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Série Noire #2 - Nocturnal Triumph, Celeste, Funeral Mist, Ustalost...

lundi 7 février 2022
Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Si vous avez loupé l'info, la voilà, vous avez d'ailleurs cliqué dessus : notre nouvelle rubrique actu Black metal. Pour rappel, Série Noire est une rubrique bimestrielle, voguant entre grands noms, découvertes qui font le buzz et perles complètement passées inaperçues. Cet effort collectif constitue un nouveau rendez-vous régulier sur Horns Up, comme la Rubrique nécro' s'attaque au Death Metal (et Raton et la Bagarre en solo pour le Hardcore).

En ce début de mois de février, notre seconde Série Noire revient sur les sorties marquantes des mois de décembre et janvier, à cheval sur deux années. Bonne lecture !

 

Nocturnal Triumph – Nocturnal Triumph
Black Metal – USA (Amor Fati Productions)

Dolorès : Sorti mi-janvier chez Amor Fati Productions, l'album éponyme des Américains est une sacrée bombe. Il faut dire que c'est d'abord la pochette qui intrigue : le vert est quand même rarement utilisé et encore moins fréquemment dans ces teintes-là (ndlr : entre temps, deux autres albums ont été sélectionnés dans l'exacte même teinte vert d'eau pour cette Série Noire, génial...). Ici, son association avec des ondulations ésotériques dégage quelque chose d'hypnotique qui attire l'attention.

C'est déjà le troisième album de Nocturnal Triumph et pourtant, je n'en avais jamais entendu parler auparavant. Peu d'informations sont disponibles, de toute manière, mais les quatre titres du nouvel opus (pour un total d'une quarantaine de minutes d'écoute) ont tout pour propulser le groupe un peu plus loin. Bouclent des dynamiques épiques calées sur un tempo qui ne faiblit jamais et qui semble toujours galoper un peu plus frénétiquement. Droit au but, sans détour, mené par une batterie omniprésente et un chant répétitif mais efficace, l'album possède pourtant un atout délicat. L'ensemble est porté par des riffs qui contiennent une certaine douceur dans les mélodies, soutenue par une prod un peu particulière qui s'inscrit dans cette bulle suave : une facette qui distingue le projet du lot de sorties de ce début d'année.

 

Somnolent – The Infernal Expanse
Black Metal / Noise / Ambient – USA (Sentient Ruin)

S.A.D.E : Projet aux contours assez nébuleux, mené par le multi-instrumentiste Jonathan Nicosia, Somnolent a sorti en fin d'année The Infernal Expanse. Un voyage aux confins de la noirceur, où se croisent Noise, Black Metal et Ambient. Avec de longues plages bruissantes de malveillance, des attaques imprévisibles, des échos de voix gutturales menaçantes, les quatre morceaux de l'album ont tout pour rebuter et fasciner en même temps. Somnolent se classe dans ces projets qui explorent les limites de ce que peut être la musique, ne faisant rien pour rendre l'expérience de l'auditeur agréable. D'aucuns ne pourront pas aller au bout de l'album, et c'est bien normal : informe, malaisante, imprévisible et sans véritable construction, The Infernal Expanse se veut rebutant. Mais si vous parvenez à accepter de sombrer dans ses visions sonores cauchemardesques et de voyager dans l'inconfort le plus total, alors l'exercice proposé par Somnolent vous semblera plus tolérable (pas agréable, notez bien). The Infernal Expanse est le genre d'album que l'on n'écoute pas souvent. Mais c'est aussi un de ces OVNI musicaux qui exercent un étrange pouvoir d'attraction/répulsion auquel on peut succomber.

 

 

Krolok - Funeral Winds & Crimson Sky
Atmospheric Black Metal - Slovaquie (Osmose Productions)

Malice : Que faire quand on a du temps à tuer entre deux albums, se sont demandé les membres de Malokarpatan ? Eh bien, faire un album de Krolok, pardi. J'admets que le concept de « groupe différent avec les mêmes membres » m'a toujours laissé un peu perplexe, sauf quand il y a véritable revirement stylistique – et si Krolok évolue dans un style vaguement différent de celui de Malokarpatan, bien plus porté sur les claviers, on ne peut pas non plus dire que HV (chant/guitare), Miroslav (batterie) et Peter (basse) se soient d'un coup mis au rock FM. Ils composent cependant ici en trio, HV reprenant la guitare qu'il a dû abandonner contraint et forcé en 2018 pour reprendre le micro dans l'autre groupe – qui reste leur projet principal.

