviteur s'est dit qu'il serait temps de revenir sur toute cette mouvance, qui n'a jamais été aussi populaire, en vous proposant un dossier dédié entièrement au kawaï metal (ou kawaii metal).

Edit : Pour toutes les personnes qui ont la flemme de tout lire, un lecteur, Romain de son doux nom, a créé la playlist total de l'article qu'il suit. Tous les feignants de l'univers le remercient. Lien Spotify ici.

A la racine de tout : le concept d'idol

Le concept d’idol au Japon est une forme de divertissement manufacturé où des artistes sont formés puis présentés dans divers médias pour une consommation de masse. Les groupes d’idols intègrent souvent de jeunes filles ou des garçons attrayants comme élément central du produit, la musique elle-même étant une forme facilement digestible de pop.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le concept viendrait de France via le courant yéyé des années 1960, notamment grâce à Sylvie Vartan, révélée au Japon par le film Cherchez l'idole de 1964, qui a été un gros succès au Japon. Dès lors, des producteurs japonais ont commencé à lancer leurs propres chanteuses adolescentes qui avaient d'abord un double rôle d'actrices et chanteuses, mais aussi les premiers boys bands du pays, qui ont été les premiers gros succès auprès des collégiennes et des lycéennes.

Après une baisse de régime et des groupes relégués au marché de l'anime, c'est Morning Musume qui relance à fond les idols à la fin des années 90 et depuis le mouvement ne s'est pas arrêté, la plupart des pays d'Asie ont suivi le pas, notamment la Corée avec l'explosion mondiale de la K-Pop qu'on connaît aujourd'hui.

En Occident, on grince un peu des dents, car les dessous du business d'idol implique toujours un travail acharné, aux horaires totalement illégaux, on va pas se mentir ; une interdiction d'avoir des relations amoureuses, au point où quand des idols se font griller, elles sont obligées de publiquement s'excuser ; une hypersexualisation, parfois même de personnes mineures, et des dérives de fans qui peuvent entraîner des drames mortels. On ne compte plus les histoires de meurtres et de suicides d'idols asiatiques au sens large. Bien heureusement, ces déboires ne semblent pas (trop ?) entacher la scène qui nous touche de pas si loin, le kawaï metal.

Babymetal : le premier groupe de kawaï metal

Notre (ma ?) fascination pour le kawaï metal a pris racine dès son origine avec la création du groupe Babymetal en 2010.

    Babymetal, originaire de Tokyo et formé en 2010, est composé de trois jeunes idoles japonaises et est produit par l’agence de talents Amuse, Inc. Babymetal est le second groupe « spin-off » après Twinklestars de la Sakura Gakuin. Le concept général de la Sakura Gakuin fonctionne comme un groupe académique niveau collège. Lorsque les filles quittent le collège, elles doivent aussi quitter le groupe et sont remplacées par de nouvelles jeunes recrues. A l'instar du groupe de J-Pop très connu Morning Musume, le line up change donc très régulièrement. A l'instar des écoles classiques au Japon, la Sakura Gakuin propose des clubs periscolaires, Babymetal étant donc issu du Heavy Metal Club. Aujourd'hui, Babymetal est le seul groupe survivant à succès international originaire de la Sakura Gakuin.

    Outre la musique dont on va parler juste après, le groupe se fait très vite remarquer pour son style : robes surdimensionnées, esthétique gothique qui se rapproche beaucoup du visual kei à la Malice Mizer ou Dir En Grey, chorégraphies parfaites, et bien entendu, des gamines dans un groupe de metal.

    Le groupe se fait connaître au Japon avec la chanson « Doki Doki Morning » en 2011 et progressivement en Europe puis aux États-Unis avec l’enchaînement des singles. En 2012 sort « Babymetal x Kiba of Akiba », qui atteindra la 46ème place des charts hebdomadaires japonaises selon l'Oricon, société japonaise de stats de l'industrie du divertissement. La même année sort le tube « Headbanger!! », en 2013 « Ijime, Dame, Zettai », qui les propulse à la 6ème place puis « Megitsune » qui les place à la 7ème position la même année. Début 2014 le premier album du groupe sort à l'international, et il pulvérise tous les records. Les filles seront les plus jeunes artistes à se produire à la mythique salle japonaise du Nippon Budokan, et Babymetal s'exporte enfin en live à l'étranger dont le fameux 1er juillet à la Cigale à Paris, date où nous étions présents, et où on a même pu interviewer le groupe, en atteste cette photo vintage. Le second album Metal Resistance voit la lumière en 2016 puis Metal Galaxy en 2019 et enfin The Other One en 2023. Rien ne semble arrêter depuis Babymetal,qui vient de se produire à l'édition 2024 du Hellfest.

    Le nom kawaï metal vient tout droit de Babymetal et définit alors ce genre musical unique qui a réussi à en fusionner deux censément opposés : le metal et la J-pop. Malgré les critiques, le genre a réussi à gagner une reconnaissance internationale et continue d’évoluer et de se développer.

