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Tout ce qui touchait à KoRn depuis le départ de Head et donc l’effroyable « See You On The Other Side » m’importait peu. Quelques écoutes de ce dernier et de « Untilted » m’ont suffit pour tourner la page du groupe qui m’avait accompagné durant ma période Biactol et de le considérer comme mort.
La tournure que KoRn prenait sur scène était à mes yeux pathétique, le second guitariste en retrait, des lapins et chevaux qui n’apportaient pas grand chose avec des percussions et autres instruments électroniques, où étaient passées les valeurs du gang de Bakersfield ?
Je veux bien être d’accord qu’on ne peut pas avoir 25 ans tout au long de sa carrière et que tout musicien évolue, mais ça tournait au ridicule.
A côté de cela, Head sortait en 2008 son premier album solo intitulé « Save Me From Myself », oui comme tout le monde j’ai rigolé en voyant le titre de ce disque et sa tête de Jésus sur la pochette. Mais lorsque que je me suis penché sur ce disque, je peux vous assuré que j’ai remballé mes vannes à deux francs. Le KoRn que j’aimais était bel et bien parti avec Head.
Si beaucoup de parties sont niaises ou super moles, il faut reconnaître que l’album contient de très bons titres où l’on reconnaît là le compositeur principal du gang de Bakersfield. Ecoutez l’intro d’un « L.O.V.E. » qui vous rappellera celle d’un « Dead Bodies Everywhere », un « Flush » qui rappel le KoRn moderne d’ « Untouchables » ou encore cette intro super malsaine de « Re-bel » chantée par des enfants, ça fait limite pédophile (bon ok moins quand on lit les paroles).
Un disque sympathique qui se laisse écouter, quoi qu’il en soit, toujours plus intéressant que les sorties de KoRn.
L’année dernière KoRn déclare qu’ils sont en pleine composition d’un neuvième album studio qui sera un lourd retour aux sources. Devinez quoi ? J’ai… Attendez… Rigolé. On connaît tous le blabla médiatique que tout les groupes font après des albums de merde « rassurez vous les fans on vous prend pas pour des cons ça va être notre album le plus heavy, achetez le, vous êtes pas des pigeons du tout, on refait de la musique comme avant », et pourtant KoRn semblait plutôt sérieux.
Les rumeurs ont eu bon train, annonçant le retour du line-up originel, ou du moins celui de Head à la guitare (on apprendra d’ailleurs plus tard qu’il a vraiment souhaité faire son retour, mais le groupe aurait refusé, se sentant pas prêt).
Puis KoRn met les bouchées doubles, Ross Robinson est annoncée à la production, l’homme qui a produit les deux géniaux premiers albums est bien de retour derrière les manettes alors que le groupe a déclaré par le passé qu’ils ne souhaitaient plus travailler avec lui. Une cover qui rappelle fortement celle de l’album éponyme avec encore une fois ce rapport limite avec la pédophilie et un titre plus qu’éloquant « III : Remember Who You Are ».
Plusieurs théories font surface, moi je considérerai ce « III » comme le 3ème album produit par Robinson, et une simple suite aux deux premiers volets.
On se dit « chapeau, ils se foutent pas de notre gueule à moitié là » puis finalement une démo tourne accompagnée d’une vidéo en studio, il s’agît de « My Time » aujourd’hui ré-intitulée « Are You Ready To Live ». Un titre qui rappelle clairement le KoRn de « Life Is Peachy », c’est pas non plus le meilleur morceau du groupe mais bien loin de la soupe servie après le passable « Take A Look In The Mirror ». On retrouve la patte Robinson dans le son donné au titre, des riffs qui fleurent bon la première époque et un Jonathan Davis qui sait être de nouveau touchant et émotif et ça, ça faisait une pige qu’il l’avait pas été.
Puis lorsque le premier single « Oildale (Leave Me Alone) » est enfin disponible sur la toile, on commence à y croire sérieusement, KoRn serait-il bien de retour ?
