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dimanche 24 juillet 2022

REVUE D'ACTU #58 : Megadeth, Slipknot, The Lovecraft Sextet, The Ascending, Psycroptic...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

L'été bat son plein, vous êtes tous plongés dans une torpeur infinie avec cette chaleur... L'occasion de vous plonger au calme dans une actualité metal très soutenue en ce mois de juillet. Retour sur les news marquantes de ces deux dernières semaines.

 

Megadeth

Storyteller : Dave Mustaine a récemment admis à Rolling Stone qu'il se sentait un peu comme Benjamin Button, le gars qui rajeunit au fur et à mesure du film. Et quand on entend les nouveaux morceaux du futur album The Sick, The Dying and … The Dead, qui sort le 2 septembre prochain, on se dit qu'il a effectivement replongé dans un chaudron bien thrash. Et le nouveau morceau présenté cette semaine, Night Stalkers, s'inscrit clairement dans ce cadre. Bien sûr l'impact des musiciens embauchés pour la séquence actuelle, Dirk Verbeuren à la batterie (connu pour ses affiliations Metal extrême et qui a joué dans Soilwork par exemple) ou Kiko Loureiro, talentueux guitariste de Heavy, ex membre de Angra, y contribue pour beaucoup. Alors ça envoie, on va pas se mentir, de bout en bout des presque sept minutes du titre ; il n'y a pas beaucoup de répit. Mais personne ne va s'en plaindre. Écoutez donc ce solo de dingue ! Si le titre ralentit c'est seulement pour repartir de plus belle. La participation de Ice-T, sorti de Law and Order pour refaire un peu de musique bruyante, vient mettre un peu de dramatique dans l'histoire. Car en effet, on suit toujours une histoire basée sur ce bon vieux Vic Rattlehead, mascotte de Megadeth. Je peux me tromper, mais il semble qu'on suit ses débuts, sa formation et ses méfaits bien nombreux. Il manque encore une partie, qui, gageons-le, sera aussi folle, mais en attendant, ce serait dommage de bouder son plaisir.

 

The Lovecraft Sextet

Dolorès : Forcément, le nom intrigue. The Lovecraft Sextet, c'est un premier album que je n'avais pas apprécié à la première écoute (In Memoriam, 2021) puis un second sorti en début d'année (Nights of Lust) qui n'avait déjà plus rien à voir ! On passait d'un jazz sombre, rampant et teinté de clins d'oeil à la musique savante à une nouvelle mouture, plus légère, urbaine et clairement inspirée de la pop culture du siècle dernier, entre comics horrifiques des années 50 et audiovisuel des années 80 !

Ici, The Lovecraft Sextet lâche carrément une bombe. En plus de prévoir un troisième album (Miserere) pour le 7 octobre 2022 chez Debemur Morti (c'est à dire le deuxième cette année !), on change totalement de registre. Finis les couchers de soleil au son du saxo, l'ambiance jeu vidéo et néons, le chant clair très pop... Si le projet de Jason Köhnen (ex-The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, Bong-Ra et plein d'autres trucs) était étiqueté Darkjazz auparavant, « Occulta » qui ouvre le prochain album s'inscrit cette fois dans un Doomjazz chaotique et terrifiant. Un voyage aussi inattendu que sinistre, qui m'aura permis de replonger dans le projet, après avoir laissé de côté ce nom pendant trop longtemps. Pas forcément convaincue par un titre unique pour le moment, j'attends de voir comment l'atmosphère se déroulera sur l'album entier.

 

The Ascending

Dolorès : A sa manière, The Ascending est un supergroupe nantais. On y retrouve des membres de Stinky, 20 Seconds Falling Man, d'autres formations rock et metal nantaises (TSAR, Les Hommes Crabes, No Jogging For Today), la violoniste de projets folk (Alan Stivell, The Kervegans) ainsi qu'Eddy Kaiser. Le mélange de leurs six silhouettes amène de nombreuses influences qui créent un style qui leur est propre. On peut lire Dark Rock, post-Rock, Metal, mais la réalité est que la synthèse de leurs affinités et de leurs vécus donne un résultat tout à fait unique.

J'avais été bluffée par leur premier titre, dévoilé il y a deux mois et accompagné d'un incroyable clip signé Maureen Piercy. Plus doux, « Waiting a Storm » n'en est pas moins poignant. Sans doute le fait d'avoir pu côtoyer certaines de leurs têtes me fait plonger la tête la première dans leur univers, mais cette sincérité déchirante me fait clairement vibrer. Cette fois, ce sont des illustrations, réalisées et animées par le guitariste qui illustrent ce second single. Ce style très simple et efficace fonctionne à merveille pour le style du projet. Affaire à suivre pour The Ascending dont on espère un album et des concerts prochainement !

 

Psycroptic

Michaël : Cela fait désormais quatre ans qu'on attendait le retour du combo australien, après un As the Kingdom Drowns qui nous avait à l'époque conquis. Et l'attente n'aura pas été veine : A Fool's Errand, extrait de l'album Divine Council qui sortira le 5 août prochain chez Prosthetic, m'enthousiasme au plus haut point. On retrouve toujours ce Death metal technique mais pas chiant, pas trop démonstratif. Les riffs sont groovys, les leads vraiment bien sentis, la batterie est bien dynamique et il est difficile de ne pas être enthousiasmé par un Jason Peppiatt sacrément en forme. Le tout a l'air d'être porté par un mix correct (basse très en retrait, tout de même) mais une production irréprochable. J'ai imménsément hâte de découvrir le reste de l'album, qui risque de finir dans la Rubrique Necro #6... !