    Forcément, quand une machine de guerre commerciale comme Babymetal devient un succès mondial, d'autres producteurs sautent sur l'occasion et même des groupes antérieurs à Babymetal transforment leur son pour ressembler au phénomène, malgré même le fait que certains d'entre eux avaient été de réelles inspirations pour le groupe. Ainsi, depuis la décennie 2010, on est en plein dans un boom de groupes de kawaï metal ou affiliés. Il existe également des groupes qui sont en marge du kawaï metal mais qui partagent certaines de ses caractéristiques. Ceux-ci peuvent être considérés comme faisant partie du genre, bien qu’ils ne s’y identifient pas nécessairement eux-mêmes comme tels (et moi non plus, d'ailleurs). On va essayer d'être le plus exhaustif possible et vous proposer plus ou moins dans l'ordre de création un panel de tous les groupes existants tout en gardant à l'esprit que mon choix reste totalement subjectif quant à la volonté de ranger un groupe dans le kawaï metal, ou ce que je pourrais appeler du idolcore ou non, et on va essayer de ne pas trop lorgner vers le visual kei, qui est un autre style à part entière.

     

    Les pionnièr.e.s

     

    Blood Stain Child (1999)

    Blood Stain Child, formé en 1999 sous le premier nom de Visionquest, est sans doute le premier groupe à avoir mélangé le death metal mélodique, l'EBM et la trance avec une tendance d'anime japonais. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont carrément un album de cover des musiques des films des Studio Ghibli.


    Dazzle Vision (2003)

    Dazzle Vision était un groupe japonais formé en 2003, composé de Takuro et Maiko Hakaine, frère et sœur, respectivement à la basse et au chant. Ils mélangeaient des éléments de post-hardcore et de J-Pop dans leur metal alternatif. Leur premier EP, intitulé Origin of Dazzle, présentait un son de metal alternatif lo-fi, loin d'être mignon. Par la suite, ils ont évolué vers un son emblématique, à la fois propre et chargé de haine, caractéristique de leurs albums ultérieurs. Le groupe a splitté en 2015.


    Momoiro Clover Z (2007)

    Le groupe Momoiro Clover Z (MCZ), inspiré des Power Rangers et coordonné par couleurs, joue une forme hyperactive de J-Pop parfois infusée de punk rock. En 2015, MCZ a sorti un single collaboratif avec KISS, « Yume no Ukiyo ni Saitemina ». Paul Stanley a déclaré à propos de cette collaboration : « Ce sont deux mondes qui se rejoignent pour faire quelque chose d'incroyable. Le pouvoir de la musique secoue le monde. »


    Aldious (2008)

    Formé en 2008 à Osaka, leur nom est une combinaison des mots Ultimate et Melodious. Elles se sont rapidement distinguées dans la scène metal japonaise grâce à leur son puissant et mélodique. Le groupe a sorti plusieurs albums acclamés par la critique et a connu divers changements de membres au fil des ans. Leur musique mélange des éléments de power metal, de heavy metal et de hard rock, souvent accompagnée de performances scéniques dynamiques et colorées. Aldious est reconnu pour avoir joué un rôle significatif dans la popularisation du metal féminin au Japon.


    SPARK!!SOUND!!SHOW!! (2009)

    Pourquoi je mets ce groupe ici ? Parce-que même si son origine est totalement alt-rock, le groupe est totalement parti en couille avec les années jusqu'à rajouter justement un front d'idols mais plutôt punk que de la bonne école Babymetal. Ça joue bien, c'est parfois très bizarre, ça mélange plein de trucs, c'est absolument pas connu malgré les années d'existence, mais franchement ça vaut le coup d'essayer.

    GACHARIC SPIN (2009)

    Autre groupe 100% féminin antérieur à Babymetal, Gacharic Spin voit l'intégralité de ses membres dans Doll$Box (voir plus bas). C'est un vrai groupe (pas de ghostband derrière) et même un projet de lycée entre copines. D'abord un projet plutôt rock, elles ont fait leur place sur la scène de la japanime (notamment en proposant un générique pour Dragon Ball Kai) et évoluent aujourd'hui toujours dans un style entre power / heavy / rock à la japonaise.

     

    Brand New Idol Society (2010)

    Les anarchistes de la scène idol, Brand New Idol Society (BiS), forment une faction révolutionnaire parmi les centaines de groupes uniformes et « positifs » de la communauté. Pour leur vidéo pour le morceau « Paprika » ils portaient des bas sur le visage et mimaient des actes sexuels. Leurs frasques controversées ont continué avec une vidéo où le groupe courait nu dans la forêt d'Aokigahara en maquillage de black metal, avant d'être transporté à travers les rues dans la vidéo intitulée « Idol ». Ils ont ensuite sorti un album appelé Idol is Dead et un album de noise sous le nom de Bis Kaidan, durant lequel ils jetaient des sous-vêtements et une tête de cochon dans le public lors des concerts. Le groupe s'est séparé, reformé, dissous à nouveau et reformé tout en sortant des titres comme « Are You Ready? » une chanson de onze minutes inspirée par Freddie Mercury.

     

     

    L'héritage Babymetal

     

    FruitPochette (2012)

    Anciennement connu sous le nom de FrupocheFruitPochette est actuellement composé de deux membres : Teratani Mina et Azuma Shiori. Puisque ce groupe s'est formé en 2012, on ne peut pas vraiment être sûr qu'elles aient pompé Babymetal. Il est plus probable que ce soit simplement un cas de groupe de j-pop metal féminin devenu populaire au Japon. Le groupe intègre du metalcore, de la musique électronique et du death metal en arrière-plan pour accompagner les mélodies harmonieuses chantées par ces filles habillées en rebelles.


