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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Scar Symmetry

Dark Matter Dimensions

LabelNuclear Blast
stylemetal extrême mélodique
formatAlbum
paysSuède
sortieoctobre 2009
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Vous connaissez sans doute mon attachement quasi immodéré pour Scar Symmetry. Je me sens parfois seul à défendre ce groupe constitué de musiciens talentueux dont le sens de la mélodie représente parfaitement le lien entre agressivité de l'extrême et technicité de styles plus progressifs. Alors vous imaginez ma surprise mâtinée de déception lorsque j'ai appris le départ de Christian Älvestam l'excellent chanteur, et ô combien cette surprise fut encore plus grande lorsque le groupe annonça l'arrivée de deux chanteurs en remplacement et de la sortie d'un album dans la foulée. Il semble que le groupe avait à cœur de faire oublier la mésentente qui régnait entre le chanteur et les autres musiciens et surtout le côté trop lisse de leur dernière production Holographic Universe (dixit le groupe).

Les questions sont nombreuses avant même de débuter l'écoute de Dark Matter Dimensions : quel timbre de voix a Lars, le remplaçant aux voix claires, les titres ont ils été écrits avant ou après le départ de Christian et ont-ils du tout repenser pour cette double arrivée ? Quand on définit sa musique par ses soli et l'alternance des voix, on prend un gros risque en modifiant un de ces paramètres. Mais il est là cet album et il brûle les doigts, alors il va falloir se lancer.

Le premier titre s'appelle The Iconoclast, et tout de suite on sent un clin d'œil au premier titre de Pitch Black Progress : The Illusionist. Si l'on voulait se perdre en interprétations, on pourrait y voir l'évolution du regard que les gens portent sur Scar Symmetry : ils nous ont en mis plein les yeux à leurs débuts et maintenant ils se maintiennent au sommet en brisant les traditions et en jouant sur les nombreux tableaux du monde métallique. Mais la recette musicale et conceptuelle reste la même. Vous n'aurez guère de surprises en découvrant les premiers morceaux de Dark Matter Dimensions. La voix en growls de Roberth n'apporte pas de grand changement, ce qui rend la différence des voix claires encore plus flagrante. On ne peut s'empêcher de soupirer avec nostalgie car il ne faut pas longtemps avant de comprendre que Lars n'est pas à la hauteur de l'ancien vocaliste. L'esprit est là mais les capacités sont en deçà. On n'entendra plus jamais des morceaux comme Dreaming 24/7 mais heureusement l'écriture va s'affiner et proposer un cadre plus favorable au nouveau duo.

Ascencion Chamber porte toutes les marques d'un titre de Scar Symmetry, auquel a été ajouté un brin de puissance, ce qui va ravir la branche plus extrême des fans du groupe. C'est sur un titre comme celui-ci que la voix de Lars s'accorde parfaitement à la musique, sans tomber dans le trop mélodique ou le trop mièvre. Et le même commentaire pourrait être fait sur le titre éponyme, qui en plus intègre des sons de claviers en cohérence avec leurs cyber-thèmes. Cet univers du cyber va même pousser jusqu'à l'introduction de nouveautés pas très heureuses. On peut prendre en exemple le titre Mechanical Soul Cybernetics: où les voix claires sont remplacées par un chant trafiqué au vocoder. On perd totalement l'esprit du groupe et on déroute les fans, qui ne peuvent plus s'accrocher qu'aux nombreux soli toujours présents plusieurs fois par morceau.

Heureusement, Scar Symmetry réussit le tour de force de garder un ou plusieurs excellents morceaux pour la fin (rappelez-vous Deviate From the Form sur Pitch Black Progress). A Parenthesis in Eternity commence comme une chanson de Sentenced mais va tout de suite repartir sur des chemins plus extrêmes, et on sent que la composition, sans rien renier de l'identité du groupe, prend en compte les capacités vocales de Lars, et que le groupe avance d'un bloc. De plus, les parties de guitares sont dignes des meilleurs guitar hero, un vrai bon moment. Certaines parties de Frequencyshifter nous emmène vers des parties plus prog déjà entendues ailleurs mais pas déplaisantes. Après avoir eu un petit temps mort au centre de l'album, les derniers instants sont prometteurs pour la suite.

Si l'on essaye de synthétiser le travail fourni par Scar Symmetry sur Dark Matter Dimensions, on sent que la transition est en marche. Il est évident que cet album est légèrement au dessous de ce à quoi ils nous avaient habitué car on se sent à cheval entre des titres composés dans l'esprit de l'ancien lineup, avec les possibilités de Christian Älvestam au chant et des titres qui mettent en valeur les qualités, assez différentes, de Lars et Roberth. Musicalement, rien ne change vraiment, mais écoutez Noumenon and Phenomenom pour vous convaincre que l'évolution passe parfois par peu de choses et que l'on est en droit d'attendre un bien meilleur album dans le futur.

01. The Iconoclast
02. The Consciousness Eaters
03. Noumenon And Phenomenon
04. Ascension Chamber
05. Mechanical Soul Cybernetics
06. Non-Human Era
07. Dark Matter Dimensions
08. Sculpture Void
09. A Parenthesis In Eternity
10. Frequency-Shifter
11. Radiant Strain

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