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L'année 2020 vue par Di Sab

jeudi 28 janvier 2021
Di Sab

Tout, d’un point de vue économique, politique, social et sanitaire a été dit sur 2020. Musicalement, puisque c’est ici le propos, j’ai tout de même trouvé que ce fut une année riche. Le confinement m'a donné plus de temps pour écouter et découvrir ce qui explique les nombreux premiers albums mentionnés dans ce top. Les groupes attendus n’ont pas déçus (on pense en premier lieu à Deftones et Oranssi Pazuzu ainsi qu’à Wytch Hazel) et certains groupes que j’avais cessé de suivre m’ont prouvé qu’ils ne méritaient pas qu’on les quitte des yeux (Pallbearer). Cette belle année musicale n’éclipsera pas la morosité ambiante qui nous ronge depuis Mars et ne gommera pas davantage nos incertitudes ; mais puisse ces albums vous apporter un peu de baume au cœur, à la manière dont ils ont fait battre le mien.

Top Albums 

Slift - Ummon 

On vous en parle en détail ici et on vous résume tout le bien qu’on en pense, mais cette année fut Toulousaine et psychédélique. A l’aube du premier confinement, Slift nous propulse dans sa navette sonore pour un voyage inoubliable. Un album salutaire, bravo messieurs !

Deftones - Ohms 

Ils ont 30 ans de carrière mais ils continuent à sortir des chefs d’œuvre. Après un Gore franchement pas mémorable, le meilleur groupe de Metal alternatif du multivers revient avec un Ohms sensible et apaisé. Quelques tubes et beaucoup de moments de grâce, vous en apprendrez plus ici.

Spirit Possession - S/T 

Plus vicieux que le variant anglais, Spirit Possession officie dans une sorte de Black Thrash claudiquant. Bien destroy, à grand renfort de cymbales qui font ding ding ding, les fans d’Aura Noir et de Malokarpan apprécieront.

Oranssi Pazuzu - Mestarin Kynsi

Dans le top Horns Up et dans celui d’à peu près tout le monde, il n’est pas nécessaire d’en remettre une couche. Oranssi Pazuzu a signé un des albums les plus ambitieux de sa carrière et sans doute le plus immersif. 

Nothing - The Great Dismal 

Nothing faisait partie des groupes ayant dans leur discographie un classique trop lourd à porter. Alors que le Tired of Tomorrow de 2016 fait partie des plus grands albums de Shoegaze du XXIème siècle, qui s’attendait à ce que le groupe sorte un autre opus qui pouvait rivaliser ? C’est le cas de The Great Dismal. Moins cotonneux, plus direct et heavy, The Great Dismal contient une ration conséquente de tubes plein de rage et de mélancolie qui m’accompagnent depuis l’automne. Magnifique.  

Mount Hush - S/T 

Alors que je suis avec de moins en moins d’assiduité la scène stoner/doom/heavy psych, le premier effort des Allemands est ma découverte de l’année dans le style. Heavy psych très bluesy avec quelques claviers et quelques cuivres par-ci par là, les quarante minutes s’écoutent toutes seules. A l’écoute de l’album, on ressent immédiatement que les membres ont passé beaucoup de temps à jamer ensemble dans leurs Alpes natales, qu’une vraie entente artistique existe entre eux. Le résultat n’est certes pas révolutionnaire mais il en demeure hyper agréable. A écouter en toutes circonstances ! 

Emma Ruth Rundle & Thou - May Our Chambers be Full

La collaboration la plus attendue de l’année. Le résultat est très intéressant, l’équilibre entre la rage de Thou et la sensibilité d’Emma Ruth est parfaitement trouvé. On vous en parle en détail dans le bilan général.  

Loathe - I Let In and it took everything 

Le titre est super, le contenu l’est tout autant. Avant 2020, je n’avais jamais entendu parler de Loathe. A l’instar de Vein, on se retrouve face à un groupe New Generation qui pioche allègrement dans ce qu’à produit les années 90 pour concocter un album référencé, certes, mais hyper bien écrit. La production est monstrueuse, la performance vocale est impressionnante, les breaks sont efficaces et sont contrebalancés par des petites touches plus atmosphériques qui font respirer l’ensemble. A mettre dans les mains de tous ceux qui ont grandi dans des baggys trop larges et qui gardent un souvenir ému des premiers Slipknot et autres Deftones.  

