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D'entrée de jeu, deux détails font de Disparaged un groupe pas comme le reste de la masse Death Métal. D'abord son nom, Disparaged signifie dénigrer, et c'est bien la première fois qu'on ne parle pas de viscères, d'associations incongrues d'idées ou de démons en tous genres. Un bon point pour l'enrichissement de mon lexique. Deuxième information, le groupe est Suisse. Et ils sont assez rares les groupes qui sortent de chez nos voisins. Cela fait pourtant dix ans qu'ils sillonnent l'underground européen et ils y ont déjà laissé deux albums et un EP. S'ils ont enregistré dans leur pays, le mastering et le mixage ont été confié à Jacob Hansen. Donc pas grand chose à rajouter sur le son, il est gras à souhait, bien death métal.
La composition et l'écriture des paroles sont laissés entre les mains d'un seul homme, le guitariste Tom Kuzmic, épaulé par son second gratteux Ralph Beier. Les thèmes ont l'air d'entrer tout droit dans la catégorie : je déteste le monde et je suis un gros méchant qui n'a pas peur de jeter son venin sur mes semblables. Les paroles n'étant pas inscrites dans le livret, impossible d'éclairer cette théorie au delà des quelques bruitages fort inquiétants qui parsèment le disque. La tête pensante du groupe s'octroie aussi le poste de chanteur principal même si une partie du travail est partagé avec deux autres membres. En gros, seul le batteur se concentre pleinement à sa tâche. Et il a du boulot le bougre, parce que ça va vite comme sur Reborn par exemple. Implacable. Brutal.
Mais réduire Disparaged à la fonction de machine à distribuer les baffes à plus de 200 bpm serait une erreur grossière. Le travail de composition a été peaufiné et les influences sont variées. De l'intro de Caught in the Fire en crescendo, au rythmes débridés de Reborn, on passe par de nombreuses étapes. Il y a de l'instrumental avec The Burial et pas mal de mid tempo comme par exemple Swallow the Earth. Il semble que le groupe navigue assez habilement entre toutes les mouvances death. Ils se sont fixés un cadre qu'ils ne dépassent guère d'ailleurs, ici pas de digressions qui pourraient faire perdre de sa consistance à la musique ou faire naviguer l'auditeur sur d'autres mers. Pas de core, de prog ou d'ambiances en tous genres. On va du brutal à l'écrasant, de l'épuré au quasi épique, de Tampa à Göteborg mais toujours dans le death.
Si on se penche sur la durée des morceaux, on voit que tous tournent autour des cinq minutes. On a ici une preuve que Disparaged ne vient pas nous balancer une œuvre pas ou peu réfléchie. Si le groupe prend son temps c'est pour imposer ses ambiances lourdes comme sur The Wrath of God ou encore passer d'un style à un autre dans la même chanson (Caught in the Fire). Bien sûr on n'oublie pas les parties plus mélodiques avec des soli qui sont à mon goût plus ou moins réussi, celui placé au centre de Bringer of Death est assez moyen par exemple.
Ce qui est plaisant avec The Wrath of God, c'est qu'on pense souvent à quel moment d'écoute death métal on se fait là. Même si le groupe n'invente rien, il a acquis les subtilités du genre et va donc plaire aux fans, même si parfois certains choix manquent légèrement d'impact, je pense notamment à l'entrée du premier titre. Un album qui touchera un public très ciblé, mais Disparaged aurait raison de se priver. Quand on fait bien quelque chose, pourquoi aller batifoler ailleurs. Autant donner au public ce qu'il demande. Mission accomplie.
01. Caught In The Fire
02. Tales Of Creation
03. Reborn
04. The Wrath Of God
05. Dying Seed
06. The Burial
07. Under Foreign Flag
08. Thy Will
09. Mask Of Worms
10. Swallow The Earth
11. Bringer Of Death