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AqME a toujours été à part dans l'univers metal français. Alors que leurs ex-camarades de la Team Nowhere chantaient sans cesse leur « unité », AqME, eux, faisaient de la musique et façonnait leur oeuvre sans se soucier du reste. On leur collait diverses étiquettes, et même celle de suceurs de bites, alors que la musique d'AqME était déjà à l'époque de Sombres Efforts, plus qu'une simple musique d'ado mal dans sa peau. Des années ont passés et leur musique a changé, Ben s'en est allé, voir s'il pouvait donner dans du plus niais, et AqME a recruté Julien de Lazy, qui avait déjà bossé avec Etienne dans Grymt, leur side-project grind.
AqME suit alors l'évolution toute annoncée sur Hérésie, et quelques fans de la premières heures risque de râler encore plus. C'est que, cette fois, ce n'est plus le chant clair qui domine l'espace sonore, mais bien le chant hurlé. Quand certains groupes s'assagissent avec le temps, AqME prends tout le monde à contre-pied (même si on étaient un peu prévenu depuis Hérésie). Et vu que l'effort est réussi, on y prend part avec le plus grand entrain !
Tout est parfaitement dosé, rien ne déborde, j'ai même envie de dire qu'AqME a tout compris. Les structures restant la plupart du temps les mêmes, AqME arrive quand même à rendre chaque titre unique, avec son propre univers et propres mélodie. Mélodies facilement mémorisables que l'on chante avant même d'avoir fini de découvre le dit morceau. Et comme à son habitude, Thomas a écrit de très bons textes, et s'améliore au chant d'albums en albums, ce qui ne gâche évidemment rien. Le son est également très bon, tout est très audible, juste un regret au niveau du son de la grosse caisse, qui avait toujours sonné très naturel chez AqME jusqu'à présent.
Ce cinquième album d'AqME, n'a, dans le fond, vraiment rien d'exceptionnel, aucune révolution à l'horizon. Si la note ici-bas est aussi élevée, c'est surtout pour saluer l'évident talent du combo, talent qui ne sera, j'en suis persuadé, pas remarqué à sa juste valeur par une grande partie du public. AqME n'est pas assez metal et a trop baigné dans le néo pour convaincre le metalleux de base, qui ris toujours à la simple évication du nom. Mais le quintet est devenu probablement trop brutal pour le fan de Polaroïds & Pornographie qui avait déjà laché le groupe à la sortie d'Hérésie. Voilà pourquoi AqME aura bien du mal à trouver son public avec En l'Honneur de Jupiter. Triste réalité.
AqME l'a compris, refaire sans cesse le même album n'a pas grand intérêt, et peu nombreux sont les groupes qui arrivent à évoluer tout en gardant la même qualité dans ses diverses mutations ! Les Matamores, Macabre Moderne, Le Culte du Rien et Le Chaos (on imagine facilement ce refrain être repris par la foule en concert) font probablement partie des meilleurs morceaux composés par le groupe. Mention spéciale également à Vivre à Nouveau, sorte de ballade malsaine et désespérée, une réussite, à l'image de En l'Honneur de Jupiter.
AqME a toujours été à part dans l'univers metal français...
1. Tout le Monde Est Malheureux
2. Guillotine
3. Les Matamores
4. Noel Noir
5. Macabre Moderne
6. Le Culte du Rien
7. Blaspheme
8. Stadium Complex
9. Question de Violence
10. Vivre a Nouveau
11. Le Chaos
12. Uppe pa Berget
