REVUE D'ACTU #57 : Brutus, Parkway Drive, Soulfly, Amon Amarth, Sierra
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Actualités de vacances obligent, la rubrique n'est cette semaine pas des plus fournies ; ce n'est pas pour autant qu'il y a rien à se mettre sous la dent, bien au contraire. Pour celles et ceux qui se dorent la pilule, qui pansent leurs plaies après un festival vénère, ou qui se retrouvent bloqués chez eux à cause de ce connard de virus encore une fois de retour, voici les écoutes de la quinzaine.
Amon Amarth
Michaël : Amon Amarth a toujours soufflé le chaud et le froid ; des titres assez qualitatifs et fédérateurs type "Guardians of Asgaard" ou "Twilight of the Thundergod" mais aussi des purges sans nom. Le nouvel album des Suédois, intitulé The Great Heathen Army et qui sortira le 5 août prochain chez Metal Blade Records, devrait plutot s'inscrire dans la catégorie des bons crus, après les quelques égarements du groupe. Après un Get in the Ring très catchy et aux relents de Bolt Thrower, le titre éponyme qui fait l'objet du clip ci-dessous s'avère bien efficace, bien qu'en deça du précédent single. Le riffing reste particulièrement classique et sans saveur, mais l'énergie et l'atmosphère sont toujours là. Au fond, Amon Amarth est avant tout un groupe de live, donc il devrait y avoir de quoi se mettre sous la dent. Attendons un peu avant de confirmer une belle éclaircie dans la carrière du groupe.
Parkway Drive
Michaël : Le virage hyper mélodique et Woho Metal de Parkway Drive a été actionné depuis quelques albums, désormais. Pour le meilleur ou pour le pire, selon vos goûts. Le nouvel album du groupe, intitulé Darker Still et qui sortira le 9 septembre prochain chez Epitaph Records, suit clairement ce même chemin. Des riffs mid tempo destinés clairement à faire bondir le public, des refrains très chantés et, in fine, l'abandon de pas mal d'éléments très Metalcore caractéristiques des premiers albums du groupe. "Glitch" sorti le mois dernier et le nouveau single "The Greatest Fear" dont vous trouverez ci-dessous le clip reprennent très clairement les ingrédients de Reverence, ce qui ne nous fait pas vraiment rêver. Heureusement, le groupe reste une valeur sure en live.
Sierra
Raton : Très clairement la scène darksynth peine à retrouver son engouement de 2015-2016, à l'époque où tout le monde parlait du Trilogy de Carpenter Brut, de The Uncanny Valley de Perturbator et de Behemoth de GosT. Pourtant ces grands noms, à force de tournées et de réutilisations diverses ont fait des émules et la darksynth semble voir émerger de nouveaux noms, même si la popularité n'est déjà plus la même.
C'est le cas de la productrice Annelise Morel, aka Sierra qui, après avoir publié son quatrième EP "See Me Now" en début d'année, revient avec un single fort et nerveux, "Last Breath", en collaboration avec Hippø & The Jacket. Gonflé aux sonorités electro-indus, à l'instar du "New Model" de Perturbator, "Last Breath" est un titre puissant, sombre et immersif qui n'a pas à rougir de la comparaison avec ses aînés.
Pour les convaincu.e.s, vous pourrez retrouver Sierra sur scène dès la rentrée car elle assurera la première partie de la tournée internationale de Carpenter Brut : Toulouse le 7 octobre, Nîmes le 9 octobre, Lausanne le 11 octobre, Bruxelles le 28 octobre et au Zénith de Paris le 30 octobre.
Soulfly
Michaël : Non, vous ne rêvez pas. Soulfly sortira un nouvel album le 5 août prochain chez Nuclear Blast Records, intitulé Totem. Ce sera le premier depuis le très mauvais Ritual sorti en 2018. On pensait que le groupe n'avait plus rien à proposer, si ce n'est toujours la même chose, et finalement... Bon, on ne va pas vous dire que c'est révolutionnaire ; que c'est fantastique ; que c'est la meilleure chose qui sortira en 2022. Cela reste assez générique et bas du front. Mais, étrangement, ça se laisse écouter, à l'exception de la reverb' absolument dégueulasse sur le solo, qui donne le sentiment de retourner en 1998. On se sentira donc obligé de jeter un coup d'oeil au produit fini pour se faire une opinion globale.
Brutus
Circé : Un premier album en 2017, un deuxième en 2019, le trio flamand qu'est Brutus s'est vite taillé une place dans nos coeurs grâce à un post-hardcore mélodique porté par la voix puissante de Stefanie Mannaerts. C'est bien elle qui reste dans nos esprits, qui donne son identité au groupe, avec sa voix à la fois ferme et au bord du gouffre, ses envolées lyriques sous forme d'onomatopées pendant qu'elle nous assène de rythmique nerveuses. Sur ce “Dust”, single qui sera on l'espère annonciateur d'un album, encore une fois, les guitares et leurs mélodies servent plus de prétexte qu'elles ne donnent véritablement corps au morceau, et musicalement, on retrouve la marque de fabrique de Nest, le dernier album. Mais l'évolution est tout aussi frappante que les similarités : une production moins claire et puissante, plus proche des débuts du groupe et des lignes de chant beaucoup plus instables. Stefanie semble y avoir mis tellement de pathos que sa voix déraille, part dans le faux, et s'éloigne toujours plus dans la diction que dans un registre proprement chanté. Un tournant qui, étrangement, fonctionne sur moi, alors que cela aurait pu sonner clairement foireux sur beaucoup d'autres groupes. Mais l'émotion n'est pas feinte, elle est dure et violente, et ce côté cru éloigne Brutus d'un post-hardcore trop polissé.