BABYMETAL @ Paris
Elysée Montmartre - Paris
Dans l'équipe car il était là avant.
En juillet 2014, BABYMETAL donnait à La Cigale de Paris son premier concert européen et donc, a fortiori, français. 6 ans plus tard, le groupe japonais revient dans la capitale, mais cette fois-ci 300 mètres plus loin, dans le mythique Elysée Montmartre. Une capacité réduite de 9 places (c’est précis) mais aux billets quasiment au double du prix et sold out depuis bien longtemps. Les temps changent.
Pour ouvrir cette soirée, on a droit à Skynd, groupe du Royaume-Uni qui base toute son imagerie et ses paroles sur les tueurs en série ou encore les légendes urbaines sur fond d’EBM. Univers radicalement opposé au kawaii des BABYMETAL donc ; peut-être pour donner un coté plus adulte au schmilblick. Reste à voir ce que ça donne sur scène. Accompagnée de deux musiciens masqués, la chanteuse va alterner entre voix féminines et voix masculines, variation rendue possible par moult effets, avec tout de même une prédominance pour un côté “j'essaye de sonner comme Yo-landi Vi$$er de Die Antwoord”. Reste que c’est tout de même pas bien foufou. Ok la chanteuse assure, mais y a tellement d’effets sur sa voix, qu’on finit par se dire qu'elle pourrait chanter comme une casserole que ça reviendrait au même. Niveau ambiance, ce qui constitue tout de même le gros du concept, certaines étaient pas mal, mais la plupart du temps c’est poussif, ça force sans arriver à ses fins. Tout ça pour dire que quand même, je préfère l’époque où il n’y avait pas de première partie.
Les lumières s'éteignent, l'écran géant en fond de scène s'allume pour rajouter du visuel à l'intro Future Metal qui retentit dans les enceintes. Et là, dès le départ, ça met le paquet : fini les épisodes narratifs avec un carton qui défile ; on a le droit à du vaisseau spatial, des apparitions façon téléportation et tout, avant que le concert ne démarre au quart de tour sur DA DA Dance ! Le groupe à l’air particulièrement en forme, se donnant à qui mieux mieux sur les danses et même vocalement avec un petit moment rap pour Moa qui rend fou tout le monde. Alors que c’est déjà la fête dans le pit, on peut tout de même noter que deux trucs ont changé depuis leur dernier passage en Europe. Déjà, on constate le retour de la formation “à trois filles”. Fini les deux danseuses supplémentaires. On a toutefois une remplaçante de Yui, qui est d’ailleurs en rotation avec d’autres danseuses selon les dates, à ce que j’ai compris. Petite anecdote, au passage : ce soir là c’était en principe une Morning Musume qui était sur scène avec le groupe, mais vous comprendrez bien que je n'ai pas été chercher sa tête dans les line up de ce truc... Autre chose déstabilisante, c’est l’absence du Kami-Band ! Remplacé par des types masqués provenant d’un groupe basé sur l’univers de Star Wars. Bon ok, ça colle au concept “Metal Galaxy”, mais ça soulève un autre problème : autant les mecs du Kami-Band semblaient avoir une personnalité propre, qui ressortait pendant les passages en instru avec en rab un renfort de moultes grimaces, là par contre… Le seul trait de personnalité qui sort, c’est genre, “ha, le guitariste est un metalleu à bagouzes” vous savez, de ceux qui ont sur chacun de leur 10 doigts une énorme bague de mauvais goût, ce que j’ai toujours trouvé moche et inutile (sauf pour contourner la loi sur les armes de catégorie D en substitue de poings américain, mais c’t’une autre histoire). Enfin tout ça pour dire que ce retrait des musiciens permet effectivement de mettre les filles (encore plus) en avant, mais ça donne aussi l’effet d’une régression qui rappelle les débuts du groupe.