Depuis Flying Above Ancien Ruins, premier album à part entière de Krolok,Malokarpatan a connu la consécration avec Nordkarpatenland, qui pourrait bien rester le magnum opus des Slovaques, avant de désarçonner un peu en sortant avec Krupinské Ohne quelque chose de plus aérien, progressif, bathory-esque. Krolok prend en quelque sorte le contre-pied de son alter-ego avec ce Funeral Winds & Crimson Sky : tout ici évoque le black'n roll nimbé de claviers qui naîtrait d'un improbable hybride entre le Ritual deMaster's Hammer et les opus les plus riffus de Darkthrone. Les riffs presque horrifiques jaillissant au détour de « Towards the Duskportals » vous donneront envie de soulever le masque de HV comme si c'était un méchant de Scooby-Doo et de vous rendre compte que c'était Malokarpatan depuis le début – si le chant en anglais et l'atmosphère un peu moins éthylique ont suffi à vous tromper, vous n'êtes pas meilleur détective que ce bon vieux Sammy. Krolok, c'est pour les fans de Malokarpatan en manque de leur dose, peut-être ceux qui préfèrent Nordkarpatenland à Krupinské Ohne, surtout sur ce second opus. Est-ce original ou mémorable ? Non, mais ça a le mérite d'être particulièrement bien fait. On gardera une préférence pour Flying Above Ancient Ruins, cependant.


Ereb Altor – Vargtiman
Viking/Black Metal – Suède (Hammerheart Records)

Circé : La Série Noire existe pour vous partager nos coups de coeur Black Metal, mais aussi pour couvrir plus largement l'actualité des sorties du genre. Cela inclut malheureusement les déceptions, surtout lorsqu'elles concernent un groupe aussi majeur qu'Ereb Altor, fier porteur de l'héritage de Bathory depuis bientôt 20 ans. Järtecken, sorti en 2019, était déjà un peu en dents de scie, alors que j'avais trouvé jusque là de quoi apprécier chaque album précédent de leur discographie. Puis, 2022 ayant à peine commencé ses méfaits que voici Vargtiman. La formule est la même : du black/doom aux accents folk viking bien balancé, vocaux clairs et growls entremélés, mais... Où sont les riffs, les mélodies qui restent en tête dès la première écoute ? Où sont les envolées de chant clair, les montées épiques ? C'est bien ce qui manque à cet album : l'épique. On se retrouve perdu dans un mid tempo fade aux riffs black metal génériques, à mille lieux de la couleur imposante que savait lui donner aussi bien Bathory qu'Ereb Altor par le passé. Si des morceaux comme "Fenris" ou "Rise of the destroyer" offrent des débuts pas désagréables, si "Ner i Mörkry" offre des lignes de chant un peu plus inspirées que le reste, on en perd vite le fil tellement rien ne démarre vraiment. On sort de ces 42mn sans rien avoir retenu. Si la déception fait au final partie intégrante du parcours de fan, elle est toujours aussi amère lorsqu'elle touche un groupe qui a largement marqué votre parcours musical.

 

Stangarigel – Na severe srdca
Black Metal – Slovaquie (Hexencave Productions)

Matthias : Personnellement j'ai eu plus de mal avec le dernier album de Krolok ; il crée une certaine atmosphère, certes , mais je trouve qu'il manque quand même d'un tantinet de souffle par rapport à l'opus précédent, Flying Above Ancient Ruins. Parmi les projets qui gravitent autour de Malokarpatan, et qui semblent tous pris d'une certaine hyperactivité, j'ai préféré Na severe srdca, première sortie de Stangarigel. On peut véritablement parler d'un même écosystème typiquement slovaque, car derrière ce nouveau nom se cache Adam S. - alias ici Lesodiv - qui n'est autre que le compositeur et guitariste du dernier album de Malokarpatan, mais qui a également officié comme guitariste pour une démo de Krolok. Oui, la Slovaquie est bien petite. Il s'associe ici avec un certain Stalagnat au chant et à la batterie.

