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Fulgurant succès que le Colors de Between The Buried And Me. Boosté par un Mike Portnoy qui l'avait nommé album de l'année 2007, le groupe américain est attendu au tournant avec un nouvel album qui doit au moins égaler son prédécesseur et, qui sait, faire mieux. Mais, il va falloir y aller car Colors était un modèle de fluidité, de cohérence et d'originalité. Le groupe n'a pourtant pas mis beaucoup de temps à composer un successeur se nommant The Great Misdirect et nous sort encore un pavé deux ans, à peine, après Colors.
Comme pour Colors, ce sont des heures et des heures d'écoutes intensives et, ne nous cachons pas, jouissives qui vont permettre de comprendre un semblant de musiques car la musique est toujours aussi riche et les compositions toujours aussi longues et folles, sans doute même plus que sur Colors puisque ça part par moment vraiment dans tous les sens mais pas toujours pour le meilleur car il arrive qu'on y perde en fluidité et cohérence comme sur « Disease, Injury, Madness » à 4'55 où le blanc avant l'arrivée de la basse n'aurait jamais existé sur Colors. Ce morceau est particulier et difficile à évaluer si vous considérez, comme moi, qu'il contient des passages excellents comme ce break planant où la basse rappelle l'introduction de « The Glass Prison » de Dream Theater et où l'ambiance se rapproche de celle d'un Pink Floyd, voire d'un Opeth sur certains arpèges ou ce final avec ses blasts accompagnant une chorale d'enfant grandiloquente. Mais les enchaînements entre les passages brutaux et calmes sont trop brusques.
Après, il est certains que « Disease, Injury, Madness » n'est qu'un incident de parcours sur cet album qui fleure bon le Between The Buried And Me qu'on a tant aimé sur Colors. Les deux albums commencent de la même façon avec un morceau calme très court au feeling presque Bossa Nova sur « Mirrors » pour déboucher sur la violence du second titre (« Obfuscation » en l'occurrence). Ce que l'on remarque très vite également, c'est le manque de corrélation entre les morceaux. Ils ne s'enchainent plus comme avant pour la bonne raison que ces deux albums sont totalement différents même si les fondements sont les mêmes. Avec The Great Misdirect, le groupe ne cherche pas à faire un seul et unique morceau d'une heure comme Colors mais à composer un album concept avec plusieurs morceaux qui butent méchamment (sauf « Disease, Injury, Madness » qui bute juste). Donc malgré ce titre plus faible, je n'arrive pas vraiment à reprocher quelque chose à cet album techniquement (Mention spéciale à Blake Richardson, le batteur, qui est encore énorme) ou même en terme d'inspiration. A mon sens, il y a plus d'instants mémorables sur cet album à commencer par le final émouvant de « Fossil Genera – A Feed From Cloud Mountain », La ballade Folk « Desert Of Song » avec, Paul Waggoner (l'excellent guitariste de la formation en duo avec Tommy) elle aussi à pleurer et qui rafraichit entre ces avalanches de notes, le refrain final de « Obfuscation », le refrain de « Swim To The Moon » et j'en oublie entre les riffs et soli tueurs qui sont monnaies courantes sur cet album (J'apprécie beaucoup le solo esprit seventies de « Disease, Injury, Madness »). Les claviers sont plus mis en avant et prennent une grosse place dans la musique du quintet. Tommy Rogers qui, d'ailleurs, s'est incontestablement amélioré dans son chant et fait bien plus passé les émotions qu'avant en allant chercher des notes plus aiguës. Ses parties en chant clairs sont plus recherchées et beaucoup moins communes que celles sur Colors.
En fait, si j'avais un autre reproche à faire à The Great Misdirect qui porte mal son nom car il est plus direct que son prédécesseur, c'est que le final de « Swim To The Moon » (Chanson sur laquelle on retrouve la présence opportune de Chuck Johnson de Orbs au chant) ne vaut absolument pas celui de « White Walls », ce qui est dommage vu l'ampleur de l'album qui aurait mérité de finir d'une manière beaucoup plus forte (avec un gros solo par exemple). Car OUI, je dis OUI, The Great Misdirect est du niveau de Colors en terme de qualité. La recette change peu mais suffisamment pour qu'on ne pense pas à un Colors-bis. Between The Buried AndMe est globalement moins violent mais est toujours aussi inspiré et on ne va pas s'en plaindre...
1. Mirrors
2. Obfuscation
3. Disease, Injury, Madness
4. Fossil Genera - A Feed from Cloud Mountain
5. Desert of Song
6. Swim to the Moon