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The Last Embrace est un groupe de metal progressif à chanteuse, formé en 1998. Ils ont à leur actif un premier EP, The Last Embrace (2003), et un album Inside sorti en 2006. Après avoir été « à l’intérieur », voici que The Last Embrace s’évade avec Aerial, un album de 13 titres, pour 62 minutes. C’est ce qu’exprime aussi la pochette de l’album, oeuvre d'Alexis le batteur : elle laisse beaucoup la place à l’imagination, à la visite d'atmosphères bien différents ; une évasion musicale dans de nombreux paradis bien différentes, et en même temps une plongée dans le passé avec le rock progressif des années 70.
Tout d’abord, en voyant la liste des instruments présents sur Aerial, on peut dire qu’il n’en manque pas un pour mijoter un album avec de douces mélopées : chanteuse, guitares électriques, basse, batterie, clavier, guitare acoustique, violons, piano, trompette, alto, violoncelle, corne, sitar. Allié à cela, la production est digne d’un album de Porcupine Tree ou d’Anathema. Bravo à Delicates'son aux studios Whitewasteland et à Benjamin Joubert. Chaque morceau semble délicatement sucré. La guitare n’est pas trop en avant, contrairement à la plupart des productions actuelles et chaque instrument est clairement audible. Il en va de même pour le chant de Sandy, ressemblant beaucoup à celui de Tori Amos. De même, elle superpose régulièrement sa voix avec une autre plus aiguë, pour apporter de la profondeur. Aussi, dans un album chanté en anglais, on note sur un seul morceau une narration murmurée en français en fond de musique (sur « Impending Dawn »). C’est comme si Sandy venait nous bercer.
Ensuite, à l’écoute globale d’Aerial, on distingue plusieurs catégories de morceaux :
Il y a les titres phares comme « Into The Vortex » et son séduisant solo de guitare - clavier, "Impending Dawn" à la trompette superposée au clavier, qui donne envie de s’évader et "Aerial" le morceau éponyme. Ils sont les titres les plus voluptueux, et aussi ceux qui sont les plus persuasifs du talent du groupe. Vous ne pouvez pas remarquer en lisant la chronique, mais il s’agit des trois morceaux les plus longs de l’album, dépassant tous les sept minutes. A ces trois là, on peut ajouter le savoureux « Nomad Wave », très prenant.
Puis on note quelques morceaux planant comme « Gravity », qui dévoile un duo chant – piano s’élevant dans les cieux, ou « Whirltime » un titre un peu plus rythmé, ponctué de nappes de clavier toutes en ondulations au début et à la fin. Vous avez donc remarqué que le groupe a composé des morceaux en harmonie avec leurs titres.
Enfin, on recense des transitions avec « Among Them », un instrumental avec piano et enfants dans une cours d’école en fond. C’est passage reposant, mais peut-être mis un peu trop prématurément dans la tracklist de l’album. Aussi, « Saffron’s Theater » remplit cette fonction de morceau de transition. Il est sans chant et avec du sitar (Saim, de Pitbulls In The Nursery en joue en guest sur l'album sur ce titre et sur "Nomad Wave"). Son enchaînement avec « Nomad Wave » est parfait et a bien été construit. Enfin, « Playground » est aussi un titre transitoire très planant. Certains pourront considérer qu’il est trop proche de « Saffron’s Theater », et que cela coupe un peu trop l’album. Mais à chaque fois, l’enchaînement avec le titre suivant, magnifiquement composé, est un régal nous faisant oublier cet inconvénient.
D’un point de vue technique, on sent de la qualité au sein du groupe, mais rien de réellement exceptionnel. C’est ce qu’on attend d’un album tel que celui-là : des émotions avant tout. Cependant, ce qu’il manque à cet album est une plus grande quantité d’alternances rythmiques, qui augmenterait le champ d’émotions véhiculée. A part l’accélération au moment du solo de « Into The Vortex », on est vainement dans l’attente régulièrement : globalement, chaque morceau garde la même célérité du début à sa fin. c'est pourquoi, à mon goût, "Into The Vortex" est le meilleur morceau de l'album.
Pour finir, comble de l’ironie, The Last Embrace fait chanter un duo sur le morceau « Alone ». Le second chanteur est Mick Moss (Antimatter), en guest. Ce duo est réussi et a le mérite d’apporter un peu de masculinité dans l’album au chant.
Si l’on fait un bilan global d’Aerial, The Last Embrace propose là un très bon album qui nous permet de nous évader de multiples façons. Le groupe d’île de France est une valeur montante, à n’en point douter. Il reste à confirmer sur scène, et peut-être à sortir un prochain album plus rapidement que tous les trois ans. On ne se fait pas trop de souci pour la scène, puisqu'ils ont déja ouvert pour The Gathering, Agua De Annique, Vincent Cavanagh, ... Et effectueront une tournée française au printemps 2010.
1. Complete city
2. Impending dawn
3. Among them
4. Into the vortex
5. Gravity
6. Aerial
7. Whirltime
8. Alone
9. Saffron's theatre
10. Nomad wave
11. Playground
12. Serotonine
13. Precious pond