REVUE D'ACTU #63 : Metallica, Babymetal, Enslaved, Kanonenfieber, Tribunal
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Décembre approche, les tournées se bousculent dans nos salles et les annonces de sorties n'en finissent plus. Vous êtes forcément passés à côté de bonnes choses ! Pas de panqiue, nous vous avons concoté une petite sélection d'actualités chaudes des deux dernières semaines, de la plus évidente (Metallica) à la plus confidentielle.
Metallica
Pingouin : Une grosse annonce de Metallica, c’est le genre de truc qui vous casse un réseau social en quelques minutes. Déjà un nouvel album : 72 Seasons, le 14ème, qui succèdera à Hardwired to Self-Destruct (2019). L’artwork publié ce lundi par le groupe, dégouline d’un jaune de mauvais goût, avec comme détails du matériel studio en piètre état, et un berceau d’où s’est visiblement échappé un truc.
Pour accompagner le tout il y a un premier single, « Lux Aeterna ». Du thrash calibré tout propre sans rien qui dépasse, comme les Californiens savent le faire depuis Death Magnetic : trois riffs efficaces se répondent, avec des fills de batteries et un solo démonstratif au milieu. James Hetfield oublie de se réveiller avant le premier refrain (deux mots) et la chanson s’arrête après trois minutes et 30 secondes certes efficaces mais pas mémorables.
Pour savoir si oui ou non Metallica sait encore faire un album chiant du début à la fin on attendra encore quelques semaines, la sortie étant prévue le 14 avril 2023. Il y aura par ailleurs une tournée avec deux dates au Stade de France : le 17 mai, avec Five Finger Death Punch et Ice Nine Kills au bas de l'affiche, et le 19, avec en premières parties Mammoth WVH et Architects. A noter que le concept est le même partout dans le monde : deux dates par ville avec deux setlists différentes et deux premières parties différentes. On a hâte ?
Babymetal
Prout : Quelques semaines après « Divine Attack », Babymetal partage « Monochrome », son second morceau teasing de l'album à paraitre Babymetal Returns - The Other One prévu au 28 janvier 2023 pour une sortie mondiale. On est face à un morceau beaucoup plus calme que le précédent, qui nous rappellera aisément « Karate » de l'album Metal Resistance. Peu de surprise sur ce nouveau titre. Pour le moment le prochain Babymetal s'annonce très classique, orienté plutôt "metal" et moins fou que ce que le groupe a pu nous donner par le passé. Wait & see.
Enslaved
Circé : Le prochain album d'Enslaved, intitulé Heimdal, vient d'être annoncé avec une sortie prévue pour le 3 mars prochain chez Nuclear Blast. Seizième album d'un groupe souvent pointé du doigt comme pionier dans l'innovation et les hybridations du black metal, la recette tourne paradoxalement en rond depuis quelques années maintenant. Si cela n'empêche pas le groupe de sortir de bons albums avec quelques excellents morceaux, la sensation que beaucoup de morceaux se confondent dans le nombre est cependant assez présente. Peut être pour cela que « Kingdom » et « Caravans to the Outer Worlds », les deux singles sortis il y a quelque temps avant la véritable annonce de l'album, n'avaient pas vraiment fait figure d'événement chez votre serviteur. La mixture Enslaved classique, prog avec ses quelques remous metal extrême. Voilà qu'avec l'annonce de l'album, le groupe nous sort « Congelia », un morceau dont les mots me manquent encore lorsque je cherche à le décrire. Le son est définitivement reconnaissable, sauf que cette fois-ci, je ne peux pas leur reprocher de se reposer sur la formule de ces dix dernières années. Et je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose : sur huit minutes, les Norvégiens nous assaillent d'un riffing chaotique et indistinct qui ne démarre jamais vraiment et au milieu duquel Grutle lâche deux trois de ses vocaux guturaux à peine véhéments, comme s'il manquait de conviction. Le synthé qui s'ajoute à la suite ne fait que rajouter à la sensation de fouillis illogique, et lorsque le morceau évolue (enfin) légèrement, on a déjà perdu le fil. J'aime les expérimentations, mais lorsqu'elles créent un climat dérangeant, perturbant, pas lorsqu'elles ne s'apparentent qu'à une sensation d'avoir superposé des instruments jouant chacun un morceau différent sans créer aucune atmosphère. Une partie de moi, celle qui chérit ce groupe depuis ma découverte du metal extrême, espère que « Congelia » fasse partie de ces morceaux qui se révèlent avec le temps – mais avouons le, je n'ai déjà aucune envie de retourner l'écouter. Reste à voir les surprises qu'Heimdal pourra nous réserver, si Enslaved nous propose de nouveaux ovnis.
Conquer Divide
Storyteller : Vous voulez faire souffrir vos collègues de travail qui ont décidé que la saison de Noël était ouverte ? vous voulez leur faire passer l'envie de jouer l'abominable « All I Want For Christmas... » à longueur de journée ? Ne vous en faites pas Horns Up est là pour vous servir. Conquer Divide vous propose un cover de Ariana Grande : « Santa Tell Me ». Non, non pas la peine de nous dire merci, on vous aime tellement qu'on vous chouchoute toute l'année...