    Doll$Box (2012)

    Connues pour leur mélange audacieux de metal plutôt heavy, EDM et pop, elles se distinguent par leur capacité à créer une musique énergique et entraînante. Idem, on sait pas trop si elles ont vraiment repompé Babymetal ou si c'est juste fortuit que leur succès arrive quasi en même temps.


    OVNI : Synchrogazer  (2012)

    Là, c'est un morceau un peu bâtard que je voulais partager avec vous car il est clairement orienté kawaï metal mais vient à la base d'un animé intitulé Symphogear. Le concept de l'anime est celui de magical girls qui se battent avec le pouvoir du chant – des chansons qui mélangent très bien les sonorités rock, metal et eurobeat – tout en anéantissant leurs ennemis. « Synchrogazer » était le générique d'ouverture de la première saison de l'anime, diffusée en 2012.


    Desurabbits (2013)

    Deathrabbits par chez nous, elles font ce qu'elles appellent de la death pop. Mais en vrai c'est vraiment juste du sous Babymetal, en encore plus jeune. Je vous laisse juger par vous-mêmes :


    Ladybaby (2013)

    Mon premier groupe favori post-Babymetal. Formé autour de trois membres distincts – Rei et Rie (j'espère que c'est fait exprès), qui sont des idols traditionnelles, et Ladybeard, un artiste aux multiples talents – le groupe se distingue par son approche originale et sa fusion de genres improbables : les idols et le catch.

    Ladybeard, le membre le plus emblématique du groupe, est un Australien d'origine anglo-australienne qui se présente comme un bodybuilder de death metal et un lutteur professionnel, tout en se déguisant en idol kawaii. Il se présente également comme une "petite fille de cinq ans", ce qui ajoute une dimension encore plus excentrique à son personnage. Ce personnage décalé a été un point d'attraction pour Clearstone, la société de costumes qui a proposé de former un groupe de death pop autour de lui.

    Rei et Rie, les autres membres du groupe, apportent leurs propres expériences : Rie est une idol avec une certaine expérience, tandis que Rei est une chanteuse accomplie, ayant été membre du groupe d’idols rock BRATS et gagnante du concours MissID en 2015. Ces deux membres ajoutent une touche professionnelle au groupe, même si le contexte de leur recrutement et les dynamiques internes peuvent soulever des questions.

    Le genre musical de Ladybaby, surnommé death pop, est une fusion distinctive de metal et de pop idol. Leur musique mélange des éléments de death metal avec des mélodies pop accrocheuses, créant un style unique qui peut diviser les opinions. Leur single viral « Nippon Manjyu » a attiré l'attention internationale, même si le succès critique a été varié. Depuis Ladybeard est parti, le groupe est alors composé de quatre filles et elles viennent de sortir un tube il y a quelques mois. On vous partage le avant et après, tellement le grand écart est génial.

     


    Passcode (2013)

    Mon second groupe préféré post-Babymetal et à l'heure actuel sans doute celui que je préfère d'entre tous. Passcode mélange habilement le metalcore et l'EDM avec de la pop, créant ainsi un style qu'on pourrait décrire comme du kawaii core à haute intensité. Le groupe n'hésite pas à utiliser l'auto-tune pour obtenir un son artificiellement parfait, une pratique qui serait considérée comme sacrilège dans le metal occidental, mais qui s'intègre bien dans le monde des idols où les éléments artificiels sont courants. Leurs chansons très énergiques sont principalement en japonais, mais elles incluent également des parties en anglais, à l'instar de Babymetal. Cela montre que Passcode est prêt à s'ouvrir à un public occidental qui souhaite explorer cet univers particulier du kawaii. Passcode a su évoluer jusqu'à devenir un acteur majeur de la scène kawaï et je parie sur l'avenir pour dire sans me tromper qu'après Hanabie.Passcode sera le prochain groupe à cartonner outre-Pacifique.


    Kamen Joshi (2013)

    Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblerait Jason Voorhees (Vendredi 13) en femme, habillée d'une jupe froufroutante et exécutant des mouvements de danse chorégraphiés avec ses frères et sœurs ? Eh bien, Kamen Joshi (les filles masquées en français) vous apporte la réponse. Le concept de ouf de Kamen Joshi et ses 21 chanteuses (oui, oui, 21 !), c'est ces groupes à l'intérieur du groupe, avec quatre équipes différentes : Alice No. 10Steam GirlsArmor Girls et Easter Girls. Le type de masque varie entre ces sous-groupes, les filles maniant différentes armes factices dans chaque groupe, telles que des tronçonneuses ou des pistolets laser. Une des membres est en fauteuil roulant. Contrairement à d'autres groupes qui ont un groupe live, ces équipes de Kamen Joshi, qui se produisent quotidiennement dans des théâtres à Tokyo et Osaka, utilisent une bande de lecture, mettant ainsi l'accent sur les filles, leurs costumes et leurs mouvements de danse. Je vous laisse un morceau normal et pour rigoler aussi une vidéo qu'elles avaient faites en soutien à la candidature de Donald Trump en 2016 (j'ai pas compris non plus).


    Band-Maid (2013)

    Band-Maid est un groupe où toutes les membres sont habillées en soubrettes, d'où le nom ? Mais contrairement à nombre d'autres groupes de cet article, les filles jouent intégralement chaucun des instruments de leur musique. Elles ont bien évolué dans le temps et viennent de sortir un nouveau morceau le 5 juillet 2024 dernier que je vous partage ici-même.


