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Album

21 juillet 2023 - Storyteller

The Zenith Passage

Datalysium

LabelMetal Blade
styleTech Death
formatAlbum
paysUSA
sortiejuillet 2023
La note de
Storyteller
9/10


Storyteller

Why not ?

The Zenith Passage a préparé la sortie de Datalysium avec un soin extrême tout en dévoilant une image du groupe qui a construit une réputation de formation bien ancrée dans son style et en même temps complètement loufoque (ce genre de reel est assez parlant). Placés dans la sphère death technique avec des touches électroniques, les Américains se revendiquent de Necrophagist, Cynic, Extol ou encore Meshuggah. C’est dire si le mélange est vaste et les influences au sein du death variées, surtout depuis que le lineup a totalement été revu avec des membres intégrés depuis 2021. Alors quand on attaque ce deuxième album (le premier, Solipsistdate de 2016), on sait qu’on va aller dans tous les sens. Et pourtant, on va reconnaitre The Zenith Passage à des kilomètres à la ronde. Alors, on se demande comment le groupe a su marquer les esprits des fans du genre et créer une telle attente avec une discographie ? Et il ne faudra pas bien longtemps pour avoir la réponse.

Pour commencer, on s’arrête tout de suite sur la patte visuelle qui suit les réalisations depuis quelques années : ce mélange de figures robotiques, des lignes cyberpunk, de couleurs flashy, un mix de symboles classiques du metal (la Mort par exemple sur les singles) avec des teintes et des mises en scène inattendues. Et la cohérence avec la musique et les titres (synaptic / algorithmic / deletion / automated...) met tout de suite dans l’ambiance. Le son est vraiment très travaillé, presque froid. On est loin du death bien gras, ici ça sonne aigu, rapide avec une batterie qui claque. Ecoutez « Lexicontagion » pour vous en convaincre, on a l’impression que cela part dans tous les sens, mais en fait c’est maîtrisé de part en part. Une démonstration de death metal qui va toucher tous les bords du genre. On reconnaitra la basse et la batterie toutes en finesse ainsi que le vocoder influencé par Cynic, mais aussi les syncopes, le growl profond de classiques comme Necrophagist. Mais on est loin d’une pâle copie ou d’un hommage, au contraire, la touche personnelle est vraiment intense : autant dans l’écriture que dans les sons, ce melting pot tech death classique, futuriste, technique et brutal fait mouche.

L’équilibre de Datalysium est extrêmement bien pensé, avec des pépites comme « Automated Twilight » qui n’arrive qu’à la fin du disque. Chanson au spectre très large, elle sert presque de composition épique : des chœurs, des passages planants, du shred, des blasts, du chant clair pour faire encore plus dramatique poussé par ce son robotique lancinant. Sept minutes de dentelle tellurique. Avant de finir sur le titre éponyme « Datalysium », qui reprend la recette de la chanson précédente. Et la pousse d’un niveau, on monte encore plus haut, le progressif prend vraiment le pas sur l’extrême. Pas de rush, au contraire, une vraie respiration musicale, avec ses passages sombres et violents, ses soli sans une note en trop. La fin est un véritable crescendo dans le style The Zenith Passage. On est pile à l’opposé de « The Axiom of Error » qui ouvre l’album, une démonstration de muscles et de technique saccadée, qui découpe l’oreille de l’auditeur en carpaccio tellement c’est aiguisé. D’ailleurs on remarque que les compositions s’allongent petit à petit et la durée double d’un bout à l’autre.

Datalysium a toutes les qualités pour devenir une référence de cette année. Neuf titres et quarante-cinq minutes de death tantôt très emporté, tantôt aérien, avec une personnalité extrêmement forte. La production sert parfaitement la composition, l’équilibre et la richesse rendent vraiment honneur aux ambiances créées par The Zenith Passage et l’on ne décroche pas une seule seconde. Vous l’aurez compris, impossible de passer à côté de cette pépite de l’été.

Tracklist :
1. The Axiom of Error
2. Algorithmic Salvation
3. Lexicontagion
4. Synaptic Depravation
5. Deletion Cult
6. Divinertia I
7. Divinertia II
8. Automated Twilight
​9. Datalysium