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L'illustration en couverture d'Endless Echo, le quatrième véritable album de Construcdead, fait peine à voir. On ne ressent pas vraiment de positive attitude dans cette forêt qui semble avoir passé un sale quart d'heure, genre tempête violente ou incendie qui en donnerait des cauchemars au plus aguerri des soldats du feu. Alors certainement pour réconforter l'auditeur que je suis, ils ont inclus dans leur package un patch à leur nom. J'espère juste qu'ils ne compte pas m'acheter avec ça, je suis intègre, moi ! Cela dit, on ne nous prend pas pour des pigeons : 12 titres et une quarantaine de minutes, tout y est pour passer un bon moment. En lisant le livret, on remarque à quel point Construcdead fait partie de la famille de l'extrême suédois : des membres de Darkane aux manettes et un derrière le micro, une apparition du chanteur de Soilwork, une pochette d'un ex-Soilwork.
Et cette affiliation au mouvement que j'ai du mal à qualifier de melodeath et reconnaissable tout au long de l'album. Je pense que ce terme est erroné mais il a tendance à nous guider sur la bonne piste quant à nos attentes : une musique extrême, aux confluents du thrash et d'un death énergique sans trop de fioritures. D'ailleurs la longueur des morceaux n'invite guère à la contemplation : rien au dessus de quatre minutes et trente secondes, ça va vite et on ne perd pas de temps en considérations trop techniques ou autres futilités. On finit presque par avoir du mal à ne pas écouter Endless Echo d'un trait, car en plus du fait que les morceaux soient relativement courts, ils sont assez homogènes et on se sent donc embarqué dans une ambiance propice à l'attention accompagnée d'un mouvement de la tête.
La son est volontairement tâché de gras, histoire de ne pas être juste une production froide et à la limite du frigide. Construcdead mélange les voix et pulse à différents rythme. De plus les styles qu'il représente n'appellent pas à prôner l'aseptie, ici on grossit le trait et c'est plutôt bon. En fait chaque morceau peut être perçu comme une exploration d'une recette éprouvée et qui marche : du blast épais, des voix claires, une voix qui arrache, des passages qui passeraient dans la pop extrême métal (un passage de Disfigured Beauty en est un bon exemple), ce qu'il faut de mélodie avec des soli ou des passages techniques. Les Suédois ont une idée du mélange qui compose le métal qui marche en alternant du son qui passe tout seul pas guimauve mais pourtant facile d'accès comme Mephisto avec No Exit qui va vite, et ou tout passe à la vitesse extrême (même un passage extrêmement pénible répété quelques fois de trop).
Ce qui est intéressant, c'est de voir à quel point Construcdead fait du neuf avec du vieux. Leurs plans sont du déjà entendu pour ceux qui étaient là il y a dix ans : Transfixed contient des plans de Darkane première époque, ça sent le délire Terror 2000 avec Speed Strid sur My Haven, on entendrait presque du Carnal Forge sur certains titres, et je pense que chacun pourrait citer d'autres références.
Alors pourquoi remplir nos étagères avec un album qui ne serait le duplicata de ce que l'on a déjà ? Et bien Construcdead est le seul groupe à encore porter les valeurs musicales de la branche Suédoise d'un métal extrême qui a évolué vers autre chose. Et Endless Echo sonne comme une piqûre de rappel : ce métal a vieilli mais il n'est pas has-been. De plus ils ont su se l'approprier avec une vraie variété dans la composition et un chanteur multi facettes. Le tout est convaincant sans manquer de défauts (les voix saturées sont pénibles, certains plans faciles ne servent à rien...) mais le détour vaut le coup sans aucun doute.
1. Sedated Morning
2. My Haven
3. Endless Echoes
4. A Godess Breaches Through Me
5. Disfigured Beauty
6. Mephisto
7. No Exit
8. Transfixed
9. Tragic Kingdom
10. Spriritual Shift
11. The One Beside Me
12. Cataclysm
13. A Dark Wave