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Album

07 décembre 2021 - Michael

Trivium

In the Court of the Dragon

LabelRoadrunner Records
styleMetalcore
formatAlbum
paysUSA
sortieoctobre 2021
La note de
Michael
9/10


Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Tout juste dix-huit mois après un What Dead Men Say un peu insipide, Trivium revient – déjà ! – sur le devant de la scène avec un nouvel album intitulé In the Court of the Dragon. Cette sortie d’un nouvel album, non pas précipitée mais en tout cas très rapide, n’inspirait pas forcément grand-chose de bon. Il faut dire que le groupe a soufflé le chaud et le froid depuis le début de sa carrière. En dépit de tout le bien que l’on pense de son leader charismatique et de sa bonhomie, nombreux sont ceux qui continuent de suivre le groupe uniquement en raison du début de carrière fantastique que le groupe avait fait, et non en raison des derniers efforts du groupe. Ce n’est pas faire offense à Trivium que de dire que The Crusade et, surtout, Shogun, ont à eux-seuls fait la réputation du groupe. Par la suite, les Américains ont alterné de très bons albums (In Waves ; The Sin and the Sentence) et d’autres plus hétérogènes, qui manquaient certainement de personnalité ou d’une étincelle (Vengeance Falls ; Silence in the Snow ; What the Dead Men Say).

Ce nouvel opus ne sombre toutefois dans aucun de ces écueils. Non seulement Trivium nous offre un album massif, avec des titres qui vont à coup sur devenir des piliers de setlist, mais le groupe le fait avec une patte de plus en plus personnelle. Après une courte introduction instrumentale (X), le groupe rentre dans le vif du sujet avec l’excellente In the Court of the Dragon. Dès les premières minutes, on est plongé dans ce subtil mélange délicieux de riffs galopants, d’une batterie bien claquante (Alex Bent a vraiment beaucoup apporté au groupe) et d’un Matt Heafy particulièrement en forme. Et le reste de l’album ne dérogera pas à la règle : les refrains sont catchy, jamais mielleux (A Crisis of Revolution ; The Phalanx, notamment) ; les leads et soli sont nombreux et inspirés, jamais forcés ; les lignes de batterie dynamiques, jamais linéaires (on aura même droit à du blast, comme sur la très énervée A Crisis Of Revelation). Les compositions, très heavy, parviennent toujours à trouver le point d’équilibre entre mélodies entêtantes et émotions, avec des riffs quasi-typés death mélo, comme le metalcore sait nous en offrir (Feast of Fire, en tête).

Ce qui marque le plus, à l’écoute de cet album, est la quantité de hits qui font directement mouche. Je pense notamment à l’excellente The Phalanx avec son riff très heavy et son refrain plein d’émotions, à Like A Sword Over Damocles et son rythme effréné et ses leads bien léchés, ou bien encore à In The Court of Dragon et sa multitude de riffs. Pas besoin de dix écoutes pour adhérer, la gifle est immédiate. L’on pourrait également citer la frénétique From Dawn to Decadence et son travail poussé sur les vocals, de même que Feast of Fire qui nous laisse scotché.

Certes, l’album contient toujours quelques petits passages qui auraient pu être évités, un peu too much pour nos oreilles. On pense notamment à l’enchaînement No Way Back Just Through / The Shadow Of The Abattoir qui vient un peu faire retomber le soufflé, au beau milieu de l’album (surtout sur ce premier titre). Autre point négatif : le mix. Quel dommage d’avoir autant surmixé les guitares et les voix au détriment d’une batterie qui peine parfois à tirer son épingle du jeu et, surtout, au détriment de la basse qui est relayée au troisième ou quatrième plan. Les guitaristes ou les amoureux de musiques guitar-driven apprécieront, mais certains titres auraient certainement mérité une basse plus créatrice qu’accompagnatrice.

Ne gâchons toutefois pas notre plaisir, les points noirs sont rares sur cet album. A l’exception des quelques petites scories, Trivium revient avec ce qui semble être le meilleur album depuis Shogun. Serions-nous face au pic de la carrière du groupe ? Difficile de le dire. Mais ce qui est clair, c'est que les Américains sont de retour avec un album puissant, mélodique, rythmé et à l'effect addictif immédiat. Difficile de penser, à ce jour, que l’album aura une courte durée de vie. Chaque écoute révèle de quoi s’extasier davantage et il est évident que la performance XXL de Matt Heafy y est pour beaucoup. Quelle fin d’année, décidément !

Tracklist:
1. X (instrumentale)
2. In the Court of the Dragon
3. Like a Sword Over Damocles
4. Feast of Fire
5. A Crisis of Revelation
6. The Shadow of the Abattoir
7. No Way Back Just Through
8. Fall Into Your Hands
9. From Dawn to Decadence
10. The Phalanx

 

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