Pallbearer - Forgotten Days

L’album dont je n’attendais rien par excellence. Heartless avait été super poussif et j’avais peur qu’après d’excellents débuts, Pallbearer devienne un de ces innombrables groupes génériques. Je suis hyper heureux de m’être trompé. On retrouve dans Forgotten Days le Pallbearer à grosses pièces, les titres de 10 minutes qui prennent le temps d’envelopper l’auditeur dans leurs tristes mélodies. Très convaincu aussi par les formats plus courts comme Rites of Passage où le groupe arrive à aller à l’essentiel sans perdre en charme. La vraie bonne surprise de cette année.

R.I.P - Dead End

Pas facile d’écrire sur Dead End et de défendre sa place dans le top 10. Dead End a peut être des longueurs malgré ses coutes 30 minutes, le propos est peut être ultra répétitif mais l’ambiance véhiculée pardonne tout. Le groupe se qualifie de « Street Doom », par cela il faut comprendre un son épais au service de compos nerveuses, très garage dans l’esprit. Vous nappez le tout d’une ambiance morbide de pacotille qui rappelle Chair de Poules, Scooby Doo et les Misfits et vous vous retrouvez avec un album un peu geek, qui pue la sueur, la weed et les doritos. Mignon comme tout. 

Top EPs 

Bring Me The Horizon Post Survival

Des tubes, des tubes, des tubes.

GulchImpenetrable Cerebral Fortress 

Des hommes en colère, des hommes en colère, des hommes en colère.

Autolith - Caustic Light

Des riffs mécontents, des riffs mécontents, des riffs mécontents.

Mention honnorables :

En vrac : Wytch Hazel, Touché Amoré, Acid Mammoth, Kind, Havukruunu, End, Napalm Death, Regarde les Hommes Tomber, Hail the Void, Crystal Spiders, Envy, Spirit Adrift, Akhlys, Higher Power, All them Witches, Drain et tant d’autres oubliés pendant cette tentative de liste.

Pas assez écoutés pour me faire un avis ou pas écoutés du tout : Dark Buddah Rising, Elephant Tree, Boris et Green Druid

 

Hors metal

Jessie Ware - Spotlight

Disco chic pour jeune urbain gentrifié.

Freeze CorleoneLMF

Un album de qualité qui a ouvert sa fanbase à tous les mongoliens du rap jeu et du metal game. On est un poil en dessous de Projet Blue Beam mais quelques kilomètres devant les sorties rap français de l’année. Validé par Roselyne Bachelot et par votre serviteur.

Zuukou Maynzie – Primo Temporada

Le copain de Freeze Corleone. Un peu plus arty peut être mais tout aussi efficace.

Moodie Black Fuzz

Noise rap américain, pour tous les fans d’Ho99o9, de Death Grips et de Dälek.

Crack Cloud - Pain Olympics 

Melting pot postapocalyptique pour crise existentielle généralisée.

Dua Lipa - Future Nostalgia

Un peu de sucre dans une année qui laissera à chacun d’entre nous un goût amer.

Top concerts :

1 - NSDOS @Petit Bain
2 - Zombie Zombie @ Petit Bain
3 - Mars Red Sky @ Take me Août
4 -  Oiseaux Tempêtes @ Petit Bain
5 - Wormsand @ Gouha Rock Fest

 

Découvertes :

Cette année mes découvertes les plus marquantes ne sont pas musicales. Le confinement m’a permis de prendre le temps de me plonger dans The Wire et Damasio qui sont sans doute mes deux découvertes de l’année.

Pochettes :

Coup de gueule : 

Espoirs:  

Comme tout le monde, un retour à la normale d’un point de vue social et sanitaire. Musicalement parlant, découvrir les nouveaux Hangman’s Chair, Darkthrone, Cult of Luna, John Carpenter, Elder, Ghost, Deafheaven, Lana Del Rey.. et puis des concerts. N’importe lesquels mais des concerts.