Soyons honnêtes : avec son Black Metal à l'ancienne et son chant guttural en slovaque, la parenté avec Malokarpatan reste fort tangible. Mais Stangarigel délaisse l'aspect furieux des premiers albums pour développer une version plus planante de ce Black Metal primordial, délaissant le litron pour s'enfoncer dans les bois trouver un peu de sérénité, avant d'être pris dans la sarabande des êtres qui les peuplent sur "Hviezdne ohne nad kosodrevinami". Na severe srdca reprend certains des codes du Black Metal slovaque contemporain - c'est fort perceptible sur l'épique "Smaragdová koruna diabla" - s'inscrivant dans une nouvelle scène nationale qui d'ailleurs reprend le flambeau de quelques dignes prédécesseurs du temps du mariage avec le voisin tchèque. Mais Stangarigel s'aventure dans une ligne plus folk, plus pagan sans verser dans les clichés du genre, plus onirique en fait, qui mérite amplement de trouver un sol fertile.

 

Celeste – Assassine(s)
Black metal / Post-metal – France (Nuclear Blast)

Raton : Mon affection pour Celeste n'a rien d'étonnant. Le projet lyonnais a émergé de la scène hardcore lyonnaise au milieu des années 2000 et s'est notamment fondé sur les cendres de l'excellent et fondateur groupe de screamo Mihai Edrisch. Le hardcore émotif et la rugosité amère font donc partie de l'ADN de Celeste. Même si cette sensibilité ostensiblement hardcore s'est atténuée avec le temps pour consacrer davantage de place au black metal, on en sent toujours les stigmates, comme dans l'intro façon break de "De tes yeux bleus perlés" où dans le lyrisme des titres et paroles, clairement emprunté à la tradition screamo française.

Celeste a toujours proposé une musique punitive, difficile à avaler avec une forme de poésie morbide de la violation ; à l'image des figures féminines qui ornent leurs pochettes, symboles des violences physiques et sexuelles qu'évoque le groupe. Assassine(s) prolonge cette approche en adoptant un style résolument plus post-metal que ses prédécesseurs. Les échos hardcore et sludge sont lointains et la musique est toujours plus atmosphérique et poisseuse. Le poids du black metal est cependant toujours très net dans le chant et le riffing. C'est un nouvel album déprimant, empli de fatalité et de noirceur, mais dans une justesse littéraire et sonore. 
Avec ce sixième disque, Celeste prouve ne pas faiblir dans son pouvoir évocateur, comme le prouve le fantastique ultime morceau, "Le coeur noir charbon".

 

Ustalost – Before the Glinting Spell Unvests
Black Metal – USA (Gilead Media)

Hugo : La scène Black Metal américaine, ce n’est plus un secret, a des périodes fastes, où les sorties qualitatives semblent se multiplier. Ces dernières années, en l’absence de certains gros noms (la nébuleuse Ash Borer, pour ne citer que ce groupe), il semblerait qu’il faille plutôt regarder du côté de l’underground pur jus. Yellow Eyes, aussi, fait partie des absents, ce qui n’est cependant pas le cas de certains de ses membres : Will Skarstad, co-fondateur du groupe, revient à la charge fin 2021 avec le second album de son projet Ustalost, cinq ans après le (déjà) très bon The Spoor of Vipers.

Et quelle belle surprise ! Before the Glinting Spell Unvests est un disque de Black Metal remarquable, tant fantasque, avec de nombreux passages à la limite du psychédélique, que bon-élève. Will améliore ici largement son jeu de basse, plus détaillé, accompagnant des riffs qui alternent entre le va-t’en-guerre et des passages plus sinistres, des arpèges dissonants. Enfin, l’un des gros points forts de l’album, et ce qui fait en grande partie sa richesse, est le travail ultraprécis sur les claviers. Tour à tour, ceux-ci débordent de compositions à la John Carpenter, avant de venir se ranger derrière les couches d’instruments, appuyer de façon plus discrète, comme des orgues, les ambiances du disque. D’une richesse rare que l’on redécouvre à chaque écoute, ce nouvel opus est un beau candidat au meilleur disque BM de 2021.

