U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Avec le nom d’un groupe emo et des looks d’emo-boy, les membres de Between The Buried And Me cachent plutôt bien leur jeu. En effet, ce groupe américain se trouve à des années lumières du style à fleur de peau cité ci-dessus… enfin, pas tant que ça au final ! C’est donc après un The Silent Circus, sorti en 2003, que le groupe s’est lancé un nouveau défi ; celui de réaliser une fois de plus, une œuvre démesurée et anti-conformiste. C’est donc en mélangeant des styles qui n’ont, a priori, rien à faire ensemble, que BTBAM a créé une approche musicale qui lui est propre…
Le mot « diversité » est sans conteste, le mot clef de cet album où les influences sont loin de manquer. Etant donné que la musique du groupe est extrême sur tout point de vue, elle va chercher ses inspirations dans des formations aussi puissantes qu’à part. Ainsi, Alaska est majoritairement placé sous le signe du death métal, qu’il soit brutal, technique ou aux teintes suédoises. On retrouve donc des influences de Dismember, Carcass, At The Gates ( le riff d’intro de "Autodidact" semble sortir des doigts des guitares de la bande à Tomas Lindberg), mais aussi Meshuggah pour la technique, ou Converge pour le côté déjanté et oppressant ( "Roboturner" ). Cependant, le vrai point fort de Between The Buried And Me est qu’à l’opposé d’une telle boucherie, on peut entendre des mélodies d’un calme absolu, digne d’un groupe de rock/indie ou de post-core. Ces passages délicats sont exécutés d’une façon exemplaire grâce à un chant très divers : le vocaliste, Tommy Rogers, alterne ainsi voix rauque, gutturale voire porcine ( "Croakies and Boatshoes" ), claire, criée, ou encore épique. On ne s’attend jamais à ce qui va nous tomber sur le pif. "Backwards Marathon" est le titre le plus marquant de l’album, pour la simple et bonne raison, qu’à 2 secondes d’intervalles, se côtoient un chant émo et une voix gutturale ( il faut aussi savoir qu’au début du morceau, c’était au tour de la voix de Carcass ). « The Primer » nous rappelle aussi un groupe qui surprend ces temps-ci grâce à une alternance de chants, The Black Dahlia Murder.
Au niveau instrumental, rien ne fait défaut. Une grosse technique est de mise et la quasi-totalité des riffs respirent l’air frais. La batterie, elle, s’illustre durant toute la durée de l’opus, et nous prouve sa capacité d’adaptation hors du commun, en passant sans mal d’un blast parfait à un tempo de musique ambiante.
Des superbes mélodies au grindcore ( "Roboturner" ), d’un discours allant de « fuck them hard » à un chant fleur bleue, toutes les compositions ou parties chants ont de quoi surprendre. Leur signature est aussi inattendue que leur musique, puisqu’ils sont sur le label de HxC anglais, Victory Records. Seul l’air de samba du dernier morceau, qui fait un peu tâche avec l’ensemble ( même s’il est de qualité ), pourrait être le petit défaut de cette galette. Comme on a pu le voir, il y en a pour tous les goûts ; mais pour aimer pleinement l’album, il faut avoir un minimum d’ouverture d’esprit pour autant apprécier les moments brutaux que calmes. De plus, avec 53 minutes au compteur, il a tout pour nous ravir. Cet opus, qui est pour ma part l’un des meilleurs de cette rentrée, est à mettre dans tous les cartables !
1. All Bodies
2. Alaska
3. Croakies And Boatshoes
4. Selkies: The Endless Obsession
5. Breathe In, Breathe Out
6. Roboturner
7. Backwards Marathon
8. Medicine Wheel
9. The Primer
10. Autodidact
11. Laser Speed