 

Soilwork

Storyteller : et en avant pour les Oscars ! Plus on avance dans le temps, plus Soilwork met en avant des courts métrages pour illustrer leurs singles. Souvenez-vous de le trilogie "Feverish", "Desperado" et "Death Diviner", des titres liés par une unité conceptuelle mais avec des empreintes différentes. La date de sortie de Övergivenheten est proche - le 19 août -, alors les Suédois tirent de leur manche "Dreams of Nowhere". Le titre est un bon équilibre entre le côté mélodique soutenu par un chant clair sur le refrain et l'aspect plus brut. Ne nous voilons pas la face, ici, on a un hit, avec un refrain qui rentre dans le crâne et une rythmique vraiment plaisante car facile à retenir. Alors que dire du clip ? Une cavalière qui traverse la forêt, une absence totale du groupe, quelques plans flous et une fin tout en instrumentale qui laisse place à un générique en douceur, comme une fin d'album. Rafraîchissant pour la période !

 

Slipknot

S.A.D.E : Ecoute numéro 1 : quand même, c'est fort, ils arrivent à me faire secouer la tête comme aucun autre groupe par lesquels j'ai commencé à explorer le monde du Metal. Ecoute numéro 2 : bah merde alors, c'est pas terrible en fait. Ou plutôt, c'est très bien fait, ça remplit le cahier des charges, mais ça n'a plus aucune âme. Slipknot est devenu, non pas une caricature de lui-même, mais un produit qui doit remplir un certain nombre de critères pré-déterminés. Le riffing en tempo tuka-tuka sur les couplets, check (c'est là que je remue la tête) ; chant clair immédiat sur le refrain, check (tellement automatisé que rien n'en ressort) ; quelques bidouillages de samples/scratch sur le pont pour que tout le monde participe, check. Pas mauvais en soi, simplement peu savoureux.

 

Shining (SWE)

S.A.D.E : Alors que j'avais vaguement écouté le IX, je suis complètement passé à côté de l'album suivant. Il faut dire que le personnage Kvarforth commence à tourner en rond dans son rôle de grand méchant blessé et pathologique, faisant presque oublier qu'il sait faire de la musique. Preuve en est avec ce nouveau single, Ugly and Cold, annonçant d'après le Bandcamp un split avec Høstol (information non coroborrée avec d'autres sources). On retrouve un son épais et dense période Halmstadt, voire avant, et qui avait été mis de côté ces dernières années. Ca sent un peu le réchauffé par moment (surtout sur le solo) mais globalement on retrouve un Shining menaçant et persuasif. Quant à Kvarforth, il a beau être un clown sinistre, lorsqu'il est derrière un micro en studio il parvient à produire des vocaux qui font toujours leur effet : guttural ou criard, séduisant ou repoussant, maîtrisé ou sur le fil, le chant de Kvarforth demeure l'un des plus unique du Black metal.

 

Dead Cross

S.A.D.E : Mike Patton a annoncé ces derniers jours que son épisode de difficultés mentales semblait derrière lui ; et comme le monsieur reste l'hyperactif qu'il a toujours été, il avait quand même sous le coude un nouvel album avec Dead Cross. Pour l'instant il faudra se contenter de la minute quarante cinq proposée, soit du Crossover comme le groupe le proposait déjà sur sa première sortie : rapide et déconnant. Le clip très South Park dans l'esprit n'est pas en reste, avec un message subtilement envoyé à la Cour Suprême. Pour en savoir plus, il faudra attendre le 29 octobre, date à laquelle sortira II, chez Ipecac bien entendu.

 

Threshold

Storyteller : Dans le monde du Metal Progressif, certains groupes sont injustement laissés dans l'ombre. Threshold en fait partie. Le groupe britannique existe depuis plus de trente ans et il a enchaîné les réalisations plus classes les unes que les autres. Alors pour nous mettre en appétit avant leur album Dividing Lines, ils nous lâchent un premier morceau et son clip : Silenced. Un titre un peu rengaine, avec une anaphore forte au débit des couplets et une montée en puissance sur les refrains. Prog mais pas prétentieux, délicatement technique sans être démonstratif, le groupe sait jouer d'un équilibre puissant puisque le côté Metal ressort avec de belles guitares et une partie de batterie vraiment classe. Quelques effets sur le chant, mais quelle voix ce Glynn Morgan, et un clavier, plutôt discret mais qui pose une partie essentielle de l'ambiance, voilà la recette pour une belle réussite.

 

De Profundis

Storyteller : allez, pour finir sur une note plus brutale, un groupe de Death Metal british qui a fait son chemin depûis maintenant presque vingt ans, et qui mérite une place au soleil de l'enfer. De Profundis, avec ses petites touches mélodiques et son Death ni trop moderne, ni trop dégueu, fait envie. On a envie d'en découvrir un peu plus. Et pour cela, il faudra attendre que Transcending Obscurity, leur label, nous lache l'album d'ici peu. Au passage, vous noterez le merveilleux artwork, pot pourri de tout ce que le Metal fait de plus blasphématoire, un vrai plaisir !