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Formé en 1980, Overkill n’a pourtant jamais été considéré comme l’égal des groupes du big four (Metallica, Slayer, Megadeth, Anthrax). Qu’importe, avec Ironbound, ce 15ème album, Overkill fait partie des groupes thrash les plus productifs du circuit, toujours fort d’une belle richesse de riffs thrashy et de mélodie. Voyons si ce nouvel opus maintien le niveau du groupe toujours aussi haut ou pas ?
La pochette est simple, sobre. Elle rappelle les précédents dessins, qui mettent tous en avant le nom du groupe, avec toujours des ailes de chauve-souris en fond et un crâne au centre. Il en va de même pour la musique d’Overkill, si ce n’est qu’Ironbound supplante les derniers albums des New Yorkais.
La bande de Blitz et D.D. Verni démarre sur les chapeaux de roue, avec un premier morceau excellent. Construit avec une intro douce à la basse, qui précède un départ thrash au quart de tour, puis un break au riff de guitare lourd et une accélération à soli de guitares qui se répondent, ce titre est l’entame idéale. Très vite, on s’aperçoit du très bon travail à la production : ça sonne, ça respire, ça transpire le thrash, tout en faisant parler la mélodie. On s’en rend compte sur des morceaux tels « Ironbound » ou « The Goal Is Your Soul », qui alternent agressivité et finesse, avec des breaks mélodiques planants.
On peut donc tirer notre chapeau à Peter Tagtgren et à Overkill, pour la production car celle-ci s’avère être efficace et très thrashy. Elle met à un même niveau chaque instrument, tout en ayant du punch à revendre.
Les morceaux s’enchaînent tous bien et sont très variés. Une chose que l’on peut noter dans Ironbound est qu’il n’y a aucun morceau de moins de 4 minutes : tous sont dotés de nombreuses parties à tiroirs. Mais Overkill a bien fait les choses avec des transitions au sein même des titres joués. C’est donc comme si toute la musique des américains coulait de source.
Ensuite, on constate que les nombreux changements de rythmes jouent en la faveur de cette variété. Par exemple, on peut écouter un « Bring Me The Night » qui fait fortement penser à un bon morceau d’Annihilator : très rapide, catchy et joueur. Aussi, toujours dans cette optique de nous offrir du varié, on entend un « Endless War », aux guitares et basse galopantes, un « The Head And Heart » beaucoup plus posé, indus, mais nerveux à la fin, un « In Vain » très Exodussien (proche d’un « Deathamphetamine » dans la composition et les alternances rythmiques, pour ceux qui connaissent le morceau des californiens), ou encore un « Killing For A Living » très groovy… Bref, il y a de la diversité et Overkill nous promène ainsi à son gré et ses rythmiques, de manière très efficace, sans lasser.
Oui, sans lasser, ce qui est rare pour un album de thrash de soixante minutes. D'ailleurs, Ironbound est l’album le plus long de l’histoire du quintet (hors CD et DVD live, Best of).
C’est notamment grâce aux efforts de chacun à son instrument, qu’Overkill est parvenu à convaincre. Tout d’abord, Bobby « Blitz » Ellsworth, le chanteur, a effectué un travail remarquable sur l’album. Il a fait un sans faute globalement, avec sa voix typique au fort accent de Brooklyn. Globalement, car on peut noter que sur « Give A Little », il s’est essayé au chant lyrique avec reverb. Sauf que cela semble raté, et bien moins touchant que sa voix thrashy.
Ensuite, le duo de guitaristes Dave Linsk et Derek Tailer fait merveille. Leurs compositions font dans le haut rendement capacité à faire headbanguer / facilité à mémoriser. Aussi, les transitions dans les morceaux ont bien été conçues et leurs soli sont très intéressants (des duos, des joutes où l’un et l’autre se répondent, des simples soli, des mélodiques planants). Le dernier titre, "The SRC" est redoutable pour tout ça Enfin, le old school est au rendez-vous avec des instruments galopants et des riffs qui font penser à la grande période thrash. Puis le bassiste D.D. Verni a rendu une copie remarquable : un peu à la Steve Harris, il imprime cette allure galopante, tout en se permettant des fantaisies mélodiques sur chaque morceau. De plus, le fait que la production le rende très audible a joué en sa faveur : on le sent omniprésent sur l’album. Pour terminer, le batteur Ron Lipnicki a lui aussi bien travaillé. Son jeu est un classique du thrash, mais sa ponctuation aux cymbales est intéressante.
Pour conclure, Ironbound est vraiment un très bon cru pour les américains, l’un des meilleurs du groupe, avec Horrorscope, Feel The Fire, et quelques autres vieilles perles. Il s'agit en tout cas du meilleur albums des années 2000 d'Overkill. Le groupe a fait très fort, en nous proposant un album de qualité, long et riche en contenu. Cependant, on peut trouver dommage qu'aucun morceau ne devienne un hymne pour le groupe : ils sont tous très bon, sans qu'aucun ne se dégage du lot. Il tarde de revoir le groupe en concert, avec plusieurs passages en France en 2010, car sans aucun doute, les morceaux de cet album passeront à merveille en live.
1. The Green And Black
2. Ironbound
3. Bring Me The Night
4. The Goal Is Your Soul
5. Give A Little
6. Endless War
7. The Head And Heart
8. In Vain
9. Killing For A Living
10. The SRC