Fini la nouveauté, on repart dans le connu avec un énorme Gimme Chocolate!! qui permet de reprendre pieds et de mieux sauter dans la très Bollywoodienne Shanti Shanti, un des meilleurs titres de ce nouvel album. Il passe en effet superbement en concert, avec une Moa plus souriante que jamais et qui n’hésite pas à se mettre la plus au bord de la scène pour saluer les premier rangs. Vu les réactions sur-enthousiastes que ça provoque, on a beau avoir des Asiatiques en face, si jamais la dopamine d’incel peux soigner le coronavirus, on est instantanément immunisé avec la vapeur de sueur qui flotte dans l’air. Mais ce n’est rien à côté de ce qui va se passer car BABYMETAL enchaîne avecBxMxC, choix curieux sachant que le titre est dispo uniquement sur la version japonaise (que j’ai bien évidement en ma possession, version Moon parce qu’on ne se refait pas), mais putain, quelle claque ! Le mélange opéré ici fait des miracles et Su, mine de rien, rappe étonnement bien ! l'énergie qui se dégage durant un court instant est folle et c’est tout l’Elysée Montmartre qui reprend les “Wanna Wanna Wanna Be” et autres “Want Some Want Some Want Some Beat”, aidé par l’écran géant qui sert de prompteur.
Alors qu’on est encore tout couvert de sueur après ce moment de bravoure musicale, c’est là que chacun des musiciens va aller de son petit solo sur l’intro de Kagerou. Bon, on parle de soli avec des mecs au charisme proche de zéro... Du coup, on va en profiter pour faire un petit topo de milieu de concert. Pour être tout à fait honnête, avant ce concert je le sentais pas trop. D'une part, à cause de la setlist beaucoup trop axée Metal Galaxy que je trouve en deçà des deux premiers albums, ce qui découle sur une absence de nombreux classiques. D'autre part et surtout, je sentais le groupe, enfin ceux qui s’occupent de BABYMETAL, un peu fainéant à en voir la flopée de clip sortis en mode “images live” (à peine ont-ils fait l’effort de mettre un effet kaléidoscope sur leurs clips, ce qui n’apporte du reste aucune plus value visuelle aux morceaux). Après, pas que j'y allais en traînant des pieds non plus hein, mais j'avais plus peur d'être déçu, que la magie n'opère plus. En somme j’avais peur d’avoir perdu la lumière ! Mais voilà, tel le croyant dans le doute qui retrouve la foi par l’action de Jésus Christ, cette première partie de concert balaie d’un revers de la main toutes ces interrogations et me voilà même à kiffer Kagerou une fois les filles de retour sur scène, alors que ce titre sur album, meh.
Si quelques chansons auparavant, BABYMETAL nous a emmené dans le pays où on se brosse les dents là où on chie et trempe les morts, nous revoilà bien en Europe avec Oh! MAJINAI, son air folk et ses choré à base de gigue, claquettes irlandaises et de kazatchok. Le tout avec le Joakim Brodén sur écran qui chante ou qui se transforme en robot du goulag ou chépakoi. J’aime pas Sabaton, j’aime pas toute la vague pouet pouet folk metal, mais là, ça passe à fond et je me retrouve même à avoir envie de danser putain. C'est peut être ça la magie BABYMETAL ?!. L’intensité monte encore d’un cran avec un Megitsune toujours aussi dévastateur où Su nous sort un “vous vous amusez bien ?” en Français. Bah ouais putain ! Suite à ça, on a PA PA YA avec sur l’écran son gros lard qui fait tourner les serviettes. Plus tôt, j’avais parlé de fainéantise sur les clips, bah les projections, c’est pareil ! Hormis sur certains titres comme BxMxC ou Oh! MAJINAI où l’on nous propose un contenu en adéquation avec la chanson, pour le gros du concert c’est des images live et même pas captées en live. Faudrait arranger ça parce que c’est clairement le point nul du concert...
Après un KARATE et un Distorsion toujours de haut niveau, joie utime, on a le droit à Headbanger que je n’avais plus vécu en live depuis Strasbourg ! Bonne idée de l’avoir remis dans la set list. Seulement voilà que les sirènes retentissent pour un Road Of Resistance qui va clore le set. 11 chansons, une heure de concert, on a droit ici au minimum syndical. Avec 3 album dans les pattes, ça serait bien de commencer à donner des concerts un peu plus conséquent. Set list beaucoup trop courte donc, mais au moins y a pas The One, ce qui en soit est toujours un bon point.
Setlist :
DA DA DANCE
Gimme Chocolate!!
Shanti Shanti Shanti
BxMxC
Kagerou
Oh! MAJINAI
Megitsune
PA PA YA!!
Distortion
KARATE
Headbangeeeeerrrrr!!!!!
Road of Resistance