 

Zmarłym – Druga Fala
Black Metal / Noise / Ambient – Pologne (Godz ov War Productions)

Matthias : Terre ô combien fertile pour le Black Metal, la Pologne n'en était quand même pas loin de tourner un peu en rond, entre la cohorte des disciples encapuchonnés de Mgla, une foule de groupes éphémères de War/Pagan/Trve plus ou moins nauséabonds, et les facéties de Nergal sur les réseaux sociaux. C'est donc avec un plaisir certain que je vois monter en puissance un nouvel aspect de la scène nationale, qui orbite plus ou moins autour du label Godz ov War Productions, avec des groupes tels que Grusja, Biesy, ou encore Tankograd dans un rayon plus doomesque. Des jeunes formations qui ne rejettent pas l'influence de leurs aînés, au contraire, mais qui veulent bombarder le monde d'un Black Metal qui laisse libre court tant à la folie la plus déjantée qu'à toutes les expérimentations musicales. Un courant dans lequel s'inscrit totalement Zmarłym avec son premier album Druga Fala : dès l'entrée en matière sur le titre éponyme, le groupe part sur une ligne de BM rapide et brutale qui s'enrichit progressivement d'éléments puisés ailleurs, pour finir par virer à la fois groovy psyché et punkisant dopé à l'électro. Et la suite de l'album ne s’essouffle pas après ce premier sprint, bien au contraire : Zmarłym enchaine les passages hallucinés avec spoken word en polonais, entre bad trip et dépression nerveuse, avec des moments de furie pure comme "Spacer", durant lesquels un certain Andrew rugit plutôt qu'il ne chante. Preuve en tout cas est faite : le Black Metal n'a pas encore tout dit, tout exprimé, et cette nouvelle scène polonaise se fait l'étendard d'une vision grotesque mais assumée, aussi hallucinée et hallucinante des Arts noirs, dans un pays qui les a parfois trop pris au sérieux. Et oui, en 2022, Black Metal ist Freak.

 

Гнёт - Бремя
Black Metal - Russie (Indépendant)

Malice : Décidément, cette Série fait la part belle aux teintes verdâtres, et la pochette morbide de cet album de Гнёт (ou Gniot, et je l'écrirai comme ça par souci de facilité) fait encore plus dans le fluo que celle de Nocturnal Triumph. Le parallèle s'arrête à peu près là, sauf pour un point : comme l'album présenté plus haut, Бремя (Bremia, soit fardeau) se base sur des riffs permanents pour développer sa musique. Le chant glacial de Maxim Levin paraît parfois en décalage avec cette guitare très mordante, qui n'enchaîne pas forcément les tremolo pickings mais offre plutôt un côté catchy qui n'empêche pas le tout de sonner cru, agressif. Gniot sort là son quatrième album depuis 2020, sans compter une foule d'EP et de démos, et on ne peut qu'être impressionné par les idées qui dégoulinent de partout : tout au long de l'album, de géniales nappes de clavier viennent accompagner le black assez frontal, voire quasi dépressif à la Leviathan (la voix, surtout, évoque le groupe américain), sans jamais complètement adoucir le propos. 

Sur Вознесение, on a parfois des réminiscences du Burzum des débuts. Et alors qu'on pense avoir cerné Gniot, un interlude survient et l'enchaînement de morceaux nous laisse pantois : "Нож" revient à un côté bien plus agressif, avant que "Пир Во Время Чумы", clairement mon titre préféré, lance une atmosphère plus grandiloquente avec ces orgues géniaux et ce riff épique qui jaillit comme un éclair. Bremia se clôt sur les mêmes orgues frissonnants, terriblement accrocheurs, qui rappellent presque un Abysmal Grief ayant accéléré le tempo. Gniot frappe très, très fort avec Bremia, qui fait partie de ces rares albums dont on termine l'écoute en se disant que le niveau n'a cessé d'aller crescendo. 

 

Muvitium – Under vemodets töcken
Black Metal / "Atmosphérique" – Suède (Ancient Records)

Hugo : Swartadauþuz est à mon sens l’un des meilleurs protagonistes au sein du Black Metal universe. Le 12 décembre dernier, le spectre suédois a sorti simultanément trois disques : le petit dernier psychédélique de Bekëth Nexëhmü, un album ambient avec Det Vita Trädet, ainsi que le nouveau Muvitium. J’ai choisi ici d’évoquer ce dernier, déjà car c’est un projet plus méconnu que BN, et qu’il mériterait selon moi davantage d’acclamations. Dans la veine de nouveaux groupes comme Ringarë ou Greve – tous deux dans la Swartagalaxie – Muvitium rend hommage au Black Metal symphonique d’antan. 

