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Comment se fait-ce qu’un groupe comme Be’lakor ne soit pas encore connu en France ? Non seulement ils ont publié un premier album autoproduit en 2007 intulé « The Frail Tide » qui a été positivement reçu par la critique, mais ils sont revenus en 2009 avec Stone’s Reach mieux produit et encore plus efficace.
Australiens, ce qui est assez rare pour être souligné, les membres de Be’lakor font référence par ce nom à un personnage du jeu Warhammer. Toujours est-il que si le death mélodique patauge souvent dans une bouillie d’ersatz de Dark Tranquility, certains groupes sortent la tête et la épaules du lot. Récemment nous avions chroniqué l’ultime opus d’Allegaeon qui nous avait donné quelques fragments de satisfaction, mais voir Be’lakor jouer au Summer Breeze pour ce qui était leur première performance sur le continent européen a été le déclic pour moi. Voir ces kids australien nous gratifier d’un metal si inspiré, mature, est un plaisir, mais n’est finalement pas tellement une surprise.
L’album débute par des sons acoustiques comme tout droit tirés d’un album d’Opeth sur le titre "Venator". S’en suit un ensemble de phrasés témoignant de l’amélioration du jeu des australiens et d’une capacité à saisir son auditoire par des passages sombres voire mélancoliques. Si chacun des titres de l’album s’avèrent être assez longs (6 à 7 minutes), les breaks et changements d’ambiance sont toujours fluides à la manière des finlandais de Wintersun. Rien ne vient heurter nos oreilles.
"From Scythe to Sceptre" et "Outlive the Hand" empruntent des influences doom metal par certains rythmes mid tempo. Néanmoins, le groupe ne reste jamais cantonné à un schéma au sein d’un même titre et offre une musique montant en intensité qui vous feront voyager au grès des notes et des accélérations. La première citée me rappelle parfois les heures de gloire de Mors Principium Est avec cette texture si triste mais puissante et ces leads en tremolo picking.
Si le meilleur de l’album se situe dans les premiers titre, Be’lakor ne baisse pas d’intensité et nous offre cette si belle communion entre d’entrainantes mélodies sur un fond de double pédale et une rythmique incisive tout au long des titres “Sun’s Delusion”, “Held In Hollows” et “Aspect”.
L’ultime titre de l’album, long de 10 minutes retourne aux influences des premiers titres avec une présence accrue des pianos dans de captivantes mélodies lors de l’introduction. Le restant laissant la place à d’épiques riffs de death mélodique qui m’ont laissé sans voix et me faisant regretter qu’un si bon album ait une fin. Avec le recul c’est peut être le meilleur titre de l’album bien que mon cœur balance avec From Scythe to sceptre.
Chaque année, on annonce du renouveau sur la scène mélodique avec une révélation qui viendra balayer les ancêtres de la scène de Gothenburg. Si Be’lakor a encore beaucoup à faire, ils peuvent apporter une touche de fraicheur dans ce milieu et satisfaire au plus haut point les amoureux du genre.
A consommer sans modération.
1. "Venator" 8:37
2. "From Scythe To Sceptre" 6:58
3. "Outlive The Hand" 8:39
4. "Sun's Delusion" 9:09
5. "Held In Hollows" 7:23
6. "Husks" 2:48
7. "Aspect" 5:51
8. "Countless Skies" 10:00