    Wagakki Band (2013)

    J'ai longtemps hésité à mettre Wagakki Band ici. C'est clairement pas un groupe à lolita, encore moins un truc d'idol. Mais c'est pour moi un incontournable de la scène japonaise avec une frontgirl charismatique qui mélange savamment de visual kei et instruments traditionnels japonais. L'ensemble donne un recueil musical cohérent totalement incroyable. Un groupe qui mériterait beaucoup plus de couverture à l'international, bien au dessus de la majorité des groupes de cet article.


    14th Generation Toilet Hanako-san (2013)

    Alors déjà, où elle est partie chercher son nom ? Il s'agit d'une idol japonaise solo qui incarne un fantôme réincarné vieux de 444 ans, un fantôme des toilettes, bien entendu. Son personnage est basé sur une légende urbaine japonaise impliquant le fantôme d'une écolière qui s'est suicidée à 4:44:44 dans les toilettes des filles au 4e étage de l'école. Selon son histoire, elle a été recrutée par le fantôme de la 13e génération après sa mort. Depuis lors, elle est la 14e génération, une écolière éternelle âgée de 444 ans. L'explication de ses cris dans ses chansons est que son cou a été brisé lors de sa mort, ce qui l'empêche de parler correctement. Son style musical et son image sont extrêmement avant-gardistes et inhabituellement abrasifs pour le genre, avec une musique qui a presque des éléments de punk, de metal et des voix assorties, un peu à la Otoboke Beaver ; il n'y a ni harmonies douces ni danses mignonnes avec ce fantôme hantant les toilettes. En concert, ses spectacles sont violents et désordonnés, la chanteuse portant un cache-œil, habillée en rouge fraise et blanc, avec un sac à dos d'écolière, libère toute son énergie spirituelle négative sur les pauvres mortels en les éclaboussant de divers liquides et de bouffe. Son premier album international s'appelle Father’s Masturbation et la montre tenant un drapeau américain, pleine de sang. Vous aurez compris, je l'aime d'amour.


    Necronomidol (2014)

    Rien que pour le jeu de mot, fallait check ce groupe. Va savoir jusqu'où est portée l'inspiration Lovecraft de Necronomidol, toujours est-il qu'il s'agit là d'un des groupes d'idols les plus sombres, jouant de l'idol-core teinté de black metal, de doom et de darkwave mais plus dans l'idée que dans l’exécution de la musique. Comme d'hab' dans ce genre de groupe, le style n'est vraiment pas constant. Necronomidol joue également sur le tableau de l'ero guro nansensu (attention, on arrive dans le marché de niche là), un mouvement artistique japonais des années 1930 combinant érotisme et macabre.


    LyricHolic Kagekidan (2014)

    LyricHolic Kagekidan, d'abord connu sous le nom de LiliHoli, de LyricHolicNoir et LyricHolic (va falloir se décider madame) est un groupe de gothic metal sur le thème de la lolita qui flirte énormément avec le visual kei. Encore un groupe très porté sur le visuel des frontgirls jouant sur la dimension théâtrale de leur musique.


    HANABIE. (2015)

    On arrête tout, voici les queens de l'Harajuku-core. D'abord des punks complètement arrachées du quartier Harajuku, à Tokyo, elles sont devenues les queens du kawaicore. Moins connues que Babymetal, elles sont numéro 2 aujourd'hui dans le game du meilleur groupe d'idols japonaises. Justement parce-qu'elles ne jouent pas la carte des idols, elles font tout de A à Z de manière ultra énergique et ultra carrée. HANABIE. fusionne des éléments de metalcore, de groove metal, de hyperpop et de vocaloid pour créer un style musical qu'ils appellent Harajuku-core. Ce nom est emprunté à la culture et au quartier de la mode colorée de la jeunesse de Tokyo, Harajuku, le point central pour les tribus gothiques, cosplay, punk, biker et kawaii impeccablement habillées. À travers leur musique, HANABIE. promeut fièrement et bruyamment la culture otaku (rien qu'à voir le morceau « Otaku Densetsu », qui veut littéralement dire « la légende de l'otaku ») — la culture pop japonaise, en particulier la passion pour les anime, les mangas et les jeux vidéo — à un public international. Elles sont en train de devenir un véritable phénomène et depuis leur prestation au Motocultor 2023, elles tournent partout dans le monde (merci Live Nation).


    Fate Gear (2015)

    Plutôt mélodique, Fate Gear joue de la musique assez accessible voguant par des passages plus énervés sur des fonds d'instruments trad'. Encore un groupe où les filles jouent tout elles-mêmes, pas avec un ghostband derrière. Ça lorgne parfois sur du death melo mais assez cheap, un peu de power et de visual kei. Un tout nouveau morceau vient de sortir pour soutenir leur tournée au Canada que je vous partage juste ici.


    Lovebites (2016)

    Encore un groupe que j'ai hésité à foutre ici. Certain.e.s d'entre vous ont sans doute eu la chance de les voir au Hellfest 2024 et vous pourriez me dire que les filles n'ont rien à faire dans un dossier kawaï et vous auriez pas tort. Lovebites c'est clairement un groupe de power metal 100% féminin hyper stylé. Les zicos portent toujours des tenus de soirées impeccables quand c’est pas des robes de mariées, mais hormis ce détail, rien dans la musique ne fait penser à la folie à la japonaise.


