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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Diapsiquir

Virus S.T.N.

LabelNecrocosm
styleBlack metal / Escapade indus hallucinée
formatAlbum
paysFrance
sortienovembre 2005
La note de
U-Zine
10/10


U-Zine

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Si la fascination pour tout ce qui répugne, tout l'interdit, tous les vices, si hommage devait être rendu à la crasse, à la violence, au sexe dépravé, au morbide et à la décadence profonde, si tout cela devait se résumer en un groupe, une musique, une œuvre, nul doute que cela se nommerait Diapsiquir.

Oeuvre extrême pour des gens devant l'être autant pour en saisir la maestria, VIRUS S.T.N est une apologie de tout ce que l'Homme a de plus vicieux et inacceptable en lui, 52 minutes dédiées au Malin, à ses témoignages les plus éloquents ici bas, sorte d'exaltation assumée de toute la bestialité et la perversité humaine.

Sorte de glaviot écœurant craché le sourire en coin à la gueule de l'auditeur, Diapsiquir est parvenu à redonner ses lettres de noblesse aux termes d'Oeuvre d'Art Musicale, via ce VIRUS STN qui ne souffre aucune concession, aucune accalmie dans le propos.
Poésie décadente, miroir d'une époque qui ne l'est pas moins, Diapsiquir est Dégoût et Haine. Dégoût et Haine des autres et de soi-même, VIRUS STN déstabilise et fascine autant par son propos que par son atypique mise en musique. Difficilement descriptible autrement que par les sentiments ressentis à son écoute, l'on pourrait néanmoins qualifier la galette comme comptant parmi les rares Oeuvres véritablement libres, où sa tête pensante (Toxic H. notamment connu pour ses assauts sur Arkhon Infaustus) s'autorise à employer tous les moyens, toujours pertinents, pour épouser musicalement ses convictions.
A travers une science de composition affutée et une production tranchante comme une lame de rasoir, Diapsiquir s'offre le luxe peu commun de garder une véritable unité dans un album au paysage musical incroyablement diversifié. Bien entendu très proche du Black metal, vous l'aurez compris, c'est néanmoins avec son sens symbolique que Diapsiquir copule, dans l’aspect maladif et intense du terme, sans négliger des accouplements électroniques bestiaux, jonglant avec le rythme, les atmosphères et les phrasés, hurlés, murmurés, scandés, déclamés, le tout témoignant d'une folie absolument désinhibée.
En effet, Diapsiquir peut largement se targuer d'avoir accouché d'un monstre, au sens propre comme au figuré s'entend, d'un album qui transpire par tous les pores la démence, la dangerosité, la crasse, la puanteur.
Diapsiquir défèque sur la bienséance, il l'étripe, la démolit, l'immole, la viole et se vautre hilare dans sa carcasse fumante, et pousse le vice jusqu'à impliquer l'auditeur dans son entreprise malsaine à l'excès, le rend complice et donc coupable des mêmes faits.

Vomissant allègrement sur tout ce qu’il vous reste de valeurs, de résidus de morale judéo-chrétienne, Diapsiquir vous suce avec avidité le cortex à grand coup de blast beat, d’un chant entre hurlement et parler, de boucles industrielles ou d’atmosphères purement sinistres ou explicitement cinématographiques. Univers décousu, composition alambiquée, esprit torturé, viol exhibitionniste du sens des convenances, c’est album est tel qu’il s’annonce lui-même : Toujours plus bas, vers et pour Lui.

Nul besoin bien entendu de se répandre davantage sur les motivations qui ont abouti à la création de VIRUS STN, néanmoins, sachez que Diapsiquir n'agit manifestement pas dans la seule volonté de provoquer, attitude qui serait par nature beaucoup trop adolescente pour refléter l'impressionnante conviction qui anime l’acteur schizophrène de ce projet halluciné.

Une sincérité de propos et de musique qui lui fait honneur, en dépit de toute la souillure dont vous serez empreints à l'issue de l'écoute de cet album qui est une épreuve à lui seul, on peut parler sans pudeur de véritable poésie contemporaine, profondément urbaine, pornographique, corrosive, subversive, diarrhéique, poisseuse, intellectuelle, réfléchie, développée, purulente.

Émergence d’une verve qui se veut terriblement inscrite dans son époque, Diapsiquir suinte à des bornes la seringue infectée, la prostituée dégueulasse, le pervers incestueux, le pédophile assumé, l’éloge du meurtre, le panégyrique du suicide.
Un véritable chef d'œuvre, à dévorer encore et encore, si subir des assauts aussi virulents ne vous effraie pas.
L'Album du Mal, l'un des rares qu'il m'ait été donné d'entendre et auquel j'appose sans aucune exagération ce libellé.
Epoustouflant, éprouvant, Ultime. Crevez tous la gueule ouverte.

‘Personne ne peut t’aider, ici Dieu, c’est Moi’
DiapsiquirVIRUS S.T.N. – Verset 5.

1. Incubation
2. Venin Intemporel Rouille Universelle Satan
3. Génération Maudite Pénétration Interdite
4. Untitled
5. Diapsiquir
6. Le Mal avec un grand S
7. Untitled
8. Organisation Contamination
9. TEST1M5N2O

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