L'autre belge de la rédac'. Passé par Spirit of Metal et Shoot Me Again.
On peut le dire désormais, même si certaines pépites sont certainement passées sous mon radar : 2021 n'aura pas été un grand cru en matière de heavy metal old school, qu'il soit épique ou « traditionnel », alors que les années précédentes avaient réservé leur lot de pépites dans tous ces styles grâce à certains labels de choix tels que Cruz Del Sur ou encore Gates of Hell – qui nous concerne pour cette chronique. Citons cependant pêle-mêle, parce qu'une première chronique de 2022 peut aussi servir à ça, les albums de Herzel, Pharaoh, Wheel, Warrior Path, Morgul Blade ou encore Master Spy. Ne me parlez même pas du Senjutsu d'Iron Maiden, je pourrais devenir agressif.
Mais qui dit nouvelle année dit nouvelles attentes, et on démarre 2022 sur les chapeaux de roue du côté, donc, de Gates of Hell Records : le premier album des Canadiens de Maule a tout pour, si pas réinventer la roue (en même temps, si ce sont vos attentes en vous promenant sur la désormais célèbre chaîne YT « NWOTHM Albums », remettez-vous en question), au moins la faire tourner à grande vitesse sur l'autoroute de vos coeurs. Dès les premières notes, la référence n°1 est évidente, mais elle a au moins le mérite de nous plonger dans une période moins systématiquement copiée – je parle ici d'Iron Maiden... ère Di Anno. Oui, ces mélodies de twin guitars et ce riff qui déboulent sont comme jaillis des doigts de Dave Murray et Adrian Smith, et je ne parlerai même pas de cette basse galopante et presque aussi audible que celle de Steve Harris (faut dire que le gars s'appelle Johnny Maule...). Mais côté chant, le timbre râpeux de Jakob Weel nous ramène à quelque chose de plus primitif, brut de décoffrage.
Du moins de prime abord, et surtout sans que jamais cela sonne forcé : si Weel sonne presque punk, voire par moments proche d'un hardcore old-school sur « MAULE », on sent bien que ce n'est jamais par manque de technique vocale mais bien par choix artistique. D'ailleurs, c'est sur sa voix que reposent les moments les plus accrocheurs de Maule, comme ces refrains de "Evil Eye" ou "Summoner" qui vous resteront en tête dès la première écoute. « Red Sonya » accélère le tempo jusqu'aux limites du thrash sur ses couplets saccadés, tandis que ceux de « Sword Woman » rappellent furieusement ceux du « Ram It Down » de Judas Priest, Weel s'offrant même le luxe de pousser un peu sa voix. Cette dualité entre des titres voguant entre les influences punk et plus épiques du heavy metal traditionnel font de cette première offrande de Maule une écoute très agréable, et même étonnamment variée : alors que l'immense majorité des groupes de la scène a tendance à s'essouffler au fil des titres, « Father Time » lance le dernier quart d'heure de l'album avec son meilleur riff, pour une véritable marche guerrière à la Eternal Champion.
On termine l'écoute charmé : la triplette finale est résolument différente des très efficaces « Evil Eye » et « Ritual », qui ouvraient la marche. « We Ride » conclut même le tout sur un riff aux accents pesants et épiques et on se dit que Maule, en fait, a offert encore plus que promis avec ce debut album. Chapeau, on en redemande ...
Tracklist :
1. Evil Eye (03:58)
2. Ritual (03:40)
3. Summoner (04:26)
4. MAULE (04:15)
5. Red Sonya (02:55)
6. Sword Woman (03:46)
7. Father Time (05:50)
8. March of the Dead (03:57)
9. We Ride (05:40)