    Broken By The Scream (2016)

    J'ai un rapport particulier avec Broken By The Scream car je les ai fait jouer à Nantes ce jeudi 16 août 2024 et qu'elles étaient à l'édition 2024 du Motocultor. BBTS n'hésite pas à mélanger les styles, mais de manière plus vénère que d'autres. On part du blastbeat à un côté djent saccadé pas piqué des hannetons avec toujours cette touche j-pop obligatoire pour un groupe du genre. C'est encore une fois très visuel et c'est tellement rare d'avoir ce genre de groupe en France que je vous invite chaudement à tenter l'expérience live tant que vous le pouvez.


    Xoxo Extreme (2016)

    Evoluant plutôt dans le rock progressif, Xoxo Extreme n'a d'extrême que le nom. Très inspiré par la scène française, les filles ont même fait une cover de Magma. Il n'est pas rare pour un groupe japonais d'ailleurs d'avoir un nom, des lyrics ou des clins d’œils chaleureux envers la France.


    Deadlift Lolita (2017)

    Autre projet du catcheur Ladybeard après être parti de LadybabyDeadlift Lolita avait pour vocation d'être « le groupe d'idol le plus fort de la terre ». En vrai c'est vraiment dans les délires des premiers Ladybaby. Vu qu'ils ne font plus rien depuis 2019, on pense que le groupe est un peu terminé.


    Neo Japonism (2017)

    Encore un groupe qui a le niveau un peu du dessus, qui tend sur du Passcode. C'est ultra intéressant et pas assez connu à mon goût. On est vraiment sur de la choré là, limite K-Pop, passant du metalcore à l'electro avec une ptite sauce hip-hop pour enfants, même trap sur certains passages ! En tout cas c'est ultra maîtrisé, ça fait hyper fake, j'adore.


    Shingeki (2017)

    Encore une petite merveille de foutoir, Shingeki passe par toutes les cases, du metalcore au rap, en passant par le l'EBM ou le jazz. C'est ultra catchy, t'as envie d'aller danser avec le smile, c'est totalement parfait pour ce genre de musique. Même visuellement y'a aucune cohérence, c'est encore un point en plus du coup.


    Roselia (2017)

    Plus metal goth / sympho, Roselia a un petit air de visual kei early 2000's. Les filles jouent tous les instruments, ce qui est rarement le cas dans toute la scène idol-alt et en plus, elles jouent vraiment super bien ! Ce groupe n'a aucune honte à partager la scène avec n'importe quel groupe de heavy speed occidental, bon forcément, avec la touche féminine japonaise qui fait bon augure dans cet article.


    Burst Girl (2017)

    D'abord connu sous le nom de Guso DropBurst Girl c'est les cool kids du collège, le groupe de pop punk dont on voulait toustes être copaines. C'est ultra entraînant, t'as envie d'écouter ça sous la douche en tapant du pied, en plus les filles sont connues pour foutre un gros bordel en live, elles hésitent pas à slamer ou faire du crowdsurfing tout en jouant de leur instrument, bref, encore un super groupe ultra good vibes.


    8bitBRAIN (2018)

    Comme son nom l'indique 8bitBRAIN mélange avec brio metalcore avec consonance 8bit chiptune. C'est encore un de mes chouchoux. C'est ultra mélodieux, catchy as fuck, ça part en couille comme il faut, tu peux passer d'un moment ultra choupy à un bordel mémorable en moins de 2 mesures, j'adore. Je serais vraiment curieux de voir ce genre de bordel en live.


    Xteen (2018)

    Groupe d'idols d'horror punk, Xteen est inspiré des œuvres de Stephen King et de l'atmosphère de The Misfits, avec un côté Danzig même. Visuellement c'est très bizarre car on dirait des gravures de mode sauf que bon, elles font du punk quasi D-Beat sur certains morceaux. C'est déstabilisant.


    Hagane (2018)

    Hagane ne mérite pas totalement non plus son nom de kawaii metal sachant que le groupe avance plutôt sur le chemin du power metal mélodique. Ca joue passablement bien, sans oublier ses racines un peu mignonnes malgré tout, avec parfois un petit côté Dragonforce ou des soli qui pourraient bizarrement vous faire penser à Babymetal.


    Ironbunny (2019)

    Ironbunny se distingue par plusieurs aspects. Tout d'abord, leur son est davantage inspiré par le power metal et le heavy rock classique, plutôt que par le metalcore / fusion du kawaii core. En plus de leur musique, Ironbunny se distingue également par leur mascotte, "Ediee Ironbunny", qui prétend être un cyborg venu du futur pour sauver la musique rock. Ouais...


    Nemophila (2019)

    Encore un all girls band où les filles jouent pour de vrai. On est parfois plus sur du rock que sur metal pur et dur, du coup le mélange est un peu plus doux et mélodique que pour certaines comparses. Malheureusement pour le groupe, il était porté vers le haut par sa chanteuse Saki qui était déjà connue auparavant et qui s'est barrée du groupe pour incompatibilité de points de vue.


    NightOwl (2019)

    Alors là on est dans le mignon über alles. NightOwl est vraiment un groupe « gentle », c'est doux, c'est mélodique, on dirait un opening de manga. C'est quasi pop et beaucoup plus chill que beaucoup des autres groupes présentés ici. On est pas du tout dans la dualité brutal / conte de fée de la plupart des autres groupes, là on est justement dans Fairy Tale, les fillers en moins.