La production de ce deuxième album donne un ton nostalgique à l’album. Les claviers sont dissimulés de façon très maline derrière la superposition des couches de guitares, et quelques voix claires viennent parfois percer la saturation globale. Il convient également de souligner à quel point Muvitium sait aussi se faire accrocheur. Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter ce premier titre, aperçu plutôt complet des talents du musicien, où s’enchaînent riffs entêtants, nappes ambiantes belles à pleurer, et passages hargneux au possible. Difficile alors de reprocher sa productivité à Swartadauþuz avec ses nombreuses sorties, écrasant à mon sens toute la concurrence.

 

Northern Solitude – El meu cos gelat als voltors
Black Metal / Raw – Catalogne / USA (Pile of Heads Productions)

Hugo : Les pochettes rigolotes et/ou intrigantes, c’est mon gros pêché mignon. À vrai dire, ça fait partie de mes critères de sélection quand il s’agit de sélectionner le Black Metal underground que je vais écouter. Et souvent on obtient de bonnes surprises, mine de rien, avec par exemples les disques de Feufolet (BM québécois) ou Northern Solitude ces dernières semaines. Pochettes rigolotes, oui, mais deux visions du Raw Black exprimées assez différemment. El meu cos gelat als voltors, l’album de Northern Solitude, n’est à mon sens pas criard, agressif. On est sur du raw cocon à la Paysage d’hiver, qui ne fait pas trop mal aux oreilles.

De ce que j’ai compris, El meu cos gelat als voltors est une collaboration entre deux musiciens américains et un chanteur catalan. Le tout fait une petite demi-heure, ce qui rend l’album particulièrement addictif, d’autant qu’il est gorgé de riffs épiques et majestueux, à situer vaguement entre Sargeist et Forteresse. Les compositions sont vraiment belles, sincères, et ponctuées de passages qui prennent le temps de développer de belles ambiances quasi-dungeon synth. Un disque à ranger parmi les belles découvertes de 2021, faites sur le tard.

 

Funeral Mist – Deiform
Black Metal – Suède (Norma Evangelium Diaboli)

ZSK : Trois ans après Hekatomb, Funeral Mist est déjà de retour. Déjà ? Oui, car rappelons que Hekatomb était sorti… 9 ans après Maranatha. Et Arioch nous a, comme la dernière fois, pris par surprise en sortant un nouvel album presque sans crier gare, peu avant Noël et dans une certaine discrétion également, mais il ne fait nul doute que les amateurs se seront bien vite mis au courant. Quatrième album du projet solo du chanteur de Marduk, Funeral Mist vient à nouveau nous balancer à la gueule son Black-Metal cradingue, brutal et glauque. Certes, c’est du sale relativement « propre », ou du propre relativement sale, allez savoir mais ce qui est sûr c’est que Funeral Mist ne perd rien de son aura et de sa force de frappe. L’ensemble navigue toujours entre du mid-tempo bien morbide et des coups de speed très chaotiques. De ce point de vue, il n’y aura aucune surprise, mais Funeral Mist reste finalement constant dans ses performances et tout le monde n’en est pas capable. Et le one-man band (enfin, toujours accompagné du batteur Lars B. (ex-Marduk)) est en forme. C’est encore une fois la performance volubile et hallucinée tout du long d’Arioch qui retient l’attention, et c’est aussi ce qui fait le charme de Funeral Mist. Avec quelques passages plus singuliers (le morceau-titre notamment), Deiform tente de varier un peu le propos par moments, mais on retiendra toujours les assauts Black-Metal bien graisseux, qu’ils soient pied au plancher ou plus ténébreux. Pas forcément le meilleur album d’Arioch, bien que chacun aura son avis avec le recul nécessaire, sachant qu’un Maranatha a pu récolter le statut de culte, mais au minimum du très bon Funeral Mist, et c’est déjà pas mal quand on voit les performances variables de Marduk à côté. Urgh !

 

Ethereal Shroud – Trisagion
Black Metal Atmosphérique – Royaume-Uni (Northern Silence)

Dolorès avait choisi le formidable dernier album d'Ethereal Shroud dans sa contribution à notre sélection des meilleurs albums de 2021. On vous invite à la relire juste ici.