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Les maîtres du Postcore ont encore frappé (je vais me faire traiter d'hérétique par les fans de feu Neurosis). Cult Of Luna, depuis ses débuts, ne cesse de surprendre et de perfectionner un style qui lui est propre. Il n'y a qu'à en juger par le nombre de membres présents dans le groupe pour montrer que ce groupe n'est pas comme les autres. Slipknot en avait neuf dont la moitié ne servait à rien, Cult Of Luna en a huit... Mais tous utiles. Ce qui en dit long sur le potentiel de richesse des compositions.
Et ce potentiel est de mieux en mieux exploité. Après un Salvation qui ouvrit la voie à un univers plus posé que par le passé mais qui souffrait de grosses longueurs et un Somewhere Along The Highway plus varié et s'imposant vite comme une référence du Post Core, Cult Of Luna, dès 2008, revint avec un Eternal Kingdom du même standing. Bien sur, ce genre d'album au vu de la richesse proposée ne s'apprivoise pas facilement. Néanmoins, quand son état sauvage s'est totalement envolé, il va de soi que le plaisir procuré est à la hauteur du travail fourni.
Eternal Kingdom est bien moins évident à cerner que Somewhere Along The Highway. Tout simplement parce que le premier cité est plus monolythique. C'est, évidemment, le concept qui le veut. Un concept basé sur le livre Tales From The Eternal Kingdom écrit par un patient psychiatrique jugé coupable du meurtre de sa femme. Son état mental, un peu schyzophrène, colle bien avec l'univers d'un Cult Of Luna évoluant entre divers sentiments tels la plénitude, l'introspection, l'émerveillement, la solitude, la dépression et la folie furieuse. Pour tout faire ressentir, les Suédois ont laissé tombé ce qu'ils avaient initié sur les deux précédents albums : l'introduction de voix claire. C'est aussi ça qui joue dans ce sentiment de monolythe. Ce sont, ainsi, les voix torturées de chacun des trois chanteurs du groupe qui se font entendre, par fois en même temps pour donner encore plus de puissance à la musique profondément recherchée du groupe. On sent une maîtrise de tous les instants de chaque élément de la musique de Cult Of Luna, de la grosse mélodie bien audible au plus petit sample dont on ne comprend l'existence qu'au bout de dix écoutes mais qui donne tout son sens à la musique. Derrière les gros riffs bien lourds entre Post-Core et Doom, se cache un bon nombre d'artifices qui renforce la beauté ou la dissonance. Je ne vais pas vous citer tout l'album mais si je devais vous citer un morceau, ce serait « Following Betulas » et son final... Comment pourrais-je dire... Somptueux, magistral, merveilleux, qui vous pousse à découvrir encore plus d'album de tout horizon pour pouvoir continuer à être surpris et émerveillé de cette manière. Je ne veux pas vous le décrire de peur de vous faire perdre tout son interêt, un peu comme si je vous disais qui était Keyser Söze vous gachant tout le reste. Sachez juste que ce final est à la hauteur des attentes. (j'en fais peut être trop mais je vous dis les choses comme je les ressens).
A savoir si je préfère Somewhere Along The Highway ou Eternal Kingdom, je n'en sais strictement rien et là n'est pas vraiment l'interêt. Ce que je sais c'est que le second est composé de la chanson de Cult Of Luna qui me fascine le plus, loin devant le reste et, pourtant, Dieu sait que le reste de leurs morceaux me fascine mais cette chanson est pour moi l'aboutissement ultime de l'album à la manière d'un très bon film. Bien sur, cette chronique n'est pas exhaustive et vous regretterez que je n'ai parlé que de « Following Betulas » alors que chacun des morceaux (même les interludes) est d'une richesse extrême et vaut l'achat à lui seul de l'album. Donc oui, cet album a un quelque chose de particulier qui ne vous laissera pas de marbre. C'est certain.
1. Owlwood
2. Eternal Kingdom
3. Ghost Trail
4. The Lure (Interlude)
5. Mire Deep
6. The Great Migration
7. Österbotten
8. Curse
9. Ugín
10. Following Betulas