    Zsasz (2019)

    A ne pas confondre avec la chanteuse française qui se prononce pareil et qui a fait un split avec le chanteur de RammsteinZsasz est un palindrome qui n'a pas fait long feu, le groupe ayant splitté aussi vite qu'il est apparu... et tant mieux. C'est en effet pas terrible. Y'a de l'electro, y'a des refrains, des chœurs, y'a un peu de groove mais tout donne une impression Lidl de kawaïcore pas si mémorable. Heureusement que les filles ont toutes des projets annexes à côté.


    Satanic Punish (2019)

    Plus metalcore / deathcore un peu indus que nombreuses de leurs collègues, Satanic Punish est clairement à mettre dans la case « metal » de la force, elles déclarent d'ailleurs elles-mêmes faire de la « baston musique ». « Il est temps d’appliquer des châtiments sur des choses qui ne peuvent être jugées par la loi. Yeux pour yeux. Dents pour dents. » c'est leurs mots. Cette philosophie est mise en avant dans leur clip « Bully », qui s’attaque à la situation toujours problématique des tyrans qui rendent la vie misérable aux élèves à l’école, poussant certains au suicide. Le seigneur des ténèbres fait également sentir sa présence dans la musique de Satanic Punish, avec la chanson « Pray for Satan », un morceau plutôt brutal qui s’ouvre sur un ordre aboyé d’une entité démoniaque sur des riffs grinçants, passages un peu lourds et des cris électroniques autotunés. Elles n'hésitent pas à arborer des visuels nazis (mais ça va, au Japon ça passe) pour montrer qu'elles sont pas là pour rigoler. Même si ça reste très mignon, comme 99% de cet article.


    TriDENT (2020)

    Autre gros carton au Japon, TriDENT enchaîne les singles depuis ses débuts. Né sur les bases du groupe de J-rock Girls Rock Band Kakumei, les filles se sont plus énervées avec l'arrivée du compositeur de Passcode. Ca reste quand même très doux, mélodique, et profondément gentil tout en n'hésitant pas à renouer son inspiration dans les méandres de son passé J-Rock. A mon avis, c'est un des prochains groupes qui va passer en France.


    Plevail (2020)

    Groupe dont on sait en exclu qu'il va splitter à la rentrée de septembre prochain. Encore un pur produit fake de l'école idol qui joue pas vraiment sa musique mais on s'en fout c'est bien catchy, bien electro, et ces claviers inspirés EBM couplé aux chœurs des cinq meufs c'est un vrai plaisir.


    Inuwasi (2020)

    Inuwasi c'est carrément plus un groupe d'electro-Idol en fait qu'un groupe de kawaiicore si on va bien chercher, du coup j'adore forcément. Ca ressemble beaucoup à Passcode (vous allez penser que je fais une fixation sur Passcode, et oui, c'est le cas) mais sans les yells et autres vocals écorchées. Attention Inuwasi c'est ultra entraînant et grave punchy, quand tu rentres dedans c'est terminé, tu passes du côté obscur de la mignonnerie.


    Babybeard (2020)

    Troisième groupe du catcheur Ladybeard, encore un clone des early Ladybaby, à croire que le catcheur peut pas s'empêcher de faire du kawaii core. Franchement je vois pas trop de différence avec ce qui a été fait avant, ce serait le même groupe que ça me choquerait même pas. Mais pour la gloire je vous partage encore un de ses morceaux :


    Manacle (2020)

    Je sais même pas comment je suis tombé sur ce groupe, car là on est carrément dans la niche (je viens tout pile d'être le 1'000ème abonné). C'est étonnamment plus « mature » que les autres groupes du genre (si j'ai le droit d'utiliser ce mot là en parlant d'idols). Si on enlève le côté épique du synthé qui est littéralement foutu partout on serait presque plus dans un groupe de J-rock mais bon, la frontière est tellement maigre dans ce genre de style bâtard que j'accepte de foutre ce groupe dans ce dossier.


    Zetsubou no Pomeranian (2020)

    Ce groupe n'a pas fait long feu non plus. A l'instar de Babymetal et la Sakura GakuinZetsubou no Pomeranian était un groupe interne au label d'idols Yabacube Inc. Il s'agissait d'un des groupes des élèves de l'année 2020 et qui a splitté en 2022 quand elles ont validé leur examen. C'est dommage car ça restait prometteur sans du tout révolutionner quoique ce soit dans le style, mais j'aime bien ^_^


    Dimrays (2021)

    Dimrays est là pour répondre à cette envie de metalcore une fois que t'as tout tué chez HANABIE.  Ça mélange tout comme la jpop, le rap, la dance et une bonne dose d'électro. Le duo offre quelque chose de brut et énergique, tout dans le contrôle sans jamais trop partir dans le bordel (dommage).


    Quubi (2021)

    Encore un futur carton avec une touche électro bien prononcée et des samples qui s'accordent parfois avec une petite vibe punk. Quubi balance autant de la rythmique groovy que des passages quasi syncopé type Maximum The Hormone. Comparées à d'autres dans le même genre, elles ne font rien de trop fou ou déjanté, mais elles ont un gros potentiel pour toucher différents publics. C'est super équilibré et assez dense pour en faire un groupe à suivre de près.