Après une première écoute furtive avec mes compagnons de picole (xYZx le québécois, si tu me lis, spéciale cassdédi) je peux vous dire que je suis tombé de haut. Oui aussi naïf que je suis, j’ai cru à un album « comme à la bonne époque ». Aux premiers abords, l’album regorgeait de refrains niais, de titres agaçants, j’en étais arrivé à la conclusion « une pochette, un producteur, des joggings Adidas ne font pas tout ».
Une fois l’esprit net, la tête totalement reposée, je décide de redonner une réelle chance à ce disque, après tout, ça ne peut pas être pire que les deux derniers opus. Et vous savez quoi ? Bah j’ai eu raison.
Après une intro qu’ils auraient du baptiser « Uber-Useless » (copyright Caacrinolas), « Oildale (Leave Me Alone) » ouvre ce disque d’une excellente façon, un bon titre accrocheur qui rappelle clairement « Untouchables » notamment avec ce riff principal bien lourd à la « Here To Stay » ; « Blame » ou encore « Bottle Up Inside ». Le groupe retrouverait presque sa classe d’antan avec un Jonathan Davis toujours aussi bon vocalement. La suite continue avec un « Pop A Pill » que j’ai d’abord trouvé niais mais qui fait désormais parti de mes titres préférés et qui est à l’image générale de ce disque, musicalement on est clairement dans un mix entre les vieux riffs d’un « Life Is Peachy » et la modernité d’un « Untouchables ».
On retrouve un lot de bons titres comme le groovy « Let The Guilt Go », « Are You Ready To Live », « Never Around » ou le touchant « Holding All These Lies » mais aussi un paquet de bonnes idées et enfin cette complicité basse/batterie qui est bien de retour.
Cependant l’album reste assez inégal avec son lot de titres pas franchement terribles à l’image de « Fear Is A Place To Live » qui est ultra convenu et son refrain niais qui me file de l’urticaire ou un « Move On » qui ne décolle pas vraiment et qui n’est pas non plus aidé par un refrain poussif.
C’est hélas le plus gros défaut de cet album, trop inégal. Et pourtant j’aimerai souligner plusieurs bons points, comme tout d’abord la grosse production de Robinson (ça fait plaisir de réentendre KoRn sonner comme ça) bien que les grattes sonnent un peu plates par moments.
Une excellente complicité rythmique entre Fieldy et Ray Luzier qui bien que j’adore David Silveria l’éclipse totalement (du moins le Silveria des derniers albums) avec un jeu bien plus riche que son prédécesseur.
Comme je l’ai dis plus haut aussi, on retrouve un Jonathan Davis touchant et qui montre pas simplement qu’il est bon chanteur, il y met un peu plus de tripes que dernièrement. Je sais que crier son désespoir a la quarantaine avec une belle vie remplie comme la sienne actuellement ça fait pas super franc, mais au final on s’y prend facilement au jeu et on a envie d’y croire comme sur le final d’ « Holding All These Lies » où l’on entend Jon s’énerver et pleurer, comme à la bonne époque ! Décidément, quel connard ce Ross Robinson !
En conclusion, « III : Remember Who You Are » n’est pas le gros retour aux sources annoncé, mais est clairement le meilleur album sorti depuis « Untouchables ». Après un très bon départ « III » souffre d’un gros coup de mou vers le milieu avant de retrouver une fin excellente.
Je continue à croire que vu les choses proposées par Head sur son « Save Me From Myself », son retour dans KoRn et sa participation à la composition n’auraient pu qu’être bénéfique, car au final KoRn sans Head, Head sans KoRn, c’est pas grand-chose.
Un bon album, loin d’être excellent, qui devient vraiment plaisant après un bon nombre d’écoutes, mais je reste hélas sur ma faim, j’attends mieux pour le prochain, si prochain il y a.
1. Uber-Time
2. Oildale (Leave Me Alone)
3. Pop A Pill
4. Fear Is A Place To Live
5. Move On
6. Lead The Parade
7. Let The Guilt Go
8. The Past
9. Never Around
10. Are You Ready To Live
11. Holding All These Lies