To The Grave
Pingouin : To the Grave continue son chemin dans le deathcore des années 2020. Dans l’ombre de Shadow of Intent et Lorna Shore depuis quelques années, les Australiens pourraient bien commencer à prendre de plus en plus d’importance dans la scène à l’avenir.
A condition seulement que leur troisième album, à paraître en février, soit du même acabit sur la longueur que le seul single dévoilé jusqu’à présent : « Red Dot Sight », sorti chez Unique Leader Records. Du deathcore de débile, où un growl de mangeur de cailloux se marie pas si mal que ça à une pointe de mélodie sur le refrain, de quoi séduire un public un poil plus large que les mono-neuronaux short casquette.
Le breakdown fait l’affaire, on ne retient de toutes façons que le bruitage de tronçonneuse au début du morceau. Director’s Cut sort le 24 février 2023. A noter que To the Grave est en tournée européenne avec Shadow of Intent en ce début d’année : le 17 janvier à Paris (Glazart) et le 18 à Lyon (Rock’n’Eat).
Tribunal
Pingouin : 20 Buck Spin fait partie des labels les plus bouillants de ces dernières années, dinguerie sur dinguerie à peu près tous les mois. Leur prochaine sortie promet cette fois-ci de faire plaisir aux capuches qui aiment les bougies parfumées qui dégoulinent dans des crânes.
Tribunal fait dans le doom cérémonial, mélodique et mystique, avec des références évidentes à Jex Thoth, Blood Ceremony et The Devil’s Blood. L’unique single de cet album prévu pour début 2023, « Apathy’s Keep » est à la hauteur de ce qu’on peut attendre de ce genre de doom, et les pointes de violons à la fin du morceau suggère ce à quoi pourrait ressembler l’album. Rappelons que ce premier album de Tribunal est produit par Markov Soroka (Tchornobog, Aureole), et que ça sort le 20 janvier.
Kanonenfieber
Matthias : Bon, pour être honnête je préférerais beaucoup voir poindre à l'horizon un second album pour Kanonenfieber, mais je ne vais pas bouder la rafale d'EP et de singles que nous offre le projet de black/death mélodique allemand. Voici donc la seconde piste du duo « Der Füsilier », sorti le 19 novembre dernier sur Noisebringer Records.
Alors que « Der Füsilier I » nous contait l'enrôlement sous les drapeaux d'un landser parmi d'autres, parti nourrir la guerre du kaiser d'un casque à pointe et d'une baïonnette supplémentaire, cette seconde piste nous fait retrouver notre infortuné Teuton sous les neiges du front de Galicie. L'occasion de verser dans un tempo plus lent, un chant de marche glacé et désespérant avec un bout du chemin qu'on devine tragique. La recette est éprouvée : black/death qui lorgne vers le deathcore, chant déchiré en allemand et extrait de discours de traîneurs de sabre moustachus, mais elle fonctionne. De quoi offrir des munitions aux performances live, que j'espère bien pouvoir juger un jour.
Electric Callboy
Michaël : Alors que le groupe a sorti récemment son album intitulé Tekkno, le groupe sort un nouveau clip pour le titre « Mindreader ». Preuve s'il est en est que le groupe peine à trouver son positionnement. Si le fond reprend toujours les mêmes ingrédients avec un metalcore mélodique et des alternances growls / voix claire, le groupe alterne entre les titres à boire et pour danser (« We got the Moves » en tête) avec des titres metalcore plus classiques. Du coup, l'album perd clairement en cohérent et pourrait décontenancer celles et ceux qui n'aiment qu'un versant de la musique des Teutons. Quoi qu'il en soit, si ce clip est assez générique, je dois avouer que j'aime bien ce titre ; mon amour pour la dance nulle des 90 n'y est pas pour rien. Le ridicule ne tue pas, heureusement.
Allocer
Michaël : Cela vaut toujours le coup d'aller creuser du côté de l'Australie pour les genres en -core. C'est rarement très fin, mais c'est souvent amusant. Et tel est précisément le cas de ce premier titre d'Allocer, groupe inconnu jusque lors. Des relents de All Shall Perish et The Black Dahlia Murder dans ce titre efficace, puissant et très mélodique. Différentes techniques de chant, un riffing bien à mon goût et des passages neuneus à souhait. Ce mélange de death metal et de deathcore méritera certainement que l'on s'y attarde quand l'album complet sortira.
Circle of Contempt
Michaël : Je me suis bien bien chauffé en voyant que Circle of Contempt était de retour. Les Finlandais avaient pondu quelques albums de metalcore progressif vraiment bien pensés par le passé, et notamment Structures for Creation sorti en 2016. Technique sans trop l'être, mélodique sans être mièvre et une batterie hyper dynamique étaient les principaux ingrédients du groupe. Ce nouveau single intitulé « Assent » me fait un peu peur. Le son y est lourd, massif, comme si le groupe avait voulu tendre vers les Within the Ruins et autres groupes de metalcore technique qui lorgnent sur le djent. Du coup, si la production est un tantinet meilleure et que la composition est chouette, ce côté trop massif de la guitare (et cet accordage si bas) me laisse un peu de marbre. Manifestement, le groupe réenregistrera le titre en studio, quand il sortira son album complet. On jugera alors le moment venu. En somme, un peu peur d'être déçu mais... on garde espoir tant j'avais aimé les précédents opus !