    Isiliel (2022)

    Projet solo de Himari Tsukishiro de Necronomidol, Isiliel est partie dans un délire totalement « metal » propre, lourd, épique, à mi-chemin entre du folk, du blackgaze et quand même de la city pop parce-que faut pas déconner. Elle a pas hésité à carrément faire appel à King Dude pour écrire ses musiques. Je pense que c'est peut-être la seule meuf qui aime vraiment la scène de manière intrinsèque dans tous les girls fronted fake bands présentés dans cet article. Du coup j'aime pas du tout, mais je respecte.


    Maze (2022)

    J'aurais pu parler de miscat, groupe de 2019 mais puisque Maze en est la version indépendante, autant rester que sur un seul groupe actuellement actif. Les filles font ce qu'elles appellent de la TuneCore et ça veut dire ce que ça veut dire quand t'écoutes. Tu sais pas si c'est un groupe d'electro vénère ou un groupe de metalcore et ça, on adore. Ca part dans tous les sens, y'a des moshpart puis d'un coup ça part en jumpstyle pour finir sur un truc tout kawaï sous fond de metalcore. C'est mon futur groupe préféré c'est évident.


    Axelight (2022)

    Alors là j'abuse, je pense que j'aurais plutôt dû écrire un article sur les groupes d'idols EBM qui parfois mettent du metalcore dedans tellement Axelight c'est quasi l'inverse des autres groupes ici. Le metal y est saupoudré, uniquement pour la violence. On dirait parfois du Fear Factory du pauvre (mais de loin), avec un petit côté pop en plus qui les rend super accrocheurs. Axelight arrive à sonner complètement différent des autres groupes mentionnés ici, tout en étant tout aussi addictif quand tu les écoutes. Sans doute un des groupes que vous allez le plus détester dans cet article, quoique, si vous êtes arrivé.e.s jusque là c'est que vous êtes déjà conquis.es à ma paroisse.


    Yosugala (2022)

    Attention, ne regardez surtout pas de live de Yosugala si vous avez peur de finir avec un gros smile, d'avoir envie de prendre un billet pour le Japon ca$h et partir faire des concerts au Tokyo Dome avec vos meilleures amies de 12 ans. Yosugala est le groupe pour lequel le mot kawaï a été inventé. C'est tellement choupy que j'ai envie de changer de génération (et peut-être de sexe aussi). C'est ultra positif, good vibes, entraînant tout ce que ce tu veux.


    NANIMONO (2022)

    A force d'accepter les trucs d'electro dans cet article sur fond de musique metal à la base, je me perds. Je sais même plus sur NANIMONO devrait exister dans ces lignes. Mais le punch, le beat, les BPM et l'envie irrésistible de vous traumatiser m'oblige à partager ce groupe avec vous, surtout pour ce clip ci-dessous. Là on est carrément du niveau de « Over The Future » de la Sakura Gakuin, cover Babymetal (j'en ai 50 des groupes du genre si vous voulez, n'hésitez pas à me les demander en commentaire).


    Antithese (2022)

    Pour revenir à quelque chose de plus lourd, il y a Antithese, qui incarne à fond l'esprit du metal moderne/alternatif. Pour vous dire, leur slogan officiel est « Le temps de la rébellion est arrivé ». Chacune des filles est identifiée par une couleur, comme les Power Rangers et c'est vraiment des sortes de super héroïnes du kawaï metal qui n'hésitent pas parfois à foutre carrément des beat de happy hardcore.


    STMLT (2022)

    STMLT ou Stimulate si vous voulez pouvoir le prononcer en famille, est un des derniers venus dans la scène Idolmetal. C'est finalement beaucoup plus classique, beaucoup plus j-rock que nombreux groupes présentés précédemment. Perso j'accroche moins, trop facile à mon goût.


    GILTYxGILTY (2022)

    Leur concept est « est-ce que leur beauté est coupable ou innocente » et je pense que ça veut tout dire. Comme souvent dans cet article, on est à la limite de la j-pop là. Si ce groupe apparaît ici c'est bien parce-que si on écoute le fond, il est sur base de guitares saturées.


    MADE MEDiCiNE (2022)

    Avec des vieux relents de Malice MizerMAD MEDiCiNE a côté un peu grotesque, bordélique, manga dépressif qu'on adore. Ce jeu entre grand guignol et pitreries sur fond de double pédale qui s'arrête presque jamais est totalement parfait. La musique fait très synthétique mais pas pire que « Beast of Blood » de Malice Mizer. Grosse surprise de ces dernières années, j'en attends beaucoup !


    PaleNeØ (2023)

    J'ai peu d'infos sur ce groupe. On reste sur un full girl band assez classique, avec peu de folie (je veux dire, relativement par rapport à cet article). On enchaîne quand même les trucs hurlés aux chansonnettes j-pop mais musicalement ça reste encore très accessible et charmant.


    KILLT MELT LAND (2023)

    Tout nouveau allgirls band arrivé sur le marché, Killt Melt Land pourrait faire penser à groupe assez classique jusqu'à ce qu'explose la folie electro et le chant sursaturé vocodé à la Aggretsuko. A savoir que ce groupe est composé principalement de... mannequins de mode ! Bon, ça se voit très vite dans le clip. Toujours est-il que musicalement ça reste intéressant et que je vous invite à pencher une oreille (ou un œil) dessus.


