Bullet For My Valentine @Paris
Casino de Paris - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mardi 6 novembre 2018, la belle salle du Casino de Paris accueillait la tournée des Gallois de Bullet For My Valentine, venus présenter en bonne et due forme leur dernier album, Gravity, après en avoir donné un petit aperçu lors des festivals cet été.
Au programme de cette soirée, Shvpes, Nothing More (dont on se demande vraiment pourquoi ils n’étaient pas plus haut dans le line up) et Of Mice & Men.
Nothing More
Entré dans les lieux pour la toute fin du show de Nothing More, je retrouve le groupe là ou je l’avais laissé en 2015 (première partie d’Halestorm au Bataclan) : un groupe ultra dynamique et carré sur scène, porté par un Johnny Hawkins au charisme très prenant. J’aurais aimé assister à l’intégralité de leur prestation, mais les concerts commencent tôt à Paris, très tôt. Surtout avec des plateaux de plus en plus conséquents. A revoir, donc.
Setlist :
Do You Really Want It?
Let 'em Burn
Go to War
Fadein/Fadeout
Jenny
This Is The Time (Ballast).
Of Mice & Men
Après quelques minutes de balances et quelques cris bestiaux lorsqu’apparaît temporairement en fond l’immense toile à l’effigie de la cover de Gravity, c’est au tour des Américains de Of Mice & Men d’entrer sur scène. Et autant le dire tout de suite : ce n’est certainement pas cette prestation qui me fera changer d’avis sur le combo.
Scéniquement, déjà. Outre le fait que le départ d’Austin Carlile a fait perdre beaucoup d’intensité au groupe sur scène, tout y est désormais assez plat, un peu cliché et mortellement immobile. Du metalcore reste du metalcore, et heureusement que les stroboscopes sont là sur tous les breakdowns ou autres parties un peu plus musclées pour se rappeler l’essence même du genre, car sinon on se retrouverait orphelin de tout. Pour un style comme celui-ci, c’est on ne peut plus contreproductif.
Musicalement, ensuite. Si l’on éprouve toujours un certain plaisir à écouter les premiers titres du groupe qui avaient au moins le mérite de l’efficacité - mais non de l’originalité, soyons clairs -, les titres de Defy sont assez faibles et les alternances chant clair / growls ne sont pas toujours du meilleur effet. Mëme si Pauley a une voix plus que correcte, la mayonnaise peine à prendre, malgré l'énergie apparente de certains membres du groupe.
Ce dernier aura au moins eu le mérite de faire bouger un peu le public et ses fans présents et d’avoir l’air très heureux d’être là. Et c’est bien là l’essentiel.
Setlist :
Defy
Warzone
Unbreakable
Would You Still Be There
You Make Me Sick
Bones Exposed
Instincts
The Depths.
Bullet For My Valentine
Les balances effectuées, le groupe débarque sur scène dans un Casino de Paris rempli (mais aéré) et très bruyant. Première surprise, le sample de Don’t Need You résonne dans la salle. En plus d’être très bon et très efficace en live, la présence de ce titre en ouverture indique que la setlist jouée ce soir sera bien différente de celle des dates précédentes, ce qui est une bonne chose. BFMV a en effet la fâcheuse tendance (goût personnel) de faire des tournées à setlist fixe ou, en tout cas, avec très peu de modifications entre chaque date, ce qui n’aide pas - en plus de la communication très limitée de Matt - à avoir l’impression d’assister à un show unique.
Quoi qu’il en soit, le groupe commence sur un titre dynamique, fédérateur, qui permet au public de rapidement constater que le son est excellent, que la scène est visuellement très réussie, que les lights sont exceptionnelles - épileptiques s’abstenir - et que l’on va vivre une très belle soirée.
Et ce premier constat sera confirmé par la suite : BFMV nous a concocté une setlist faisant naturellement la part belle à son dernier album, Gravity, avec notamment Over It, Letting You Go, Piece of Me ou bien encore Under Again, mais également une sorte de pot-pourri de tout ce que le groupe a fait de mieux depuis le début de sa carrière. Alors certes, les amoureux de la première heure auraient sûrement aimé plus de titres de Fever, The Poison ou bien encore Scream Aim Fire, mais le groupe a tout de même passé en revue sa discographie en tâchant de ne pas perdre de cohérence. C’est ainsi qu’à côté des incontournables 4 Words to Choke Upon, Your Betrayal et Waking the Demon (en final), le groupe nous a offert Scream Aim Fire, You Want A Battle Here's a War, Worthless, No Way Out, The Last Fight ou bien encore Tears Don't Fall.
On pourrait gloser des heures sur une telle setlist, mais deux commentaires me viennent à l'esprit. Déjà, le groupe ne joue peu ou plus de titres de Temper Temper, admettant là - à juste titre - que cet album est une horreur. Et on ne s'en porte pas plus mal. Ensuite, les titres de Venom sont sans conteste exceptionnels en live. Meme si Worthless semble avoir laissé un peu de marbre le public - alors que ce titre est très bon -, les No Way Out (chantée avec le frontman de Shvpes) ou You Want a Battle sont à la fois dynamiques et pleines d’émotion. Des singalong comme le groupe sait très bien faire qui prennent une grosse dimension en live. Enfin, si certains titres du dernier album confinent au mièvre (Piece of Me en tête), le rendu live reste toujours plaisant, même sur les titres plus mélodiques et doux. C'était une inquiétude qui avait déjà été partiellement balayée au Hellfest et qui s'est confirmée ce soir : si vous êtes un minimum réceptif à ce que le groupe produit depuis Venom, vous apprécierez le rendu live du dernier album qui donne une certaine dimension à des titres parfois très lisses.
En revanche, petit bémol persistant, je trouve que le groupe peine toujours autant à convaincre pleinement sur scène. Padge y est anecdotique (malgré toute la sympathie que j’ai pour le personnage), Jamie a une voix claire très propre mais manque de présence et Matt a une attitude très soignée - moins poseuse qu’à l’époque - mais persiste à ne pas tellement communiquer avec le public si ce n’est les quelques platitudes habituelles. Sans basculer dans le Anders Fridenisme ou le Robb Flynnisme, on aimerait parfois que Matt soit un peu plus ouvert vers le public et ne se borne pas à le remercier. Mais, là encore, c’est affaire de goût personnel. La bonne surprise vient du nouveau batteur, Jason Bowld, que j’avais déjà beaucoup apprécié lors de sa prestation au Hellfest. Il est carré, propre, assez charismatique et sa joie de vivre est communicative. Ce qui est primordial pour un genre musical comme celui-ci.
C’est donc au terme d’une soirée très agréable et d’une prestation de Bullet For My Valentine très solide (bien que sans prise de risques) que le groupe nous quitte sous les applaudissements et les cris. On a hâte de les revoir, à dire vrai.
Setlist :
Don't need you
Over It
Your Betrayal
4 Words to Choke Upon
Worthless
Letting You Go
The last Fight
Venom
Scream Aim Fire
You Want A Battle (Here's A War)
Piece Of Me
No Way Out
Suffocating Under Words of Sorrow
Tears Don't Fall
Waking the Demon.