Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
2022 a en partie été placée sous le signe du retour en force du deathcore ; 2023 sera-t-elle l’année du retour en force du death metal mélodique ? Insomnium, Majesties, In Flames, Kalmah… Nous ne sommes qu’en juin mais il est difficile de contester que les excellents albums sortis cette année sont déjà légion.
Impression renforcée quand j’ai appris la sortie d’un nouvel EP des finlandais d’Omnium Gatherum chez Century Media Records. Une sortie surprenante, au demeurant ; bien que très régulier (un album tous les 2/3 ans, en substance), le groupe a toujours privilégié la sortie d’albums complets, à l’exception de leur première sortie hors démo, en 2002. Alors, pourquoi une telle entreprise, surtout dans un genre qui n’y a que très rarement recours ? Difficile à dire, en réalité : exploration musicale sur quelques titres ? Volonté de sortir du contenu sans attendre un album complet ? Chutes de studio ? Quoi qu’il en soit, c’est avec une certaine impatience que l’écoute de cet EP a débuté.
Avec seulement quatre titres au programme dont une reprise de « Maniac » de Michael Sembello, cela fait bien peu d’Omnium Gatherum à se mettre sous la dent. Surtout, on constate que les titres sont très clairement dans la même veine qu’Origin, leur dernier opus. La vibe parfois très 80s et thrashy des riffs - nouvelle lubie du groupe - est bien représentée. Voilà donc une réponse possible à notre questionnement plus haut : on ne serait même pas étonné que tout ou partie de ces titres soient en réalité – d’excellentes – chutes de studio.
Preuve en est avec l’exquise « Sacred » et son lead qui fait un peu penser à du Arch Enemy (Nick Cordle y serait-il pour quelque chose ?) : ce titre a tout d’un banger à la sauce Omnium Gatherum avec un riff bien sec et dynamique, un lead entraînant, un growl bien grave et de la mélodie avec un grand M. Le reste de l'EP n'est pas en reste avec la très lourde « Lovelorn », plus mid tempo et heavy, et « Slasher » qui reprend les standards de rapidité de la musique du groupe.
Au fond, le seul point négatif de cet album est la reprise de « Maniac ». On sait tous qu’une reprise d’un titre populaire d’un autre genre est une entreprise risquée. Et, pour le coup, je ne suis pas convaincu : tout le charme de ce titre qui fleure bon les années 80 est son dynamisme, sa rythmique et sa tonalité un peu mélancolique sur les bords. Ici, le choix d'un rythme lent et des arrangements un peu patauds viennent adoucir et ternir le tout. On perd en réalité l’essence même de ce qu’était ce titre et c’est bien dommage, malgré le caractère anecdotique d'une telle entreprise.
In fine, cet EP est certainement un parfait « entre-deux » albums ; de quoi faire patienter les fans en attendant le prochain album du groupe. Et si tous les titres sont à l’image de ce « Sacred », on signe bien volontiers.
Tracklist :
1. Slasher
2. Maniac (cover)
3. Sacred
4. Lovelorn