    Togenashi Togeari (2023)

    Encore un truc rigolo tiens. Togenashi Togeari n'est rien d'autre qu'un vrai groupe issu... d'un animé ! C'est la version Homo sapiens de Girls Band Cry dont je vous laisse le synopsis (honteusement volé sur Nautiljon) qui explique très bien l'idée du groupe :

    « En quête de nouveaux horizons, Nina Iseri quitte sa ville natale pour poursuivre ses rêves à Tokyo. Dans l'effervescence de la métropole japonaise, elle croise le chemin de quatre jeunes femmes : Momoka Kawaragi, Tomo Ebizuka, Subaru Awa et Rupa. Si ces dernières se montrent dans un premier temps réticentes à créer des liens, leur passion commune pour la musique les conduit à fonder le groupe « Togenashi Togeari », amorçant dès lors une épopée qui s'annonce inoubliable... »


    NEK ! (2024)

    J'ai pas trouvé beaucoup d'informations sur ce girl band, je peux juste vous dire que c'est super énergique, la bonne réponse de 2024 à Band-Maid et consorts. Ces derniers mois, elles enchaînent les clips et EP, je pense que quelque-chose se prépare de puissant, mais je ne saurais trop vous dire quoi, c'est trop récent.


    Phantom Siita (2024)

    Je finirai sur ce tout nouveau groupe qui date du 26 juin 2024. En écoutant vous me direz que c'est pas du metal, certes, mais à part ça, tous les codes sont tellement inscrits dans leurs veines que j'avais envie d'en parler. Donc Phantom Siita est un tout nouveau groupe d'idols produit par ADO, ma chanteuse japonaise préférée à l'heure actuelle (la voix chantée de Red dans One Piece Red). Le concept de Phantom Siita est le horror-retro idols (oui oui) et elles visent à créer une nouvelle image d'idole tout en donnant un sentiment de nostalgie et de japonité. Le nom du groupe est une combinaison du mot « Phantom », et « Siita », qui est une combinaison du nom scientifique du papillon monarque, Parantica sita, et du nom scientifique du papillon machaon, Epicopeia hainesii. Selon les propres mots de ADO « Si les idoles modernes sont des « papillons », alors Phantom Siita est un « papillon de nuit », une existence hérétique dans l'industrie des idoles. C'est effrayant et beau, ça vous donne envie de tendre la main même si vous savez que c'est effrayant. »

     

    Les autres pays touchés

    Malgré l'impression exhaustive de ce dossier, on a juste effleuré la partie émergée de l'iceberg tellement le Japon regorge de nano-groupes qui auraient très bien mérité leurs places ici. Mais aussi, il est intéressant de noter que le phénomène ne s'arrête plus désormais au Japon et il était important pour moi de vous donner quelques exemples émergents. Il y a fort à parier que l'avenir verra des groupes du genre venir d'un peu partout.

     

    AKIRA-KURØ (Thaïlande)

    Rien n'aurait pu me faire douter de la provenance du groupe si je n'avais pas vu l'alphasyllabaire thaï en description du lien de la video youtube suivante. Ainsi AKIRA-KURØ est un groupe de kawaii metal / d'idols... thaïlandais ! A part l'origine c'est totalement tout pareil que ce soit musicalement, dans les styles graphiques ou les chorégraphies. On est encore dans un sous Passcode, très entraînant, mélangeant metalcore et EBM (et vuvuzelas) avec même un mini sample de Hokuto no Ken !!


    LuciDream (Corée du Sud)

    Moins étonnant, LuciDream nous arrive de Corée du Sud. L'explosion de la K-Pop parle pour elle-même mais on ne peut pas nier qu'elle a pris son origine dans la J-pop. Juste retour des choses, alors que la scène metal coréenne a du mal à reprendre son souffle, la Corée du Sud commence à sortir ses groupes de kawaï metal. Incroyable. LuciDream reste bien tranchant, classique, avec focus sur sa musique. Contrairement à ce qui arrive.


    Rolling Quartz (Corée du Sud)

    Alors là je ne sais pas trop quoi en penser. Musicalement Rolling Quartz est très rock, très tranquille, mais je suis à la limite de me demander si la musique n'est pas une excuse pour présenter une école de mannequin. A la coréenne, les filles sont ultra apprêtées, magnifiquement belles et jouent énormément sur les codes de la K-pop, de l'implicitement sexy travers les regards ou la gestuelle. On est loin de Blackpink mais ça fait du bien de voir que des groupes de K-rock émergent.

     

    Au final, vous aurez compris que loin d'être une mode passagère, le kawaï metal est un genre à part entière, qui a su s'imposer dans le temps. Contrairement à l'idée reçue que Babymetal ne ferait pas long feu, non seulement le groupe est devenu headliner dans de nombreux festivals mais en plus il a fait plein de bébés, à la manière d'un Gengis Khan. Que ce soit dans la scène metal mais aussi dans la pop culture, ce mouvement continue sa pleine ascension et j'aimerais finir sur un exemple que j'affectionne tout particulièrement, j'ai nommé la série Netflix de SanrioAggretsukoAggretsuko est totalement un pur produit de la scène kawaï japonaise. Au gré des épisode, ce panda roux de Tokyo est une salarygirl qui libère sa frustration quotidienne en chantant de manière gutturale du death metal au karaoké le soir au point où elle deviendra carrément chanteuse... dans un groupe d'idols !

    Je vous laisse avec ça et je félicite toutes les personnes qui ont réussi à tenir jusqu'ici, vous êtes dans le gang, la révolution de la musique de merde commerciale est en marche, et on adore ça !